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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Clotis Josette

Clotis JosetteJosette Clotis est une femme de lettres, romancière et journaliste française, née à Montpellier dans l'Hérault le 8 avril 1910 et décédée accidentellement à Saint-Chamant le 11 novembre 1944, à l'âge de 34 ans. La famille de Josette possède une maison à Beaune-la-Rolande, avant de résider à Chevilly. Passionnée de littérature, elle prend la plume et écrit dans le courrier de L'Une à l'Autre de la revue Ève sous le pseudonyme de Tip Toe, ce qui signifie en anglais « sur le pointe des pieds ». Elle fait ainsi la connaissance de « la Minerve aux violettes », autre « Ars et Lux » qui s'appelle Jeanne Sandelion, dite « JSDL », grande amie et admiratrice d'Henri de Montherlant et dont elle devient la dactylo.

Elle tape entre autres L'Âge où l'on croit aux îles. Dans une des lettres qu'elle lui adresse, le 16 mars 1926, elle lui indique que ses fiançailles sont rompues. Elle écrit son premier roman à l'âge de 18 ans et adresse son manuscrit à Henri Pourrat, qui l'invite en Auvergne pour mettre en forme son roman. Elle monte à Paris en 1932, trouve une place de journaliste à Marianne, hebdomadaire littéraire fraîchement fondé par la NRF. Gaston Gallimard se prend d'affection pour elle et son roman est publié la même année. Il lui signe un contrat pour dix romans. Elle est photographiée, adulée et devient la célébrité du moment. Jean Tenant fait une chronique de son livre et la rencontre quelque temps plus tard.

Dans une lettre à Jeanne Sandelion, elle lui dit : « Je croyais et j'espère passer pour la maîtresse de Gaston Gallimard, ce qui ravit Gaston et me flatte infiniment (cher et ravissant Gaston). » Elle fait la rencontre d'André Malraux, dans les couloirs de la NRF, au 5 rue Sébastien-Bottin. Malraux vient de publier La Condition Humaine : c'est le coup de foudre. Lors de dîners au Crillon et au Ritz, ils font plus ample connaissance et deviennent amants en décembre 1933. Josette habite à cette époque à l'hôtel du Pont-Royal, puis à l'hôtel du Palais d'Orsay, ensuite à l'Élysée Parc Hôtel en 1936, puis à l'hôtel du Louvre et au 9 rue Berlioz, voie privée du 16e arrondissement de Paris, et enfin à l'hôtel Royal Versailles, rue Le Marois.

Mais André est marié à Clara Malraux, qui veille et l'appelle « la provinciale ». Le couple venait d'emménager au 44 rue du Bac. Le 28 mars 1933, naît Florence Malraux, fille de Clara. André a une courte liaison avec une jeune femme, Louise de Vilmorin. Entre son foyer et ses déplacements à travers le monde, Josette ne profite guère de son homme et pourra dire sept ans après : « Pas un objet que nous avons acheté ensemble. Pas un quartier où nous ayons habité ensemble ; une maison, un loyer, un lit contre un mur, une concierge. Pas une ligne, une note, un mot dans ses écrits qui me concerne. Ai-je existé ? S'il part demain, si... Je resterais les mains vides... » Du 17 février au 19 avril 1937, Josette est aux États-Unis et au Canada avec André, venu collecter des fonds pour la toute jeune république espagnole. A l'hiver 1937, André est à l'hôtel Madison au 143 boulevard Saint-Germain, Josette à deux pas, au Royal Condé. Au 15 août 1939, Malraux et Josette sont dans le Périgord à Beaulieu-sur-Dordogne. Le 5 novembre 1940, Josette donne naissance au premier fils d'André, Pierre-Gauthier, à Neuilly-sur-Seine. En novembre, le couple est à Hyères.

En janvier 1941, ils sont à la villa La Souco, à Roquebrune-Cap-Martin, qu'ils quitteront à cause de l'occupation italienne, et d'avril à septembre à la villa Les Camélias au Cap-d'Ail. C'est en juin de cette année qu'elle adresse une lettre de remerciements à son amie Jeanne Sandelion pour le rôti de veau dans un moment difficile où ils n'ont pas de tickets de viande. Gide envoie Sartre et Simone de Beauvoir leur rendre visite. En octobre, ils sont de retour à la villa La Souco. Décembre 1942, Josette et André s'installent au château de Saint-Chamant en Corrèze. Le 9 janvier 1943, Roland épouse Madeleine Lioux, qui devient Madeleine Malraux. Josette donne à André son second fils, qui naît le 11 mars 1943. Josette charge André, qui monte à Paris, de demander à Pierre Drieu la Rochelle d'être le parrain ; celui-ci accepte.

Mars 1944, Claude Malraux, le demi-frère d'André, est arrêté à Rouen et Roland Malraux, son autre demi-frère, à Tulle. André quitte Saint-Chamant et entre dans la clandestinité. Le 18 avril 1944, Claude est fusillé. André a pris le nom de Colonel Berger. Madeleine Malraux, la femme de Roland, met au monde à Domme, le 11 juin 1944, son fils Alain Malraux. Le 22 juillet, André est blessé et arrêté à Gramat. Transféré à la prison Saint-Michel de Toulouse le 2 août 1944, il est libéré par un coup de main audacieux des frères Angel et du groupe de Jean-Pierre Vernant. C'est sûr il va divorcer et l'épouser. Puis survient le malheur, André est envoyé guerroyer en Alsace, elle raccompagne sa mère à la gare de Saint-Chamant, glisse du marche pied et a les jambes déchiquetées par le train. Elle décède quelques jours plus tard à la clinique de Tulle, âgée de seulement 34 ans. Ses deux fils, Gauthier et Vincent, périront eux-aussi de façon tragique dans un accident de voiture le 23 mai 1961, âgés respectivement de 20 et 17 ans. Ils reposent tous les trois au cimetière de Charonne. Suzanne Chantal, qui a reçu en leg la correspondance, les carnets et les manuscrits de son amie intime, a mis en forme cet ensemble dans un ouvrage intitulé Le Cœur battant.

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