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Roger Holeindre, né le 21 mars 1929 à Corrano (Corse) et mort le 30 janvier 2020 à Vaucresson (Hauts-de-Seine), est un militaire, journaliste et homme politique français. Membre-fondateur du Front national, il a notamment été député français pour la Seine-Saint-Denis.
Roger Holeindre passe sa petite enfance dans les Vosges puis en Seine-et-Oise. Il est scolarisé à l'école communale et à la pension Clerbois, à Rosny-sous-Bois.
Ouvrier métallurgiste, il est volontaire pour la guerre d'Indochine, en 1948. Il est ensuite volontaire pour la guerre d'Algérie. Grièvement blessé (une balle dans la tête), Roger Holeindre est démobilisé et s'installe dans la ville de Tebessa, à l'est de l'Algérie. Il va y créer une maison des jeunes et participer à l'éducation et aux loisirs de centaines de jeunes musulmans, activité sociale qui lui vaudra d'être cité en tant que civil à l'ordre de l'armée.
Roger Holeindre mène ensuite une carrière d'écrivain et de journaliste, devenant grand reporter à Paris Match, au Le Figaro Magazine et à Magazine Hebdo durant 13 ans. Il est spécialiste des questions africaines, de l'Asie et de l'Amérique latine. Écrivain, il est l'auteur d'une trentaine de livres (prix littéraire de l'Asie 1980 et prix Renaissance des lettres 2016).
Engagé dans l'OAS, il purge une peine de prison avant d'être amnistié. Il continue en parallèle son engagement à l'extrême droite, conseillant les jeunes militants du mouvement Occident. Au moment de l'élection présidentielle de 1965, il fait partie du service d'ordre de Jean-Louis Tixier-Vignancour. Dans la période précédant Mai 68, il dirige le Front uni de soutien au Sud-Vietnam, qui fédère plusieurs mouvements d'extrême droite (dont Occident, le Rassemblement Européen de la Liberté (REL) et le Mouvement jeune révolution (MJR)) et dispose d'un « quartier général » au Cercle du Panthéon, rue Quincampoix à Paris.
Il est blessé par un commando de maoïstes des Comités Vietnam de Base (CVB) venus détruire une exposition sur les crimes des Vietcongs, le 28 avril 1968. Après Mai 68, il fonde d'autres mouvements nationalistes et antigaullistes, dont les Jeunesses patriotes et sociales (JPS) en 1969, et le Parti national populaire, tout en dirigeant la revue Contre-poison. Il tente sans succès d'unifier les mouvements d'extrême droite autour de son mouvement. À la suite d'une bagarre près du lycée Louis-le-Grand en 1969, il est incarcéré.
En 1972, Roger Holeindre participe, aux côtés notamment de Jean-Marie Le Pen, à la finalisation de la fondation du Front national, initiée par le mouvement d’extrême droite Ordre nouveau. Il est par la suite l'un des vice-présidents du parti. Il organise dans le château de Neuvy-sur-Barangeon (Cher) — loué puis prêté par Bokassa — des « colonies de vacances » visant à former les jeunes militants FN. Il fonde en 1985, puis préside, le Cercle national des combattants, regroupant des anciens combattants et des citoyens se réclamant de la sensibilité « nationale ».
Lors des élections législatives de 1986, il est élu député dans le département de la Seine-Saint-Denis. Il siège à l’Assemblée nationale jusqu’aux élections anticipées de 1988. Il dirige la liste du Front national aux élections territoriales de Corse en 1998, où il manque le seuil de qualification au second tour. L’année suivante, à la suite de l'annulation de ces élections, il obtient un score inférieur. Dans un discours prononcé à l'université d'été du Front national de la jeunesse de 1998, il accuse Jack Lang et d'autres personnalités d'avoir commis des abus sexuels sur mineurs dans le cadre de l'affaire du Coral.
Lors de la scission mégrétiste de 1998-1999, il apporte son soutien à Jean-Marie Le Pen. Au sein du FN, il vise à poursuivre l'œuvre de Jean-Pierre Stirbois en incarnant le courant nationaliste et solidariste du FN. Il est également membre du bureau politique du Front national, occupant le poste de premier vice-président du parti. En 2010, lors de la campagne pour la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du Front national, il prend position en faveur de Bruno Gollnisch. À la suite de l'annonce anticipée de la victoire de Marine Le Pen, Roger Holeindre quitte le Front national, estimant que la nouvelle présidente ne représente pas ses idées.
En 2011, peu après l’élection de Marine Le Pen à la présidence du Front national, Roger Holeindre rejoint le Parti de la France, présidé par Carl Lang. Il intègre son bureau politique en 2013 et en devient président d'honneur en 2016. En 2012, il s'associe au projet « Notre antenne », porté par Gilles Arnaud et Philippe Milliau, qui donne naissance en 2014 à TV Libertés.
Roger Holeindre meurt dans la nuit du 29 au 30 janvier 2020 d'un infarctus à son domicile de Vaucresson, dans les Hauts-de-Seine.