Mort de Churchill
L'Express publié le 31/12/1998
«Jamais je ne croirai que l'âme de la France est morte», avait-il lancé le 21 octobre 1940. La France sut lui rendre hommage,
jusqu'à cette croix de la Libération remise en 1958 par de Gaulle. Le 24 janvier, le vieux lion est frappé
d'une congestion cérébrale.
Depuis dix ans, il consacrait sa vie à peindre sur la Côte d'Azur. Soldat pendant la guerre des Boers, rendu responsable en 1915 de l'échec des Dardanelles, il trouve sa grandeur en devenant
Premier ministre le 10 mai 1940. Comme les canons ont une âme, Churchill est celle de la résistance
anglaise.
«Toute ma vie passée n'avait été qu'une préparation à cette heure», écrit-il dans des Mémoires qui lui valent le prix Nobel de littérature. Les calots des matelots qui accompagnent son cercueil
font un clavier de machine à écrire géante, pour taper son épopée glorieuse.