Une 643ème victime, oubliée du massacre d'Oradour-sur-Glane, désormais officiellement répertoriée
Une réfugiée espagnole a récemment été répertoriée, officiellement, comme victime du terrible massacre d'Oradour-sur-Glane, perpétré le 10 juin 1944. C'est le travail d'un historien espagnol qui a permis cette découverte. Le bilan s'établit donc désormais à 643 morts.
Une réfugiée espagnole a récemment été répertoriée, officiellement, comme victime du terrible massacre d'Oradour-sur-Glane, perpétré le 10 juin 1944. C'est le travail d'un historien espagnol qui a permis la découverte de cette victime oubliée dans les registres de l'époque, et officiellement recensée en décembre dernier par le Tribunal de Grande Instance de Limoges, à la lumière des documents produits par cet historien, en liaison avec les Archives départementales de Haute-Vienne.
L'aboutissement du travail d'un chercheur espagnol
Cet historien espagnol, David Ferrer, "a retracé le parcours de toutes les familles espagnoles qui étaient hébergées à Oradour et qui sont mortes le 10 juin 44" explique à France Bleu Limousin Claude Milord, le Président de l'Association des familles des martyrs d'Oradour. "Et il y avait Madame Dominguez Ramona , qui vivait avec son fils, et qui n'avait pas été recensée dans les victimes du massacre" précise-t-il, confirmant l'information dévoilée ce vendredi par le journal Ouest-France.
Nous avons été contactés par cet historien catalan", se rappelle Romain Le Gendre, directeur des archives départementales de Haute-Vienne. "Ma collègue a retrouvé la demande de titre de séjour de Ramona Dominguez Gil. Sur ce papier, il était marqué que cette dame avait effectivement disparu le 10 juin 1944 à Oradour. Cela montre l'importance des archives."
C'est donc "à l'appui du dossier étayé par les Archives Départementales que _le tribunal a établi un acte de décès pour cette femme, ce qui porte le nombre de victimes à 643 au lieu de 642_, bilan donné par différents jugements de tribunaux d'après-guerre" poursuit Claude Milord.
D'autres victimes oubliées ?
Il a effet été établi que toute la famille avait été décimée dans le massacre, mais on ignore les raisons pour lesquelles Ramona Dominguez, 72 ans en 1944, n'a pas été répertoriée. " Peu de victimes du village avaient été identifiées, il n'y en avait que 52" rappelle Claude Milord. "Mais entre les personnes qui étaient réfractaires au STO, qui étaient cachées à Oradour, ou qui étaient de passage, il se peut qu'il y ait des familles qui aient été oubliées", explique-t-il, rappelant que "les méthodes d'investigation et de recherche n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui". Doit-on s'attendre à d'autres découvertes ? "Ce sont les historiens qui le diront" conclut Claude Milord.