Italie et Allemagne commémorent un massacre nazi
Le président italien et son homologue allemand ont commémoré dimanche en Toscane un massacre qui y fut commis pendant la Seconde Guerre mondiale par les nazis et des fascistes.
"Il serait inconcevable que nous laissions disparaître le patrimoine d'unité et de fraternité que nous avons bâti. Les gouvernements d'Italie et d'Allemagne ne permettront pas à ce patrimoine de se dilapider et poursuivront leur engagement en faveur de la construction européenne", a déclaré le président italien Giorgio Napolitano.
Le 12 août 1944, des soldats de la 16e division de Waffen-SS "Reichsführer-SS" et des miliciens fascistes assassinèrent 560 civils, pratiquement tous les habitants du village de Sant'Anna Di Stazzema, à la mitraillette et au lance-flammes.
"La réconciliation ne peut pas se traduire par l'oubli car les crimes commis ici ne peuvent pas être oubliés en raison de leur horreur inimaginable", a déclaré le président allemand. "Les victimes de ces crimes méritent de rester dans les mémoires et un hommage car ce ne sont pas des victimes anonymes, elles ont des noms dont nous devons nous souvenir", a ajouté Joachim Gauck.
Il a appelé l'opinion publique "à ne pas se taire" car il est important "d'appeler un crime par son nom", a-t-il ajouté. Dix anciens militaires nazis ont été condamnés en 2007 par contumace à la prison à vie pour ce massacre de manière définitive par la Cour de cassation italienne.
Commémoration à Rome également
En octobre dernier en revanche, des magistrats allemands de Stuttgart avaient estimé que la participation de 17 hommes, dont huit étaient encore en vie, au massacre des civils "ne pouvait pas être prouvée" et avaient prononcé un non-lieu. Le gouvernement italien avait à l'époque exprimé son "trouble" face à cette décision judiciaire.
M. Napolitano avait déjà participé dans la matinée, à Rome, à une autre cérémonie de commémoration d'un crime nazi, commis il y a exactement 69 ans.
Le massacre des Fosses ardéatines, d'anciennes carrières au sud de Rome, fut l'un des épisodes les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale en Italie. Les nazis y fusillèrent 335 Italiens en représailles d'un attentat la veille ayant tué 33 soldats allemands, puis firent exploser les carrières pour dissimuler les corps.