Fabry Charles

Publié le par Roger Cousin

Fabry Charles Marie Paul Auguste Charles Fabry est un physicien français né à Marseille le 11 juin 1867 et mort à Paris le 11 décembre 1945. Son œuvre est presque exclusivement consacrée à l'optique, en particulier à l'interférométrie, la spectroscopie et la photométrie. La famille Fabry est originaire de Bourg-Saint-Andéol dans l'Ardèche. C'est dans cette ville qu'Antoine Fabry, arrière-grand père de Charles, prépare à la fin du XVIIIe siècle le concours d'entrée à l'École polytechnique. Il est reçu et devient le premier d'une longue lignée de polytechniciens. Son fils Auguste est également reçu et se voit dispenser des cours de la part du célèbre physicien André-Marie Ampère. Le fils d'Auguste, dont le prénom est également Charles, est marié à Marie Estrangin, issue d'une éminente famille marseillaise proche du dramaturge Edmond Rostand. Ensemble, ils ont cinq enfants parmi lesquels Auguste, Eugène, Louis et Charles eurent de remarquables carrières.

Eugène, né en 1856, polytechnicien et docteur ès sciences mathématiques, fut ingénieur des tabacs, professeur agrégé aux lycée de Tarbes, Carcassonne et Tours, maître de conférences aux faculté des sciences de Rennes et Nancy, professeur aux facultés des sciences de Montpellier et Marseille, examinateur à l'École polytechnique. Louis, né en 1862, polytechnicien, licencié ès sciences mathématiques et physiques et docteur ès sciences mathématiques, fut astronome à l'Observatoire de Paris entre 1884 et 1887, à Nice entre 1887 et 1890 puis à Marseille jusqu'à sa retraite en 1924. Auguste, né en 1855, docteur en droit, fut avocat à Marseille puis entre dans la magistrature. Il fut ensuite substitut puis juge d'instruction à Tunis, vice-président, procureur, président, procureur général à Caen, premier président et enfin conseiller à la Cour de cassation.

Marie Paul Auguste Charles Fabry naît à Marseille le 11 juin 1867. Très jeune, il se passionne pour les sciences. Il suit une brillante scolarité au lycée de Marseille. A 18 ans, il entre classé 17e à l'École Polytechnique à Paris et en sort 23e et démissionnaire en 1887. Il retourne ensuite à Marseille pour préparer le concours d'agrégation de physique où il est reçu en 1889. Il se consacre tout d'abord à l'enseignement de la physique au lycée. Il est nommé successivement professeur à Pau en 1889, à Nevers en 1890, à Bordeaux en 1892, à Marseille en 1893, puis à Paris. Il prépare simultanément le doctorat ès sciences sous la direction de Jules Macé de Lepinay, professeur de physique à la Faculté des sciences de Marseille. En 1892, il soutient à la Faculté des sciences de Paris sa thèse sur la Théorie de la visibilité et de l'orientation des franges d'interférences.

En 1894, il obtient à la faculté des sciences de l'Université de Marseille un poste de maître de conférences pour le certificat P.C.N.. Il rejoint le laboratoire de Jules Macé de Lepinay. Il succède à Alfred Perot, en 1904, en tant que professeur à la chaire de physique industrielle. Pierre Sève le remplacera à son départ pour Paris. Collaborant avec Henri Buisson, lui ayant succédé comme maître de conférences, et Alfred Perot, il participe à la mise au point de l'interféromètre de Fabry-Perot, qui lui sert notamment à démontrer, en 1913, la réalité de l'existence de la couche d'ozone, jusque-là seulement soupçonnée, et en détermine la proportion en fonction des couches atmosphériques. Jean Cabannes travaille dans son laboratoire pour préparer sa thèse de doctorat. Il démontre également, par l'expérience, l'effet Doppler-Fizeau, appliqué au domaine de l'optique.

En 1921, il revient à Paris comme titulaire de la chaire de physique de la Faculté des sciences de Paris précédemment occupée par Edmond Bouty et directeur du laboratoire d'enseignement de physique, avec pour collaborateurs Eugène Darmois et Louis Décombe, puis François Bedeau. Il devient également le premier directeur général de SupOptique (Institut d'optique théorique et appliquée). En 1927 il est nommé professeur à l'École polytechnique, suite à la mort d'Alfred Perot et élu à l'Académie des sciences, succédant à Daniel Berthelot (Charles Fabry 51 voix, Paul Langevin 1 voix, Henri Abraham 1 voix, Georges Sagnac 1 voix). En 1937, il fonde avec Henri Chrétien, Georges Guadet et André Bayle la Société de recherches et études en optique et sciences connexes et doit quitter sa chaire de la Faculté des sciences de Paris et de l'École polytechnique, où il est remplacé par Louis Leprince-Ringuet. Il est président d'honneur de la Société française de photographie de 1935 à 1937, succédant à Georges Perrier, et président de la Société française de physique en 1924. Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1931.

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