Mort de Jacques Chirac : chaque camp politique trouve l'hommage qui lui convient
À l'annonce de la mort de Chirac, de la gauche à la droite en passant par l'extrême droite, tout le monde trouve à dire du bien de l'ancien président de la République.
JACQUES CHIRAC - Dans l’un de ses discours les plus célèbres, Jacques Chirac ambitionnait de devenir le président de “tous les Français”. Ce jeudi 26 septembre, alors que l’ancien président de la République s’est éteint à l’âge de 86 ans, force est de constater qu’il a visiblement rassemblé au-delà des appartenances partisanes.
Au sein de la droite, bien évidemment, c’est la figure tutélaire du fondateur du RPR, puis de l’UMP, qui est saluée avec émotion. “La France et les Français ont perdu leur Président. La famille gaulliste perd un de ses plus grands inspirateurs. Ma peine immense est à la hauteur du respect, de l’admiration et de l’affection que je lui portais”, regrette dans un tweet le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale et candidat à la présidence de LR, Christian Jacob.
“Très peiné par la disparition du président Chirac. Pendant 3 ans à Matignon j’avais construit avec lui une relation de confiance et d’affection. Il m’a beaucoup donné, son attachement à la cohésion sociale, son goût de la Chine... Ma gratitude est immense”, a renchéri son ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur le même réseau social, quand la présidente de la région Île-de-France, désormais hors-LR, a simplement remercié l’ancien locataire de l’Elysée.
Jacques Chirac nous quitte. La France et les Français ont perdu leur Président. La famille gaulliste perd un de ses plus grands inspirateurs. Ma peine immense est à la hauteur du respect, de l'admiration et de l'affection que je lui portais.
— Christian JACOB (@ChJacob77) 26 septembre 2019
Très peiné par la disparition du Président Chirac. Pendant 3 ans à Matignon j'avais construit avec lui une relation de confiance et d'affection. Il m'a beaucoup donné, son attachement à la cohésion sociale, son goût de la Chine...Ma gratitude est immense. De cœur avec sa famille.
— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) 26 septembre 2019
Merci. #JacquesChirac pic.twitter.com/RDEdE6lDik
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 26 septembre 2019
Lutte contre les extrêmes et écologie
Au delà de sa famille politique, d’autres rendent davantage hommage à l’homme qui a théorisé le “cordon sanitaire” entre la droite et l’extrême droite. C’est notamment le cas de Raphaël Glucksmann, ex-tête de liste Place Publique-PS aux européennes. “Il fut un temps où la droite combattait l’extrême-droite et où l’idée d’arc républicain ne lui était pas étrangère. Elle avait une incarnation: Jacques Chirac”, écrit-il, saluant “son intransigeance face aux adversaires de la république”.
Même tonalité du côté du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand: “Le peuple français perd un inlassable républicain, visionnaire, attentif aux grands débats de son temps. Je ne peux oublier son ultime message adressé aux Français : ne jamais composer avec l’extrémisme ou le racisme”, écrit le député LREM du Finistère.
“Il a été pour la société française, comme président de la République, un repère. Au fond, il a toujours refusé les affrontements trop violents. Il attachait une grande importance à ne rien faire d’irréversible entre les Français”, a de son côté réagi François Bayrou.
Il fut un temps où la droite combattait l’extrême-droite et où l’idée d’arc républicain ne lui était pas étrangère. Elle avait une incarnation: Jacques Chirac. Il est mort aujourd’hui. Pensées à ses proches et hommage à son intransigeance face aux adversaires de la république.
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 26 septembre 2019
Jacques Chirac fait désormais partie de l’Histoire de France. Le peuple français perd un inlassable républicain, visionnaire, attentif aux grands débats de son temps.
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 26 septembre 2019
Je ne peux oublier son ultime message adressé aux Français : ne jamais composer avec l'extrémisme ou le racisme. pic.twitter.com/eXANhISdW8
Bien plus à gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui fut un adversaire politique contemporain de Jacques Chirac, dit partager la tristesse provoquée par sa disparition. “Il aimait la France mieux que d’autres depuis. Et pour cette part-là, nous lui sommes reconnaissants”, écrit-il, laissant entendre qu’il peine à déceler cet amour du pays chez ses successeurs, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.
Décès de Jacques Chirac :
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 26 septembre 2019
L'Histoire de France tourne une page. Recevons la tristesse car elle a ses raisons. Il aimait la France mieux que d'autres depuis. Et pour cette part là, nous lui sommes reconnaissants.#Chirac
Alors que la question climatique n’est plus que jamais d’actualité, d’autres se souviennent de cette phrase prononcée lors son discours au sommet de la Terre en septembre 2002: “Notre maison brûle et nous regardons ailleurs”. C’est notamment le cas de Jean-Louis Borloo, de la députée LREM (ex-EELV) Barbara Pompili ou du président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, Patrick Mignola.
Le Président Chirac a tiré sa révérence.
— Jean-Louis BORLOO (@JLBorloo) 26 septembre 2019
Si chaque français est ému et triste aujourd'hui, c'est pour l'homme chaleureux humain et visionnaire. Au-delà des grands moments, "La Maison brûle et nous regardons ailleurs" prononcé à Johannesburg sur le climat, le refus ... 1/3
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »
— Barbara Pompili (@barbarapompili) 26 septembre 2019
Ce que je retiendrai de Jacques Chirac.
