Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, dit Nicolas Sarkozy, né le 28 janvier 1955 à Paris, est un homme d'État français. Il est président de la République française du 16 mai 2007 au 15 mai 2012. Il occupe d'abord les fonctions de maire de Neuilly-sur-Seine, député, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement ou encore de président par intérim du Rassemblement pour la République (RPR). À partir de 2002, il est ministre de l'Intérieur (à deux reprises), ministre de l'Économie et des Finances et président du conseil général des Hauts-de-Seine. Il est alors l'un des dirigeants les plus en vue de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), qu'il préside de 2004 à 2007. Élu président de la République en 2007 avec 53,1 % des suffrages face à Ségolène Royal, il inaugure une rupture de style et de communication par rapport à ses prédécesseurs. Il fait voter plusieurs réformes, dont celles des universités en 2007 et des retraites en 2010. Son mandat est également marqué par l'impact de grands événements internationaux tels que la crise économique née en 2008 et la crise de la dette dans la zone euro. Candidat à sa réélection en 2012, il est battu par François Hollande, obtenant 48,4 % des votes exprimés au second tour. Après son départ de la présidence, il siège pendant quelques mois au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit et à vie. En 2014, il reprend la présidence de l'UMP, qu'il fait renommer Les Républicains. Il quitte la tête du parti en 2016 pour se présenter, sans succès, à la primaire présidentielle de la droite et du centre. Il se met ensuite de nouveau en retrait de la vie politique et doit faire face à plusieurs affaires judiciaires, dont l'affaire Sarkozy-Kadhafi, l'affaire Sarkozy-Azibert et l'affaire Bygmalion.
Après avoir prêté serment en 1981, il devient stagiaire puis collaborateur de l'avocat Guy Danet. Inscrit au barreau de Paris, il crée en 1987 le cabinet « Leibovici - Claude - Sarkozy » en s'associant avec deux autres avocats : Arnaud Claude, spécialisé dans le droit immobilier, et Michel Leibovici. Nicolas Sarkozy conduit en parallèle sa carrière politique et sa carrière d'avocat. Son élection à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983 lui permet de se constituer une clientèle huppée. Après avoir été élu député en 1988, Nicolas Sarkozy continue son activité d'avocat d'affaires et propose des solutions fiscales à l'étranger à des clients fortunés comme Henri Leconte qui en sortira ruiné. En 2015, après sa mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » s'agissant des services apportés à Patrick Balkany, Arnaud Claude transmet la présidence du cabinet et l’usufruit de la plupart de ses parts à son fils Christofer. Le cabinet est rebaptisé Realize en 2019 — selon Mediapart, « après le scandale de l’implication du cabinet dans les magouilles fiscales de leur ami Patrick Balkany ».
En tant qu'avocat, Nicolas Sarkozy travaille régulièrement pour Arnaud Lagardère, qui le considère comme son « frère ». Celui-ci commence à faire appel aux services de Nicolas Sarkozy après le décès en 2003 de son père Jean-Luc, afin de l’aider à régler le conflit de succession avec sa belle-mère Betty. Le premier dossier lié à Arnaud Lagardère au sein du cabinet Claude et Sarkozy, confié à Nicolas Sarkozy, est ouvert en 2005 et porte sur des questions de droit des sociétés. Selon une enquête publiée en 2013 par France Football, Nicolas Sarkozy demande en novembre 2010 à Tamim ben Hamad Al Thani, prince héritier du Qatar et futur émir, que le Qatar monte au capital du groupe Lagardère, ce qui survient le mois suivant, alors que Guy Wyser-Pratte a tenté quelques mois plus tôt de casser la « commandite », mécanisme juridique qui permet à Arnaud Lagardère de garder le contrôle sur le groupe. Après sa défaite de l'élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy, redevenu avocat, se voit confier deux missions par le groupe Lagardère. En juillet 2013, Arnaud Lagardère fait appel à Nicolas Sarkozy pour l’aider à négocier la vente à Vivendi de sa participation dans Canal+ France. En février 2020, Nicolas Sarkozy est nommé au conseil de surveillance du Groupe Lagardère. En mai 2020, Nicolas Sarkozy est coopté au sein du conseil d'administration du groupe Lagardère, spécialisé dans les médias, alors qu'Arnaud Lagardère est contesté par Amber Capital, premier actionnaire.
