Zyromski Jean

Publié le par Roger Cousin

Zyromski JeanNé le 20 avril 1890 à Nevers (Nièvre), décédé le 20 octobre 1975 à Melun (Seine-et-Marne). Conseiller de la République de Lot-et-Garonne de 1946 à 1948. Issu d'une famille de nobles polonais, d'un père professeur de lettres et dreyfusard et d'une mère catholique, Jean Zyromski, né le 20 avril 1890 à Nevers, fait son droit à Toulouse, où il milite dès 1910 à l'union des étudiants républicains. Durant son stage d'avocat à la cour d'appel de Toulouse, Vincent Auriol le fait entrer en 1912 à la section socialiste de Haute-Garonne. Après avoir soutenu une thèse de doctorat sur la législation du travail à la faculté de Paris, Jean Zyromski passe avec succès le concours de rédacteur de la préfecture de la Seine. Mobilisé en 1914, il est ensuite blessé puis réincorporé en 1916 dans les rangs de l'armée d'Orient.

Rendu à la vie civile avec la croix de guerre, Jean Zyromski reprend ses activités militantes au sein de la VIe section socialiste de la Seine. Lors de la scission de Tours, il s'oppose à l'adhésion de la SFIO à la Troisième Internationale. Membre à partir de 1920 de la commission administrative permanente, il entre au bureau national du parti socialiste en 1926 puis occupe l'année suivante les fonctions de secrétaire de la fédération de la Seine au sein de laquelle il anime, avec d'autres partisans du guesdisme, le courant d'extrême-gauche la Bataille Socialiste opposé à toute participation de la SFIO aux ministères « bourgeois » des radicaux. Dans l'entre-deux-guerres, Jean Zyromski se lance également dans le journalisme politique en dirigeant la rubrique sociale du Populaire et en collaborant notamment à la rédaction de la Nouvelle Revue Socialiste et de l'Avenir. Candidat malchanceux aux élections à l'Assemblée nationale de 1924 et 1928 dans le département de la Seine, il se présente sans plus de succès dans la circonscription de Béthune aux législatives de 1932. Le danger de l'extrême-droite et la montée du fascisme le poussent ensuite à multiplier les tentatives d'un rapprochement entre socialistes et communistes débouchant, le 27 juillet 1934, sur la signature du pacte d'unité d'action, prélude au Front Populaire. Il rompt ensuite avec Léon Blum auquel il reproche surtout la politique de non-intervention en Espagne. Entre 1936 et 1939, il se rendra onze fois auprès des républicains espagnols et c'est aux côtés des communistes qu'il lutte contre la ratification des accords de Munich.

Dès les premières heures de l'occupation, les Allemands cherchent à l'arrêter et perquisitionnent à son domicile parisien. Jean Zyromski participe alors à la réorganisation de la Ve section de la SFIO clandestine mais, mis à la retraite de ses fonctions d'inspecteur des services d'assistance à la préfecture de la Seine en octobre 1940, il part s'installer dans sa ferme du Lot-et-Garonne. Il participe alors activement à la Résistance locale lorsqu'il est arrêté en 1943 puis emprisonné en tant que juif au Fort du Hâ puis à Mérignac avant d'être transféré Drancy. Les preuves attestant son ascendance catholique finissent bientôt par le libérer : il rentre au début de l'année 1944 dans le sud-ouest où il rejoint le Front national, ce qui lui vaut d'être exclu du parti socialiste à la Libération.

En avril 1945, Jean Zyromski est élu au conseil municipal de Duras dans le Lot-et-Garonne puis il adhère, en septembre de la même année, au parti communiste. Il se présente aux élections du 8 décembre 1946 pour le Conseil de la République sous cette étiquette. Arrivé en seconde position du scrutin, il est alors élu au titre de la représentation interdépartementale par 218 voix sur 579 suffrages exprimés contre 294 au radical-socialiste Jacques Bordeneuve.

Au Conseil de la République, Jean Zyromski est membre des commissions des affaires étrangères et du suffrage universel. Ses quelques interventions portent, outre les questions budgétaires et la ratification de plusieurs accords bilatéraux, sur des sujets aussi divers que le régime général des élections municipales et la protection de la liberté du travail ou encore l'organisation judiciaire de la Sarre. Aux élections du 7 novembre 1948, pour le renouvellement total de la Haute Assemblée, il perd son siège de conseiller de la République du Lot-et-Garonne. Il se retire alors de la vie politique pour participer notamment à la rédaction des Cahiers internationaux.

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