Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Jacques André François Joseph Barbé naît le 30 décembre 1923, à Montrouge, ville de la banlieue parisienne, aujourd’hui dans le département des Hauts-de-Seine.
Après ses études secondaires, au début des années quarante, le jeune homme intègre la troupe théâtrale de Jean Dasté où sous le nom de Jacques Dynam, il joue les jeunes premier pendant plus de trois ans. En parallèle, il fait également de la figuration dans quelques films. En 1945, Yves Allégret lui offre enfin un joli rôle dans «Les démons de l’aube» aux côtés de Simone Signoret. Par la suite, Jacques Dynam enchaîne les rôles les plus divers. Il alterne avec aisance les registres comiques et dramatiques, et donne ainsi la réplique aux plus grandes vedettes de l’époque, parmi lesquelles: Pierre Fresnay dans «Barry» (1948), Pierre Blanchar dans «Docteur Laënnec» (1948), Maurice Chevalier dans «Ma pomme» (1950), Fernandel dans «Mam’zelle Nitouche» (1953), et Michel Simon dans «L’impossible Monsieur Pipelet» (1955).
Fidèle ami du réalisateur André Hunebelle depuis leur première collaboration en 1948 dans «Millionnaire d’un jour» avec Gaby Morlay, Dynam joue dans une douzaine de ses films. Il interprète entre autres, l’inspecteur Bertrand, souffre-douleur de Louis de Funès alias le commissaire Juve, dans les trois aventures de «Fantômas» en 1964, 1965 et 1966. Pour mémoire Jacques Dynam avait déjà eu un rôle de figuration dans le Fantômas de 1946 avec Marcel Herrand précédant Jean Marais dans le rôle de ce curieux héros créé par Pierre Souvestre et Marcel Allain en 1909, adapté au cinéma dès 1913 par Louis Feuillade.
Au théâtre, Jacques Dynam, unanimement apprécié par le public et par la profession, joue dans plus d’une cinquantaine de pièces. En début carrière, sous l’occupation, il crée, au Théâtre de l’Athénée à Paris, «Colinette» de Marcel Achard dont il devient l’interprète pour six autres pièces. Il sert aussi avec talent d’autres grands auteurs: Jean Giono pour «Le bout de la route» (1942), Félicien Marceau pour «L’œuf» (1955/56) et «L’étouffe chrétien» (1960), Georges Feydeau pour «La main passe» (1968), Barillet et Grédit pour «Folle Amanda» (1971/72), et Goldoni pour «Les rustres» (1978 et 1982/83). En 1996, il compose une dernière prestation sur scène dans «Le comédien» de Sacha Guitry.
Jacques Dynam, second couteau sympathique et jovial du cinéma français, termine le vingtième siècle avec quelques jolis rôles. Il est notamment Ferraldo un habitant du village de «L’été meurtrier» (1982) de Jean Becker, auprès de Isabelle Adjani et Michel Galabru; un patron de café dans «Bonjour l’angoisse» (1988) de Pierre Tchérnia ou l’Abbé Bournisien dans «Madame Bovary» (1990) adaptation de Gustave Flaubert par Claude Chabrol, avec Isabelle Huppert dans le rôle-titre. En 2002, le comédien fait une ultime apparition dans «Fanfan la Tulipe» avec Vincent Pérez et Penélope Cruz. N’oublions pas de mentionner, pour compléter sa prolifique carrière, qu’il participa à plus d’une centaine de films, séries ou émissions télévisées. Il prêta aussi sa voix pour des post-synchronisations et des dizaines d’émissions radiophoniques. Pour conclure, il restera à jamais la voix française de Jerry Lewis. Retiré depuis plusieurs mois de toutes activités professionnelles, Jacques Dynam s’éteint le 11 septembre 2004, à l’Hôpital Saint-Joseph, à Paris XIVème des suites d’une pneumonie. Il avait quatre-vingt-un ans.