Qui donc est le tueur en série de Mons ? Le gitan est libéré, le tueur court toujours
Léopold le Gitan a été libéré mais il reste inculpé Qui donc est le tueur en série de Mons ?
Léopold Bogaert, dit le Gitan, reste pour l'heure, le seul suspect inculpé dans l'affaire du dépeceur qui a abandonné à Cuesmes, Mons et Havré, 15 sacs-poubelle contenant des restes humains découpés appartenant à au moins 3 femmes. Des sacs retrouvés entre le 22 mars et le 18 avril.
Ce vendredi, la chambre des mises en accusation de Mons ordonnait la libération de celui qui fut l'ultime ami de Nathalie Godart, la seule victime du mystérieux tueur identifiée à ce jour.
Vers 16 heures, Léopold quittait la prison de Mons. C'est sans doute par erreur qu'on a attribué son nom à l'un des 6 portraits-robots diffusés par le parquet de Mons le 25 mars.
Il décrivait un homme aux cheveux assez longs, à la barbe négligée, et portant trois points tatoués entre les sourcils, en forme de triangle équilatéral, ce qui signifie «Mort aux vaches». Léopold ne porte pas ce tatouage spécialement provocateur envers les forces de l'ordre.
Léopold Bogaert est resté 16 jours en détention préventive. Pour les proches, c'est une période épouvantable qui se termine. Car, aux yeux de la population carcérale et de la population en général, Léopold le Gitan est passé pour le dépeceur de Mons !
- Si la chambre du conseil n'avait rédigé une ordonnance en faveur de sa mise en liberté, Léopold aurait passé quinze jours de détention horribles, a commenté Me Céline Parisse. Pensez aux pédophiles : un tueur en série n'eût pas bénéficié d'un meilleur traitement que les assassins d'enfance...
Léopold reste potentiellement un suspect... parmi d'autres. Une quarantaine de personnes ont été entendues à ce jour par les enquêteurs, qui travaillent sans relâche. Parce que, chaque jour qui passe, le tueur est en liberté. Il peut tuer, découper encore. Et déposer des sacs macabres le long des rues désertes. A moins qu'il ait déjà tout déposé en un endroit discret ?
La chambre des mises en accusation de Mons a considéré les charges insuffisantes
Le Gitan est libre, le tueur court toujours
Léopold Bogaert est sorti de prison vendredi après-midi. Le dépeceur aux sacs-poubelle est, lui aussi, libre.
Libre. Léopold Bogaert, dit le Gitan, a quitté la prison de Mons vendredi peu avant 16 heures, comme on l'aura lu en page 1. Mais il reste inculpé du meurtre de Nathalie Godart, dont la tête avait été retrouvée à Havré le 12 avril dernier.
Vêtu d'une veste de training, d'un jean et de baskets, il adressera quelques paroles aux journalistes amassés devant la porte piétonne de la prison, côté boulevard Charles Quint.
- Je suis innocent. Je suis écoeuré. Je n'ai plus rien à vous dire. Je veux rentrer dans ma famille.
Il monte dans la Chrysler, son père et son oncle sont venus le chercher. Il répondra ensuite à une question relative à la trace de sang trouvée sur une veste ayant appartenu à Nathalie. C'était la trace d'une bagarre, le 22 ou le 23 mars, dans un café du quartier de la gare de Mons.
Alors que le monospace se prépare à reprendre la route, son oncle accepte de rouvrir la vitre quelques secondes.
Votre impression, maintenant que vous êtes libre ?
- Ça me fait tout drôle...
Quand avez-vous vu Nathalie pour la dernière fois ?
- Le 16 mars à 23 heures, chez des amis. Nous avions participé ensemble à la marche blanche de Mons.
Quant à son décès ?
- J'ai voulu assister à ses funérailles... je n'ai pas pu.
Ce vendredi matin, Léopold était arrivé en toute discrétion devant la chambre des mises en accusation de Mons présidée par M. Agneessens. Il en est reparti tout aussi incognito. Ses avocats Mes Parisse et Bouchat étaient déjà confiants après la séance à huis clos.
- Notre client a toujours maintenu les mêmes déclarations : il a été mêlé par deux fois à une violente bagarre dans un café du quartier de la gare. C'étaient les 22 et 23 mars. Ses proches l'ont rencontré à l'époque : ils ont préféré qu'il rentre pour un temps à Jemeppe-sur-Sambre. Mais Léopold serait bien resté dans le quartier de la gare de Mons ! Alors qu'il s'installait chez son père, ce dernier lui a vivement conseillé d'améliorer son style. C'est ainsi qu'il s'est coupé les cheveux, qu'il s'est rasé de près. Les vêtements de Nathalie, qu'il a brûlés ? Ils étaient dans sa caravane depuis des mois : depuis en fait que Léopold et elle avaient passé quelques jours à Jemeppe. Elle avait abandonné le tout là... mais exposés à l'humidité due à une infiltration d'eau dans l'habitacle, les vêtements ont moisi.
Quant à savoir si le couple avait rompu ?
- Dans ce milieu-là, il n'existe ni rupture ni réconciliation.
INCAPABLE DE DÉCOUPER UN LAPIN
Son oncle était à Mons en compagnie de son père, vendredi matin déjà.
- C'est vrai qu'il boit de la bière. S'il a 200 F, il offre un verre à un copain, c'est tout. Il vit sans travailler. Un moment, il était minimexé, mais n'ayant pas de domicile fixe, il ne touchait plus rien... Léopold est comme ça. Mais jamais il n'a découpé Nathalie. Il est vantard : il nous en aurait parlé... ou il aurait avoué son crime à sa famille ! Non : déjà, il est incapable de découper un lapin...
A 12 h 50, les avocats de Léopold rencontrent la presse. Souriants.
- C'est la deuxième décision favorable à notre client, après l'ordonnance de la chambre du conseil du lundi 28 avril, dit Me Bouchat. La chambre des mises estime qu'il n'existe pas d'indices sérieux de culpabilité contre Léopold. Dans ces conditions, l'arrêt n'a pas d'autre motivation à fournir.
Evidemment, Léopold reste inculpé du meurtre de Nathalie... jusqu'à un procès d'assises, à moins qu'un non-lieu ne le blanchisse... Me Bouchat va même plus loin : J'affirme que M. Bogaert est lavé de tout soupçon.
Léopold Bogaert va savourer sa liberté nouvelle en famille. Tout le monde va oublier que pendant deux semaines, les Bogaert ont passé pour être de la famille du dépeceur de Mons. Son oncle dit espérer que cet épisode, épouvantable pour tout le monde, lui servira de leçon pour l'avenir...
Reste une réalité angoissante : le tueur en série-dépeceur de Mons est toujours libre, lui. Reste à savoir s'il va encore déposer des sacs macabres dans la région... ou si certains paquets se trouvent quelque part, dans la nature, et pas encore découverts.