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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Vergès Raymond

Raymond Vergès, né et mort à Saint-Denis de La Réunion (15 août 1882 - 2 juillet 1957) est un ingénieur, médecin et homme politique français, élu de La Réunion. Il est le père de l'avocat Jacques Vergès et de l'homme politique Paul Vergès.

Vergès Raymond
Vergès Raymond
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Son père Charles Raymond Joseph Aristide Vergès, naît le 7 mai 1856 à Saint-Denis, est propriétaire d'une officine de pharmacie, et est également secrétaire du Conseil de Santé à l'hôpital militaire de Saint-Denis à partir de 1876. Il se marie le 24 octobre 1881 à Saint Denis avec Marie Louise Noémie Langoit, née le 19 avril 1857 à Saint Denis, décédée le 2 novembre 1886 à Tamatave (Madagascar). Il a un frère, Charles, né le 15 novembre 1883 à Saint Denis et décédé le 20 juin 1885 à Saint Denis.  Son grand-père, Adolphe François Joseph Vergès, est originaire de Morlaix, dans le Finistère. Fils de Raymond Vergès, chef de bataillon, et de Reine Marie Scoarnec, il devient, une fois arrivé à La Réunion, lieutenant puis capitaine d'infanterie de Marine. Il se marie le 22 mars 1855 avec Marie Florentine Hermelinde Millon-Des Marquets, née en 1832, fille d'un aristocrate terrien de Saint-Louis, Charles Pierre de Millon des Marquets, né en 1805 à La Réunion à Saint-André. Adolphe lui-même était fils de Raimond Vergès, originaire du Sud-Ouest de la France et nommé Gouverneur de l'Île Sainte-Marie en 1840.

Né à Saint-Denis, il est élevé par ses grands-parents à La Réunion, après l’installation de ses parents à Madagascar. Il débute sa scolarité au petit lycée de Saint-Denis et en 1895, puis entre au lycée Leconte-de-Lisle en qualité d’interne et de boursier de la colonie. Élève brillant, il obtient son baccalauréat en 1901. Il poursuit des études supérieures en métropole grâce à l'obtention d'une bourse. Il entre au lycée Saint-Louis à Paris, et obtient au bout de cinq années d’études une licence en sciences ainsi que de divers certificats. En 1906, il entre à l’École nationale supérieure d'agriculture coloniale (ENSAC) où il prépare avec succès en diplôme d’ingénieur en agronomie tropicale. En 1908, Raymond Vergès se marie avec Jeanne-Marie Daniel, qui lui donne deux enfants : Jean, né en 1913, et Simone, née en 1916. Il obtient un premier emploi de dessinateur auprès de «  Société de construction et d’exploitation des chemins de fer en Chine » pour un contrat de trois ans. Il reste finalement en Chine durant cinq ans où la moitié de son temps est consacré à la formation d'ingénieurs locaux.

En 1912, il entre à la faculté de médecine de Paris, mais ses études sont interrompues avec le déclenchement de la Première guerre mondiale, où il est mobilisé en tant infirmier militaire, puis en 1915 comme médecin auxiliaire auprès du 94e RI. Plusieurs fois blessé, notamment lors de la bataille de Verdun, il doit se replier sur Paris puis Rennes pour se faire soigner, mais est jugé inapte à regagner le front. Après l’armistice, il poursuit ses études de médecine à la faculté de Rennes. Celles-ci s’achèvent le 23 août 1919, par la soutenance d'une thèse. Il ouvre ainsi son premier cabinet de médecin à Rochefort-sur-Loire en Maine-et-Loire. En 1920, Raymond Vergès repart en Chine, où il devient de professeur à l’Institut technique franco-chinois d’industrie et de commerce à Shanghai, ville dans laquelle il séjourne un peu plus d’un an, avant de se rendre au Laos en 1922 où il occupe le poste de médecin-chef de l’hôpital de Savannakhet à la frontière du Siam (actuelle Thaïlande).

