Le 6 juin, Poutine va débarquer en France

Publié le par Libération

Le 6 juin, Poutine va débarquer en France

A l'invitation de François Hollande, le président russe sera présent à la commémoration du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie.

Poutine au Kremlin en décembre 2013

Poutine au Kremlin en décembre 2013

Efforts diplomatiques tous azimuts pour apaiser les tensions autour de l’Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine sera présent le 6 juin à la commémoration du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, a annoncé jeudi l’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov. «Le président Poutine a été invité par le président Hollande pour prendre part aux cérémonies de la commémoration du débarquement en Normandie pour le 6 juin. Il a accepté cette invitation, il viendra le 6 juin, il sera en Normandie», a déclaré M. Orlov sur la chaîne BFM TV.

Interrogé sur l’hypothèse d’une rencontre avec les dirigeants occidentaux en marge de cette commémoration, à laquelle doivent notamment assister le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel, l’ambassadeur a dit penser «qu’il y a quelques rencontres qui peuvent être prévues». «La nouvelle que le président Poutine participe à la rencontre en Normandie me réjouit», a réagi la chancelière Angela Merkel lors d’un forum organisé par la chaîne de télévision publique allemande WDR. La Maison blanche a fait savoir en fin d'après-midi jeudi qu'aucun tête-à-tête Obama-Poutine n'aurait lieu à cette occasion.

«MILLIONS DE VIES DONNÉES»

Un peu plus tôt dans la journée, le président français François Hollande a annoncé que Vladimir Poutine était «le bienvenu» aux cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement allié le 6 juin en Normandie. «On peut avoir des différends avec Vladimir Poutine mais moi je n’oublie pas et n’oublierai jamais que le peuple russe a donné des millions de vies» lors de la Seconde guerre mondiale, a expliqué le chef de l’Etat français.

Ce ballet diplomatique prudent fait suite aux déclarations de Vladimir Poutine qui a demandé aux régions prorusses de l’est de l’Ukraine de reporter leur référendum de dimanche, et qui annoncé le retrait des troupes russes de la frontière. Volonté réelle d’apaisement ou moyen de gagner du temps? Du côté de l’Europe, on joue en le jeu diplo et le ton s’adoucit aussi côté allemand, avec les déclarations du ministre des Affaires étrangères jeudi. «Je salue le ton constructif qu’a affiché le président Poutine après sa rencontre avec le président de l’OSCE, Didier Burkhalter», a souligné Frank-Walter Steinmeier, cité dans un communiqué, appelant à la mise en œuvre «immédiate de ce qui a été discuté à Moscou». «Nous sommes peut-être à un moment décisif», a estimé M. Steinmeier. «La situation est très critique mais il existe encore une chance que nous parvenions par des moyens diplomatiques à éviter une nouvelle escalade de la violence et la perte totale de contrôle dans l’est de l’Ukraine».

Recevant mercredi à Moscou le président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Suisse Didier Burkhalter, le président russe a demandé aux régions pro-russes de l’est de l’Ukraine de reporter le référendum de dimanche. En échange, il a enjoint «les autorités de Kiev d’arrêter immédiatement toutes les opérations militaires et punitives dans le sud-est».

RÉFÉRENDUM MAINTENU

Malgré le ton plus cordial des échanges internationaux et le ton plus soft adopté par Vladimir Poutine, la situation sur le terrain ne semble pas s’améliorer. Les séparatistes pro-russes de l’Est ukrainien ont annoncé qu’ils maintenaient leur référendum de dimanche, notamment dans les villes de Donetsk et Slaviansk, en dépit de l’appel à le reporter. Une décision mal accueillie par Bruxelles. «Nous insistons avec force sur le fait que ce référendum ne doit pas se tenir» car «il ne ferait qu’aggraver encore la situation» et «pourrait mener à une nouvelle escalade», a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole du service diplomatique de l’UE, devant la presse à Bruxelles.

Quant au retrait des troupes russes massées à la frontière ukrainienne promis par Vladimir Poutine, l’Otan n’en voit «toujours aucun signe», a annoncé le secrétaire général de l’organisation, Anders Fogh Rasmussen. «Si nous en avons des preuves visibles, je serais le premier à l’accueillir avec satisfaction», a -t-il déclaré lors d’un point de presse conjoint avec le chef du gouvernement polonais Donald Tusk.

Au même moment, les autorités russes faisaient savoir qu’une série de tirs de test de missiles balistiques avaient eu lieu, sous la supervision directe du président Vladimir Poutine flanqué des présidents de quatre pays d’ex-URSS alliés, le Bélarus, l’Arménie, le Tadjikistan et le Kirghizistan. «Vous avez tous eu l’occasion de vous assurer de la haute préparation et de la cohésion des forces stratégiques offensives et défensives de notre pays», leur a dit Poutine. Les autorités russes ont affirmé que ces manoeuvres étaient prévues depuis novembre et n’avaient aucun lien avec les événements en Ukraine.

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