Guyot Jean

Publié le par Mémoires de Guerre

Jean Guyot (né le 4 juillet 1918 à Dun-sur-Auron, Cher, décédé le 26 janvier 2000 à Neuilly sur Seine) est un résistant et ingénieur français. 

Guyot Jean
Guyot Jean

Parcours

Jean Guyot est né le 4 juillet 1918 à Dun-sur-Auron (Cher) dans une famille d'enseignants. Mobilisé en mai 1940 dans l'Artillerie, il retourne à ses études après l'armistice et est encore élève à l'Ecole Supérieure des Mines de Paris lorsqu'il entre dans la Résistance, en janvier 1942, comme agent P2 du Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA) c'est-à-dire des services secrets de la France Libre. Connaissant de longue date Pierre Brossolette, il commence par former un groupe de renseignements à l'aide de camarades bien placés dans l'industrie et dans les chemins de fer. Peu à peu, Jean Guyot collabore de plus en plus étroitement avec Pierre Brossolette, l'accompagnant dans ses déplacements, l'aidant à remplir de nombreuses missions dont il est chargé et prenant part aux opérations d'enlèvement maritimes et aériennes.

Coupé de ses contacts à la suite d'une opération maritime malheureuse, il entre en rapport avec le mouvement "Combat" à Toulouse et prend part à de nombreux sabotages dirigés contre l'occupant. Il devient bientôt, grâce à son activité et à son attitude exemplaire, l'adjoint du groupe d'action de ce mouvement dans la région. Rappelé à Paris en mars 1943 par le chef du BCRA, il commence à monter un très important réseau de renseignements en zone nord, en qualité d'adjoint au chef de l'Organisation. En quelques mois, ce réseau devient une fédération de réseaux et commence à jouer un rôle capital dans le dispositif de renseignements sur l'armée allemande en France, qui alimente l'état-major interallié. Le responsable de l'organisation étant arrêté le 18 mai 1943, Jean Guyot prend l'intérim de la Direction dans les conditions les plus périlleuses et renoue la trame de l'organisation en se servant d'une organisation parallèle, bien que celle-ci soit elle-même compromise.

En juillet 1943 la fédération de réseaux donne son plein rendement lorsqu'un chef arrive de Londres pour le relever de son intérim et lui permettre de se rendre en Angleterre afin de s'y reposer et d'y accomplir un stage d'entraînement. Pendant son séjour à Londres, les Allemands découvrent la Centrale de l'organisation et arrêtent la totalité de ses membres le 5 octobre 1943. En apprenant ces terribles événements, Jean Guyot exige de retourner en France, bien qu'il y soit alors probablement une des personnes les plus recherchées. Ses chefs acceptent, considérant qu'il est le seul capable de remonter l'organisation, capitale pour la fourniture de renseignement militaires sur la zone nord. L'entreprise réussit : rentré en France le 15 octobre 1943, comme chef de mission de 1ère classe, il remonte complètement l'organisation, laquelle donne à nouveau son plein rendement dès le 15 décembre, devenant par la suite une des plus importantes centrales de renseignements de France et contribuant de façon éminente au succès des armées alliées. Après avoir échappé à tous les pièges tendus sur sa route par la Gestapo, "Gallois", alias Jean Guyot, regagne l'Angleterre le 9 février 1944.

Il débarque en France en juillet 1944 pour poursuivre des missions de renseignements militaires, avant d'être affecté à la Direction Générale des Etudes et Recherches (DGER) jusqu'en décembre 1945. Jean Guyot termine la guerre avec le grade de capitaine (chef de mission de 1ère classe et lieutenant-colonel pendant la durée de ses missions en France). Jean Guyot entre après la guerre à la société d'installations pétrolières Entrepose où il fait toute sa carrière successivement comme ingénieur, ingénieur en chef, Directeur au Maroc (1951-1954), Directeur en Iran (1954-1958), Directeur Général (1958-1962) et enfin Président Directeur Général (1962-1983). Retraité, Jean Guyot est ensuite administrateur de sociétés et Président d'Honneur de la Société G.T.M. Entrepose. Jean Guyot est décédé le 26 janvier 2000 à Neuilly-sur-Seine. Il a été incinéré à Suresnes au crématorium du Mont-Valérien.

Publié dans Résistants

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article