Le @GroupeMoDem s’incline devant une des figures marquantes de la Veme République. Il avait su incarner la France. Il restera dans l’Histoire comme celui qui a refusé la guerre en Irak et celui qui, le premier, avait attiré l’attention sur notre Maison qui brûle https://t.co/BHKcdPmT7p
— Patrick Mignola (@PatrickMignola) 26 septembre 2019
Drapeaux en berne à Paris
De son côté, Anne Hidalgo ne pouvait pas rater l’hommage à l’ancien maire de Paris. “Pour nous les Parisiennes et les Parisiens, il sera à jamais notre Maire, aimant passionnément sa ville et ses habitants. J’adresse mes plus sincères condoléances à son épouse Bernadette, à sa fille Claude, à son petit-fils Martin, à sa famille et à ses proches”, écrit l’édile parisienne, précisant que les drapeaux de la capitale seront mis en berne.
Aujourd’hui Paris est en deuil. Je suis profondément émue et attristée d’apprendre que le Président Chirac nous a quittés. Homme d’Etat hors norme, immense figure humaniste, il a marqué l’histoire de notre pays. pic.twitter.com/SnZmQSDFMn
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 26 septembre 2019
Pour nous les Parisiennes et les Parisiens, il sera à jamais notre Maire, aimant passionnément sa ville et ses habitants. J’adresse mes plus sincères condoléances à son épouse Bernadette, à sa fille Claude, à son petit-fils Martin, à sa famille et à ses proches.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 26 septembre 2019
Le non à l’Irak
Mais le principal dénominateur commun des hommages à Jacques Chirac est sans conteste son bilan international, et sa décision de ne pas embarquer la France dans la guerre en Irak en 2003, au prix d’une sévère brouille diplomatique avec Washington.
C’est d’ailleurs l’une des seules qualités que lui trouve Marine Le Pen pour lui rendre hommage. “Bien qu’ayant été un adversaire politique du Front national pendant des décennies, nous nous souviendrons de son refus de participer à la seconde guerre d’Irak en 2003, qui fut l’un des derniers actes de souveraineté d’un chef d’Etat français”, écrit-elle dans un communiqué, soulignant également son “attachement pour nos territoires d’Outre-mer”.
“Il est le dernier Président à avoir affirmé la voix libre et indépendante de la France, en refusant l’intervention en Irak”, renchérit Nicolas Dupont-Aignan, rejoint par a la députée LFI Mathilde Panot , l’ex-tête de liste PCF aux européennes Ian Brossat ou encore le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand.
Jacques Chirac, l'homme de l'appel de Cochin, nous a quittés.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 26 septembre 2019
Il est le dernier Président à avoir affirmé la voix libre et indépendante de la France, en refusant l'intervention en Irak.
Je suis profondément ému et tiens à lui rendre hommage. 🇫🇷
Un homme d’État s’en va aujourd’hui. Par delà les divergences politiques, saluons un président qui fit honneur à la France en refusant de l’engager dans une aventure meurtrière au côtés des États-Unis en Irak en 2003. #chirac
— Mathilde Panot (@MathildePanot) 26 septembre 2019
Souvenir d'avoir vu #Chirac le 25 août 1988 devant la statue du Général Leclerc. J'avais 8 ans, il était grand.
— Ian Brossat (@IanBrossat) 26 septembre 2019
En ce jour, je veux retenir de lui la reconnaissance de la responsabilité de La France dans la déportation des Juifs et le refus de la Guerre en Irak.
Profondément attaché à la grandeur et à l’indépendance de la France, nous lui sommes toujours reconnaissants d’avoir su dire non, en refusant l’engagement de la France dans la guerre en Irak.
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 26 septembre 2019
L’”émotion” des Présidents
Du côté de ses successeurs à l’Elysée, c’est l’émotion qui domine. “C’est une part de ma vie qui disparaît aujourd’hui”, a déclaré Nicolas Sarkozy, qui fut également ministre de l’Intérieur sous Jacques Chirac.
“Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique” et “il n’a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen”, écrit-il dans un communiqué, en saluant “la stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac” qui “ont accompagné la vie politique française pendant un demi-siècle”
“J’adresse à Bernadette Chirac, à sa fille Claude et à ses proches le témoignage de mon respect et de mon affection. Les Français, quelles que soient leurs convictions, perdent aujourd’hui un homme d’Etat, mais aussi un ami”, a de son côté réagi François Hollande, joignant à son message un communiqué revenant longuement sur les qualités de l’ancien président.
Jacques Chirac vient de s’éteindre. J’adresse à Bernadette Chirac, à sa fille Claude et à ses proches le témoignage de mon respect et de mon affection. Les Français, quelles que soient leurs convictions, perdent aujourd’hui un homme d’Etat, mais aussi un ami. pic.twitter.com/HtNyzEpcVy
— François Hollande (@fhollande) 26 septembre 2019
Auprès de l’AFP, son prédécesseurs Valéry Giscard d’Estaing, qui fut l’un de ses concurrents dans la course au pouvoir, a témoigné son ”émotion”.
“J’ai appris avec beaucoup d’émotion la nouvelle de la disparition de l’ancien président de la République Jacques Chirac. J’adresse à son épouse et à ses proches un message de profondes condoléances”, a écrit l’ancien chef de l’État.