Domergue Jean-Gabriel

Publié le par Mémoires de Guerre

Joseph Charles Louis Jean Gabriel Domergue, né le 4 mars 1889 à Bordeaux et mort le 16 novembre 1962 à Paris, est un peintre et graveur français. 

Domergue Jean-Gabriel

Carrière

Jean-Gabriel Domergue est le petit-cousin du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Son frère, René Domergue, deviendra nouvelliste, critique d'art, puis rédacteur à La Liberté et à L'Écho de Paris. Il est élève au lycée Montaigne à Bordeaux puis au lycée Rollin à Paris. Il est passionné de dessin et entre aux Beaux-Arts de Paris où il est élève de Jules Lefebvre, Tony Robert-Fleury, Jules Adler, Ferdinand Humbert et François Flameng. Il expose au Salon des artistes français dès 1906 et y obtient une mention honorable en 1908, une médaille de 3e classe en 1912 et une médaille d'or en 1920, année où il passe en hors-concours. Il est lauréat d'un deuxième grand prix de Rome de peinture en 1913. En 1938, il exécute une composition comportant une jeune femme nue destinée à la campagne du nouveau parfum Féerie de Rigaud et cette même année, il est également membre du jury pour l'élection de Miss France, comme en 1936. Il réalise en 1939 l'affiche du premier Festival international du film de Cannes, rapidement interrompu en septembre 1939, lors de la mobilisation générale. 

En 1950, il est élu membre de l'Institut de France (Fauteuil 14), et devient conservateur du musée Jacquemart-André à Paris de 1955 à 1962, où il organisera des expositions sur la peinture de Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Goya. Jean-Gabriel Domergue raconte dans l'émission de télévision de l'ORTF du 27 juillet 1960, En direct de Cannes, avoir engagé Lénine en 1911 comme « homme de ménage ». En 1966, Claude Lelouch place l'anecdote dans les dialogues (vers la 20e minute) d'Un homme et une femme où Anne Gauthier (Anouk Aimée) apprend à Jean-Louis Duroc (Jean-Louis Trintignant) qui la raccompagne et ne connaît pas la rue Lamarck : « C'est pourtant dans cette rue que Jean-Gabriel Domergue un peu avant 1917 engagea un domestique russe qui s'appelait Vladimir Oulianov. Il a appris bien après que c'était Lénine. » Dans Stedevaart naar Paris, l'écrivain et journaliste néerlandais Jan Brokken rapporte l'anecdote sous la forme de l'engagement de Vladimir Ilitch Oulianov par Jean-Gabriel Domergue pour livrer ses commandes à vélo depuis son atelier de la rue Lamarck. Pour Jan Brokken, le fait que Lénine, qui vivait à cette époque avec sa famille dans le 14e arrondissement de Paris, ait livré les commandes du peintre est peu plausible.

Sa peinture

La Parisienne est l'un des sujets favoris de ce peintre « mondain » et pléthorique : « Je suis l’inventeur de la pin-up », dit-il. Il eut pour modèle, entre autres, Nadine Lhopitalier, future Nadine de Rothschild. C'est un peintre qui n'est guère apprécié de la majorité des critiques et des historiens d'art. Ils décrivent un artiste qui peint dans une « facture stéréotypée » des couples aux courses, à l'opéra, au théâtre… ou encore des femmes nues ou demi-nues, toujours très coquettes, au cou démesurément long et à la pointe de la mode, dont le traitement rapidement exécuté, dans la lignée d'un Giovanni Boldini, souffre parfois de « maladresses de dessin ».

Vie privée et décès

Il vit avec sa femme, la sculptrice Odette Maugendre-Villers (1884-1973), dans la villa Fiesole du quartier Californie - Pezou à Cannes. Après la mort du peintre survenue le 16 novembre 1962 dans le 8e arrondissement de Paris, l'habitation est baptisée villa Domergue et, en 1990, est inscrite au titre des monuments historiques. En novembre 2000, le peintre et sa femme sont inhumés dans le mausolée de style étrusque conçu à cet effet dans le jardin de la villa par Odette Maugendre elle-même. 

Œuvres

Peintures

Plusieurs de ces toiles sont conservées au musée des beaux-arts de Bordeaux ainsi que dans d’autres établissements muséaux, dont :

  • Jeune femme avec un grand chapeau (musée des beaux-arts de Bordeaux) ;
  • Le sommeil ensoleillé (nu allongé) (musée des beaux-arts de Bordeaux) ;
  • Le port de Bordeaux (musée des beaux-arts de Bordeaux) ;
  • René Domergue, 1916
  • Madame Olympe Hériot (musée de la vénerie de Senlis) ;
  • À la princesse des contes de fées ; Portrait de Génia Minache (musée Alfred-Danicourt) ;
  • Portrait de la duchesse de Grammont, née Greffulhe (musée d'art moderne et contemporain, Strasbourg) ;
  • Joséphine Baker, nu (1936, collection privée)
  • Nadine de Rothschild.

Estampes

  • Les Atrocités Allemandes (1915).
  • Les Après-midi d'un faune, quarante eaux-fortes originales (Paris, 1924).

Décors

  • Vers 1932 : il peint les décors du salon vénitien du château de Thorenc à Cannes.
  • Après-guerre, il utilisa un de ses portraits féminins, celui du buste d'une jeune femme aux épaules nues vêtue d'une robe verte, de longs gants noirs et d'un chapeau à voilette nommée Chou, pour illustrer la couverture de la carte du "Cabaret" - maison G.H. Rabu, 4, avenue Franklin-D.-Roosevelt à Paris (exemplaires datés de 1949 et du 15/11/1956). 
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