En 1923, sa première épouse Anne-Marie décède. Il rencontre Pham Thi Khang, une institutrice vietnamienne qui devient sa seconde femme. Celle-ci donne naissance à deux fils prénommés Jacques et Paul, à Ubon Ratchathani, ville thaïlandaise située à 150 km au sud de Savannakhet, et dans laquelle Raymond Vergès est également médecin et consul de France de 1925 à 1928. En réalité, Jacques et Paul Vergès présentés comme jumeaux, ne seraient pas nés le même jour : si la date de naissance de Paul est bien le 5 mars 1925, celle de Jacques est fausse puisqu'il serait né un an plus tôt le 20 avril 1924 au Laos, et non au Siam comme son frère. Raymond Vergès aurait profité de sa position de consul pour réaliser un « vrai-faux » état civil, afin de cacher une relation adultère avec Pham Thi Khang, alors que Anne-Marie était encore vivante. Il profite d'un congé administratif de six mois entre mars et novembre 1928, pour se rendre à La Réunion avec ses deux fils de trois ans et son épouse Pham Thi Khang. C'est dans l'île que cette dernière décède, le laissant seul avec ses enfants. À l'issue de son congé, il repart en Indochine et confie ses fils à sa famille.

À son retour en Indochine, il se heurte à l’hostilité de son remplaçant, Jules Rougni, et obtient sa mutation en 1929 au royaume d’Annam comme médecin-chef de la province de Quảng Trị. Atteint par le paludisme, il retourne en métropole en novembre 1930, et séjourne à Paris durant quelques mois. En 1931, il revient à La Réunion, où il est muté comme médecin de la station thermale d’Hell-Bourg, puis il est nommé en 1934 directeur du service de santé de la colonie. À cette époque, il se met à admirer Abd el-Krim, anticolonialiste marocain exilé dans l'île. Il fréquente par ailleurs la famille impériale d'Annam, également exilée sur place. Dès son retour à La Réunion, il s'engage dans la défense des pauvres et se syndicalise à la CGT. Il participe également aux activités de la Ligue des droits de l'homme et de la loge maçonnique L’amitié. Il rejoint aussi le Comité républicain d'action démocratique et sociale (CRADS) présidé par Léonus Bénard. Son engagement le positionne à la gauche de ce rassemblement. En mai 1935, il est élu maire de Salazie. Après l'arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936, il appuie la politique de ce dernier dans la colonie, adhère au Parti réunionnais d'action démocratique et sociale (PRADS), et se rapproche des communistes.

En 1940-1942, le gouverneur de l'île Pierre Aubert, impose la fidélité au maréchal Pétain. Aubert le jugeant loyal, Raymond Vergès conserve l'ensemble de ses fonctions et mandats électoraux. Le 20 juillet 1941, Raymond Vergès prononce un discours portant sur le progrès de la médecine dans l'empire colonial, un des nombreux événements promouvant la France d'outre-mer supervisés par Pierre Aubert. Le 28 novembre 1942, les troupes gaullistes prennent le contrôle de La Réunion, et nomme André Capagorry comme nouveau gouverneur. Les relations entre les deux hommes sont excellentes. Raymond Vergès adhère à l'« Association bourbonnaise de la France combattante », fonde le 5 mai 1944, le quotidien engagé Témoignages et affirme son attachement au général de Gaulle. Il s’impose alors comme un leader politique dans l’île.  

Le 27 mai 1945, il est élu maire de Saint-Denis sous la bannière du CRADS, puis est élu député de la deuxième circonscription de La Réunion à l'Assemblée nationale constituante le 21 octobre de la même année. Membre de la commission des territoires d’Outre-mer de l'assemblée, il siège au groupe communiste avec un autre député réunionais Léon de Lépervanche. Il sera réélu deux fois : aux élections de 1945 et de 1951. En 1946, Vergès et de Lepervanche proposent avec d'autres députés Antillais (dont Aimé Césaire) et Guyanais, la loi de départementalisation de quatre colonies (la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et La Réunion). Cette dernière accède à son statut de Département d'outre-mer le 19 mars de la même année. En 1951, il devient maire de Saint-André, puis est élu membre du Conseil général de La Réunion en avril 1955. Le 2 janvier 1956, il n’est pas candidat sur la liste du PCF au élections législatives, et passe le relais à son fils, Paul Vergès, qui conduit victorieusement la liste d’« Union pour la défense des ouvriers et des planteurs ». Raymond Vergès meurt à son domicile de Saint-André, dix-huit mois plus tard, le 2 juillet 1957.

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