Mende : souvenir de la rafle du Vel d'Hiv à la stèle de Rieucros
Le 16 juillet 1942, la rafle du Vel d'Hiv avait commencé. 76 ans après, jour pour jour, une cérémonie s'est déroulée à Mende, organisée par l'association Pour le souvenir du camp de Rieucros, en présence des enfants de femmes qui furent internées.
Ne jamais oublier. 76 ans, jour pour jour après la rafle du Vel d'Hiv, l'association Pour le Souvenir de Rieucros a organisé une cérémonie, à 18 h, en ce lundi 16 juillet, devant la stèle de Rieucros. Élus de la Région, du Département, de la Ville, préfète de Lozère, porte-drapeaux, adhérents de diverses associations qui veillent à la flamme du souvenir se sont recueillis aux côtés de de Dannie Michel, fille d’Arlette Baéna, et de Renée Bernard, fille de Perla Blum,, femmes qui furent internées dans le camp de Rieucros.
"Il y a 80 ans, jour pour jour, le 16 juillet 1938, il a eu aussi la conférence d'Évian qui s'achevait. Organisée à l'initiative du gouvernement des États-Unis, elle s'était ouverte dix jours auparavant, réunissant des délégations de 32 pays, rappelait la présidente de l'assocation Pour le souvenir de Rieucros, Sandrine Peyrac. Son objectif était de trouver une réponse internationale pour des milliers de juifs originaires d'Allemagne et d'Autriche fuyant le nazisme."
"Ne plus jamais renoncer aux valeurs d'humanisme, de solidarité et de tolérance"
"Ici, le camp de Rieucros a été l'une des réponses des autorités françaises à cette crise migratoire, réponse répressive et injuste : il s'agissait d'y rassembler les étrangers dits indésirables, c'est-à-dire en attente de leur expulsion. Plusieurs dizaines de femmes juives s'y retrouvent prises au piège, une liste issue des archives (7W 201) donne le nombre de 68 en août 1942", a expliqué lors de la cérémonie Sandrine Peyrac.
Avant de poursuivre : "Puissent les États et les peuples européens ne jamais oublier les conséquences des replis nationaux, et ne plus jamais renoncer aux valeurs d'humanisme, de solidarité et de tolérance, indispensables fondements d'une paix durable".
"La transmission de la mémoire est plus que jamais un impératif"
Avant le dépôt de gerbes, Christine Wils-Morel, préfète de la Lozère, a elle aussi pris la parole pour évoquer "cette blessure dans la mémoire nationale" que celle de la rafle du Vel d'Hiv, "avec la complicité du gouvernement de Vichy". Mais ce 16 juillet, c'est "aussi la journée de l'espérance et de la dignité humaine", rappelant que "certains Français ont refusé la barbarie", évoquant ainsi le rôle des Justes, "ces braves qui ont apporté leur aide au péril de leur vie. N'oublions pas ces héros anonymes." La représentante de l'État a conclu son discours en assurant que "la transmission de la mémoire est plus que jamais un impératif, une nécessité pour l'avenir car la barbarie ne meurt jamais".