En septembre 2012, le groupe Bolloré confie deux missions à Nicolas Sarkozy, notamment avec Vivendi comme adversaire. En juin 2014, au lendemain de la nomination de Vincent Bolloré à la présidence du conseil de Vivendi, le groupe Bolloré confie à Nicolas Sarkozy une mission au sujet de Qatar Investment Authority, le fonds souverain du Qatar.
Nicolas Sarkozy rejoint en février 2017 le conseil d'administration du géant hôtelier AccorHotels, afin d'« accompagner la vision internationale » du groupe. L'ancien chef de l'État, coopté « à l'unanimité » en tant qu'administrateur indépendant, doit présider un comité de « stratégie internationale ». En avril 2019, il rejoint un autre conseil d'administration : celui du groupe Barrière, numéro un français de la gestion de casinos.
Issu par son père d’une famille de la petite noblesse hongroise, Nicolas Sarkozy grandit à Paris puis à Neuilly-sur-Seine. Avocat de formation, il s’engage au sein du Rassemblement pour la République (RPR) de Jacques Chirac dès sa création, en 1976, et prend la tête du comité national des jeunes en soutien à Jacques Chirac pour l'élection présidentielle de 1981. Il bâtit avec succès une carrière électorale enracinée dans le département des Hauts-de-Seine : maire de Neuilly-sur-Seine dès 1983 (et jusqu’en 2002), il est député des Hauts-de-Seine (1988-1993, 1995-2002) et président du Conseil général (2004-2007). Jeune ministre du Budget (1993-1995), il se révèle un habile porte-parole (1994-1995) du gouvernement d'Édouard Balladur.
Dans la perspective de l’élection présidentielle de 1995, il met fin à son long compagnonnage avec J. Chirac pour s’engager auprès de É. Balladur, dont il devient le directeur de campagne. J. Chirac ayant été élu, N. Sarkozy multiplie, en vain, les initiatives pour regagner ses faveurs. Sa mise à l’écart prend fin à la suite de la victoire de la gauche aux élections législatives anticipées de 1997. N. Sarkozy parvient à partager avec Philippe Séguin le secrétariat général du RPR (1998-1999), avant d’en devenir le président par intérim (avril-octobre 1999). Mais il est contraint de démissionner après la défaite sévère de la liste réunissant le RPR à Démocratie libérale d’Alain Madelin aux élections européennes de juin 1999, il rejoint son cabinet d'avocats et entame une nouvelle « traversée du désert » politique.
Remis en selle par les élections de 2002, N. Sarkozy est jugé trop droitier par J. Chirac, qui lui préfère Jean-Pierre Raffarin pour mener le gouvernement. Tandis que la campagne électorale a été dominée par le thème de l’insécurité, il se voit octroyer le stratégique ministère de l'Intérieur (2002-2004). Affichant son volontarisme et sa culture du résultat avec force médiatisation (notamment en matière de lutte contre la délinquance et dans le domaine de la sécurité routière), il bénéficie d’un solide crédit dans l'opinion. Nommé ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie en mars 2004, il quitte le gouvernement neuf mois plus tard afin de prendre les rênes de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) – grand parti de la droite et du centre formé en 2002 autour du RPR et de la plupart des composantes de l'Union pour la démocratie française (UDF). Il retrouve cependant le portefeuille de l'Intérieur lors de la formation du gouvernement dirigé par Dominique de Villepin, en mai 2005 ; à ce poste, il engage notamment une réforme de la législation de l’immigration et prône la « tolérance zéro » lors des émeutes urbaines qui enflamment de nombreuses banlieues françaises à l’automne 2005. Seul candidat de l'UMP à succéder à J. Chirac à la présidence de la République en 2007, il se fait le chantre de la « rupture tranquille » et met en avant les valeurs du travail, de l’autorité et du mérite. Élu le 6 mai 2007 avec 53,06 % des suffrages contre la socialiste Ségolène Royal, il dispose à partir de juin d'une confortable majorité à l'Assemblée.
Le président Sarkozy nomme François Fillon au poste de Premier ministre et promeut un gouvernement ouvert à des personnalités de gauche (notamment Bernard Kouchner aux Affaires étrangères), alors même que son programme politique est d'inspiration néolibérale. Très actif sur la scène internationale, le président Sarkozy resserre les liens de la France avec les États-Unis. En Europe, après le rejet par référendum, en 2005, du traité établissant une Constitution pour l’Europe, il s'emploie à faire valider l'idée d'un « traité simplifié », dont il fait ratifier le texte, adopté à Lisbonne (décembre 2007), par voie parlementaire en février 2008. L'état de grâce de « l'hyper actif » président ne survit guère au tournant de 2008, comme en témoigne la sanction de son parti aux élections municipales et cantonales de mars.
