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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Abou Mohammed al-Adnani

Taha Sobhi Falaha, dit Abou Mohammed al-Adnani al-Chami, né en 1977 à Binnish et mort le 30 août 2016 près d'Al-Bab, en Syrie, est un djihadiste syrien. Il fut à la fois porte-parole, chef militaire et responsable des opérations terroristes extérieures de l'État islamique.

Abou Mohammed al-Adnani
Abou Mohammed al-Adnani
Jeunesse

Taha Sobhi Falaha naît en 1977 dans la ville de Binnish, dans le gouvernorat d'Idleb, en Syrie. Issu d'une famille modeste, il est le dernier né d'une fratrie de six enfants. Calme, renfermé et mauvais élève, il quitte rapidement le collège et travaille un temps comme ouvrier en maçonnerie. Selon un ancien ami d'un frère aîné de Taha Sobhi Falaha, ce dernier se serait tourné vers la religion après la mort d'un de ses rares et proches amis dans un accident de voiture. Il disparaît peu après en 1998 et pendant plusieurs années sa famille reste sans nouvelle de lui. 

Irak

Abou Mohammed al-Adnani s'engage dans le djihad en Irak dès 2003 et prête allégeance à Abou Moussab al-Zarqaoui, le chef d'Al-Qaïda en Irak. En 2005, il est arrêté dans la province d'Al-Anbar sous le faux nom de Khalaf Nazal al-Rawi. Il est emprisonné pendant cinq ans à Camp Bucca, où il rencontre Abou Bakr al-Baghdadi.

Syrie

À la fin de l'année 2011, Abou Mohammed al-Adnani regagne la Syrie alors que le pays est en proie à la guerre civile. Il participe avec Abou Mohammed al-Joulani à la création du Front al-Nosra. Il regagne notamment sa ville natale de Binnish où il nomme le fils d’une des plus grandes familles de la localité comme chef local et épouse la sœur de celui-ci, âgée de 15 ans. Il rallie l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) à sa fondation, en 2013. Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EIIL, l'aurait alors placé à la tête de ses forces en Syrie. En janvier 2014, la guerre éclate entre les rebelles syriens et l'État islamique en Irak et au Levant. 

Abou Mohammed al-Adnani appelle alors ses hommes à anéantir les rebelles et déclare à ces derniers : « Aucun de vous ne survivra, et nous ferons de vous un exemple pour tous ceux qui pensent suivre le même chemin ». L'EIIL se considère désormais également en guerre contre le Conseil national syrien : « Chaque membre de cette entité est une cible légitime pour nous, à moins qu'il ne déclare publiquement son refus de […] combattre les moudjahidines ». Le 29 juin 2014, c'est lui qui annonce la « restauration du califat » proclamée par l'État islamique, et la désignation d'Abou Bakr al-Baghdadi comme « calife ». Le même jour, il apparaît dans une vidéo au côté d'Abou Omar al-Chichani, le chef militaire de l'organisation, supervisant la destruction symbolique de la frontière syrio-irakienne. 

Le « Ministre des attentats »

Le 8 août 2014, date du début des frappes aériennes occidentales, marque un changement de stratégie de la part de l'État islamique vis-à-vis de l'Occident. Le groupe passe à une logique de « djihad régional » — focalisé à la lutte contre les États de la région — à une logique de « djihad global », en se déclarant en lutte contre le reste du Monde et en particulier contre l'Occident. Dans un message publié le 22 septembre 2014, Abou Mohammed al-Adnani appelle au meurtre des citoyens des pays de la Coalition : « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen — en particulier les méchants et sales Français — ou un Australien ou un Canadien, ou tout [...] citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière. Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munitions, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Écrasez-lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le. »

Porte-parole et chef militaire, al-Adnani devient également le « Ministre des attentats » de l'État islamique selon les services de renseignement occidentaux. D'après une enquête du New York Times, à partir de 2014 il est à la tête d'une cellule secrète, appelée l'Amniyat, ou l'Emni, chargée de planifier des attentats partout dans le monde. Cette cellule serait divisée en trois branches ; une pour les opérations européennes, une pour les opérations asiatiques et une pour les opérations au Moyen-Orient. En octobre 2015, à la suite de l'intervention militaire russe en Syrie, Abou Mohamed al-Adnani appelle : « Les musulmans en tous lieux à lancer le djihad contre les Russes et les Américains ». Il pourrait être l'organisateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. 

Mort

En 2014, le Département d'État des États-Unis à travers son programme Rewards for Justice offre 5 millions de dollars pour toute information permettant sa capture. Le 30 août 2016, l'État islamique annonce via Amaq la mort d'Abou Mohammed al-Adnani, tué dans le gouvernorat d'Alep en « inspectant les opérations militaires ». Selon Le Monde, il aurait été tué le jour même à 3 heures du matin, à la sortie d'al-Bab. Peu après l'annonce faite par l'État islamique, les États-Unis affirment que le véhicule d'al-Adnani a été la cible d'un tir de missile Hellfire mené par un drone MQ-1 Predator près d'al-Bab, mais indiquent ne pas être encore en mesure de confirmer sa mort. L'opération a été menée par les forces spéciales américaines et la CIA. Mais le lendemain, la mort d'Al-Adnani est revendiquée par le ministère russe de la Défense qui déclare que le chef djihadiste et une quarantaine de ses hommes ont été tués par un Soukhoï Su-24 lors d'un bombardement sur le village de Oum Hoch. 

Le 12 septembre 2016, le porte parole du Pentagone Peter Cook confirme qu'Al Adnani a été tué par les troupes américaines. Selon le chercheur Charles Lister, la mort d'al-Adnani est « un grand coup » porté à l'EI. Pour Romain Caillet, il était « sans doute le leader le plus charismatique » de l'organisation djihadiste. Selon le journaliste Wassim Nasr : « C’était un personnage primordial, qui avait le titre de porte-parole de l’EI, mais beaucoup plus important que cela, il avait le rôle de superviseur de plusieurs actions de l’EI, dont les opérations extérieures ». Il est remplacé dès le 5 décembre 2016 par un militant répondant au nom de guerre d'Abou Hassan al-Mouhajir. 

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