Toutefois, son action en tant que président en exercice de l'Union européenne de juillet à décembre (adoption d'un pacte sur l'immigration, lancement de l'Union pour la Méditerranée, gestion de la crise russo-géorgienne, bilan de la politique agricole commune (PAC), renforcement de la politique de défense et de sécurité, plan de lutte contre le réchauffement climatique…) lui valent un net regain de popularité. Tout comme ses premières initiatives face à la crise financière américaine qui, dès la fin de l'été, déstabilise les économies du Vieux Continent : appel à une nouvelle régulation du capitalisme et à la concertation internationale et européenne, mesures d'urgence en faveur des banques et des secteurs fragilisés, plan de relance. Gestionnaire habile du calendrier politique, il fait adopter par le Congrès son projet de réforme de la Constitution (juillet 2008) et officialise la pleine et entière réintégration de la France dans l'OTAN (mars 2009).
Début 2009 cependant, à mesure que la crise financière internationale se mue en grave dépression, le président Sarkozy doit faire face à d'amples mouvements de mécontentement social dans les départements d'outre-mer comme en métropole. Il négocie un compromis avec les leaders syndicaux des Antilles mais table, non sans succès, sur le pourrissement des autres conflits et parvient à poursuivre le rythme des réformes. Il profite de l’accès de faiblesse de ses adversaires socialistes divisés et en panne de projet aux élections européennes de juin 2009. L' arrivée en tête d’une UMP bien que dépourvue de véritables réserves de voix a valeur de satisfecit.
À l’automne 2009, une série d’affaires (grogne de la majorité à propos de la réforme des collectivités territoriales et de la taxe carbone, tentative de placer son fils, Jean Sarkozy, à la tête du conseil d'administration de l’Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense, gestion de la pandémie de grippe A H1N1, etc.) ternit toutefois l’aura du président. Confronté à la très lourde sanction des urnes lors des régionales de mars 2010, il s’emploie à recadrer à la fois son image et son action.
Désireux d’apaiser les marchés, inquiets du niveau du déficit et de la dette publique de la France, N. Sarkozy décide d’ouvrir le chantier des retraites, abrogeant le droit au départ à 60 ans, allongeant les cotisations et modifiant son assise – non sans susciter à nouveau de grands mouvements de protestation nourris par ailleurs par des scandales qui éclaboussent l’exécutif (affaires Karachi et Bettencourt notamment). Une fois le projet adopté à l’automne, le président Sarkozy remanie le gouvernement, confirmant F. Fillon à sa tête, et le recentrant autour des poids lourds, notamment ex-RPR. Les centristes et les figures de la diversité sont débarqués, cependant qu'Alain Juppé fait un retour remarqué, à la Défense, puis, à la fin février 2011, au Quai d’Orsay. L'intervention de la France, voulue par N. Sarkozy, en Libye puis en Côte d’Ivoire et enfin, son activisme au chevet de l’Union européenne, proie des marchés dès l’été, ne semblent guère de nature à redresser sa cote de popularité ; en témoignent les élections cantonales de fin mars, désastreuses pour la majorité, puis le basculement consécutif et historique du Sénat à gauche en septembre, ou le succès des primaires citoyennes organisées en octobre par le parti socialiste et qui installent François Hollande comme potentiel principal adversaire.
La dégradation de la note de la France par l’agence financière Standard & Poor’s en janvier 2012 et l’aggravation de la crise de l’euro ne permettent pas au président sortant de compenser par un bilan incontestable une impopularité solidement et durablement ancrée dans le pays. Entré tardivement en campagne (à la mi-février), il droitise très nettement son discours et s’emploie à cliver l’électorat. Cette stratégie ne parvient toutefois pas à réitérer l’exploit de 2007 et à « siphonner » les voix du Front national : premier titulaire de la fonction à n’arriver que deuxième au premier tour, il perd 4 points par rapport à sa précédente performance, avec 27,18 % des suffrages, contre 28,63 % pour F. Hollande. Marine Le Pen fait un score historique (17,90 %). Soucieux de rassembler derrière sa personne et son programme les partisans de cette dernière, il accentue dès lors la ligne politique très radicale adoptée pendant la campagne, sans pour autant obtenir le soutien des leaders de l'extrême droite. Au contraire, ce faisant, il s’aliène une partie de l’électorat centriste, à l’instar d’un François Bayrou qui se prononce personnellement en faveur du candidat socialiste. Le résultat du 6 mai 2012 consacre sa défaite : avec 48,3 % des suffrages, le président sortant est battu par F. Hollande, qui le devance de plus de 3 points. N. Sarkozy fait alors connaître son intention de se retirer de la scène politique nationale. Définitivement ?
Après la passation des pouvoirs, l’ancien président s’impose le silence, qu’il ne rompt qu’au début du mois d’août pour appeler la communauté internationale à l’intervention en Syrie et fustiger l’inaction en ce domaine de son successeur. Sollicité pour des conférences de par le monde, il ne se désintéresse pas pour autant de la scène politique nationale, manœuvrant en sous-main dans l’affrontement qui oppose F. Fillon et J.-F. Copé pour prendre les rênes de l’UMP en novembre. Impuissant à trouver un compromis entre les deux prétendants à sa succession à la tête de la grande formation de droite, il laisse toutefois entendre qu’il pourrait reprendre du service comme recours, pour contrer les visées d’un Front national de plus en plus influent. Mais les affaires qui l’entourent désormais (sondages de l’Élysée, Karachi, financement de la campagne 2007, Tapie) et le principe de primaires obtenu par son ancien Premier ministre en avril en vue de l'élection présidentielle de 2017 demeurent susceptibles de faire obstacle à ses ambitions. Le scandale Bygmalion qui éclate en juin 2014 à propos de sa campagne de 2012 et décapite les finances et la direction de l’UMP, précipite son retour sur la scène politique en l’amenant à se porter candidat à la présidence du parti et en l’emportant à la fin novembre, mais avec moins de 65 % des suffrages des militants, contre près de 30 % pour Bruno Le Maire et 6,3 % pour Hervé Mariton. Le franc succès de l’union de la droite qu’il a négociée aux élections départementales de mars 2015 lui permet toutefois de tourner la page des difficultés rencontrées et de consolider son contrôle de l’appareil – sans pour autant dissiper l’ombre portée de la popularité croissante d'Alain Juppé.
Nicolas Sarkozy s'est marié trois fois et il est père de quatre enfants : Pierre (1985) et Jean (1986), nés de son mariage avec Marie-Dominique Culioli (mariés en 1982, divorcés en 1996), Louis (1997), né de son mariage avec Cécilia Ciganer-Albéniz (mariés en 1996, divorcés en 2007), et Giulia (2011), née de son mariage avec Carla Bruni-Tedeschi (le mariage a eu lieu le 2 février 2008 dans le Salon vert du palais de l'Élysée, sans publication des bans grâce à l'autorisation du procureur de la République, pour ne pas « troubler l'ordre public »). Son couple avec Cécilia fut largement médiatisé, y compris ses problèmes conjugaux en 2005-2007.
L'affaire Sarkozy-Kadhafi est une affaire politico-financière internationale déclenchée par la publication, par le journal en ligne Mediapart, le 12 mars et le 28 avril 2012, de deux documents laissant supposer l’existence d’un versement de 50 millions d'euros à des fins de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 de la part du régime libyen de Mouammar Kadhafi. Le montant officiel de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 était de 20 millions d’euros. Nicolas Sarkozy dépose alors plainte contre le journal en ligne le 30 avril 2012, pour « faux » et « usage de faux ». La procédure se solde par un non-lieu le 30 mai 2016, l'accusation n'ayant pu démontrer qu’il s’agissait d’« un support fabriqué par montage » ou « altéré par des falsifications ». En 2018, Nicolas Sarkozy est mis en examen par l'Office anticorruption (OCLCIFF) pour « corruption passive, financement illicite de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens », ainsi que le directeur de sa campagne présidentielle, Claude Guéant pour les même motifs, et le trésorier de la campagne Éric Woerth pour «complicité de financement illégal de campagne électorale».
En 2020, Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Thierry Gaubert sont mis en examen pour « association de malfaiteurs » en vue de la préparation de ces délits, par le Parquet national financier (PNF). En novembre 2020 (peu avant l'ouverture du procès sur l'affaire Sarkozy-Azibert), l'un des principaux témoins du dossier, l’homme d’affaires libanais Ziad Takieddine, alors en cavale au Liban385, retire ses accusations contre Sarkozy, il déclare que « Monsieur Sarkozy n’a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle ». Nicolas Sarkozy demande alors sa « démise en examen », estimant que l'affaire repose sur « les seules déclarations mensongères de Ziad Takieddine ». Le lendemain, le Parquet national financier (PNF) déclare dans un communiqué que les mises en examen de cette affaire s’appuient sur des « indices graves ou concordants » qui « ne se limitent pas aux déclarations » de Ziad Takieddine.
En mars 2014, des écoutes judiciaires effectuées dans le cadre de l'affaire Sarkozy-Kadhafi révèlent la tenue de conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog sur des téléphones mobiles enregistrés sous de faux noms ; Thierry Herzog a ouvert une ligne pour Nicolas Sarkozy au nom de Paul Bismuth, dans l'espoir de déjouer la surveillance de la police. Dans le cadre de cette affaire, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog sont suspectés d'avoir corrompu un magistrat, Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, pour qu'il les renseigne des avancées de la procédure judiciaire concernant l'affaire Woerth-Bettencourt — notamment le fait qu'ils étaient placés sur écoute par la Justice — en échange d'un appui pour l'obtention d'un poste à Monaco.
Le 2 juillet 2014, Nicolas Sarkozy est mis en examen pour « corruption active », « trafic d'influence » et « recel de violation du secret professionnel », à l'instar des décisions prises précédemment à l'encontre de Thierry Herzog et de Gilbert Azibert. Le 18 juin 2019, la Cour de cassation rejette les derniers recours formés par Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert. Le procès s'ouvre le 23 novembre 2020. C'est la première fois sous la Ve République qu'un ancien président est jugé pour corruption. Le 8 décembre 2020, le PNF requiert quatre ans de prison, dont deux avec sursis contre Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et Gilbert Azibert. Le jugement est mis en délibéré au 1er mars 2021.
En 2014, une information judiciaire est ouverte contre X pour « faux et usage de faux », « abus de confiance », « tentative d'escroquerie » et « complicité et recel de ces délits ». Pour masquer des dépassements des frais de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012, la société Bygmalion aurait fait des fausses factures de ses prestations auprès de l'UMP. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est mis en examen le 16 février 2016 pour « financement illégal de campagne électorale », et se voit placé sous le statut de témoin assisté pour les autres chefs d’accusation. En février 2017 à l'issue de l'instruction, s’il n’est pas mis en cause dans le système des fausses factures, pour lequel plusieurs autres personnes seront jugées, Nicolas Sarkozy est en revanche renvoyé en correctionnelle par le juge d'instruction Serge Tournaire, et sera jugé pour « financement illégal de campagne électorale » du 17 mars au 15 avril 2021.
En 2020, une enquête préliminaire visant Nicolas Sarkozy a été ouverte par le Parquet national financier sur des soupçons de « trafic d’influence » et de « blanchiment de crime ou de délit » pour sa rémunération par la société d'assurances russe Reso-Garantia, détenu par deux milliardaires et oligarques russo-arméniens, les frères Sergey et Nikolay Sarkisov. Nicolas Sarkozy a reçu début 2020 un paiement de 500 000 euros, dans le cadre d’un contrat de conseil s’élevant à 3 millions d’euros.
En 2010, Nicolas Sarkozy est accusé par plusieurs personnes proches du couple Bettencourt, du financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007 par ce même couple. Nicolas Sarkozy est placé sous le statut de témoin assisté le 22 novembre 2012. Le 21 mars 2013, il est mis en examen pour abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt. Une décision de non-lieu est finalement rendue en sa faveur le 7 octobre 2013. Le trésorier de la campagne, Éric Woerth mis en examen pour trafic d'influence passif et pour recel de financement illicite de parti politique, est relaxé en mai 2015. Le tribunal correctionnel conclut en ces termes : « Il existe une forte suspicion de remise d’argent des fonds Bettencourt, sans que la démonstration de la remise soit totalement acquise ».
Cette affaire concerne la commande d'études d'opinion par la présidence de la République à partir de 2008. Elle commence en 2009 avec la publication d'un rapport de la Cour des comptes pointant des irrégularités dans les marchés conclus entre l'Élysée et neuf instituts de sondage. Nicolas Sarkozy n'est pas inquiété du fait de l’irresponsabilité pénale dont jouit le chef de l'État, mais six personnes, dont Claude Guéant et Patrick Buisson, sont renvoyés en correctionnelle en 2019, notamment pour favoritisme et détournements de fonds publics.