Mort de Jacques Chirac : chaque camp politique trouve l'hommage qui lui convient

Publié le par Le Huffpost par Romain Herreros

À l'annonce de la mort de Chirac, de la gauche à la droite en passant par l'extrême droite, tout le monde trouve à dire du bien de l'ancien président de la République.

POOL New / Reuters Jacques Chirac lors d'une cérémonie au musée du Quai Branly à Paris en 2014.

POOL New / Reuters Jacques Chirac lors d'une cérémonie au musée du Quai Branly à Paris en 2014.

JACQUES CHIRAC - Dans l’un de ses discours les plus célèbres, Jacques Chirac ambitionnait de devenir le président de “tous les Français”. Ce jeudi 26 septembre, alors que l’ancien président de la République s’est éteint à l’âge de 86 ans, force est de constater qu’il a visiblement rassemblé au-delà des appartenances partisanes. 

Au sein de la droite, bien évidemment, c’est la figure tutélaire du fondateur du RPR, puis de l’UMP, qui est saluée avec émotion. “La France et les Français ont perdu leur Président. La famille gaulliste perd un de ses plus grands inspirateurs. Ma peine immense est à la hauteur du respect, de l’admiration et de l’affection que je lui portais”, regrette dans un tweet le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale et candidat à la présidence de LR, Christian Jacob. 

Très peiné par la disparition du président Chirac. Pendant 3 ans à Matignon j’avais construit avec lui une relation de confiance et d’affection. Il m’a beaucoup donné, son attachement à la cohésion sociale, son goût de la Chine... Ma gratitude est immense”, a renchéri son ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur le même réseau social, quand la présidente de la région Île-de-France, désormais hors-LR, a simplement remercié l’ancien locataire de l’Elysée. 

Lutte contre les extrêmes et écologie

Au delà de sa famille politique, d’autres rendent davantage hommage à l’homme qui a théorisé le “cordon sanitaire” entre la droite et l’extrême droite. C’est notamment le cas de Raphaël Glucksmann, ex-tête de liste Place Publique-PS aux européennes. “Il fut un temps où la droite combattait l’extrême-droite et où l’idée d’arc républicain ne lui était pas étrangère. Elle avait une incarnation: Jacques Chirac, écrit-il, saluant “son intransigeance face aux adversaires de la république”. 

Même tonalité du côté du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand: “Le peuple français perd un inlassable républicain, visionnaire, attentif aux grands débats de son temps. Je ne peux oublier son ultime message adressé aux Français : ne jamais composer avec l’extrémisme ou le racisme”, écrit le député LREM du Finistère. 

Il a été pour la société française, comme président de la République, un repère. Au fond, il a toujours refusé les affrontements trop violents. Il attachait une grande importance à ne rien faire d’irréversible entre les Français”, a de son côté réagi François Bayrou. 

Bien plus à gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui fut un adversaire politique contemporain de Jacques Chirac, dit partager la tristesse provoquée par sa disparition. “Il aimait la France mieux que d’autres depuis. Et pour cette part-là, nous lui sommes reconnaissants”, écrit-il, laissant entendre qu’il peine à déceler cet amour du pays chez ses successeurs, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. 

Alors que la question climatique n’est plus que jamais d’actualité, d’autres se souviennent de cette phrase prononcée lors son discours au sommet de la Terre en septembre 2002: “Notre maison brûle et nous regardons ailleurs”. C’est notamment le cas de Jean-Louis Borloo, de la députée LREM (ex-EELV) Barbara Pompili ou du président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, Patrick Mignola. 

Drapeaux en berne à Paris

De son côté, Anne Hidalgo ne pouvait pas rater l’hommage à l’ancien maire de Paris. “Pour nous les Parisiennes et les Parisiens, il sera à jamais notre Maire, aimant passionnément sa ville et ses habitants. J’adresse mes plus sincères condoléances à son épouse Bernadette, à sa fille Claude, à son petit-fils Martin, à sa famille et à ses proches”, écrit l’édile parisienne, précisant que les drapeaux de la capitale seront mis en berne. 

Le non à l’Irak

Mais le principal dénominateur commun des hommages à Jacques Chirac est sans conteste son bilan international, et sa décision de ne pas embarquer la France dans la guerre en Irak en 2003, au prix d’une sévère brouille diplomatique avec Washington. 

C’est d’ailleurs l’une des seules qualités que lui trouve Marine Le Pen pour lui rendre hommage. “Bien qu’ayant été un adversaire politique du Front national pendant des décennies, nous nous souviendrons de son refus de participer à la seconde guerre d’Irak en 2003, qui fut l’un des derniers actes de souveraineté d’un chef d’Etat français”, écrit-elle dans un communiqué, soulignant également son “attachement pour nos territoires d’Outre-mer”.

Il est le dernier Président à avoir affirmé la voix libre et indépendante de la France, en refusant l’intervention en Irak”, renchérit Nicolas Dupont-Aignan, rejoint par a la députée LFI Mathilde Panot , l’ex-tête de liste PCF aux européennes Ian Brossat ou encore le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand. 

L’”émotion” des Présidents

Du côté de ses successeurs à l’Elysée, c’est l’émotion qui domine. “C’est une part de ma vie qui disparaît aujourd’hui”, a déclaré Nicolas Sarkozy, qui fut également ministre de l’Intérieur sous Jacques Chirac.

Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique” et “il n’a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen”, écrit-il dans un communiqué, en saluant “la stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac” qui “ont accompagné la vie politique française pendant un demi-siècle

J’adresse à Bernadette Chirac, à sa fille Claude et à ses proches le témoignage de mon respect et de mon affection. Les Français, quelles que soient leurs convictions, perdent aujourd’hui un homme d’Etat, mais aussi un ami”, a de son côté réagi François Hollande, joignant à son message un communiqué revenant longuement sur les qualités de l’ancien président. 

Auprès de l’AFP, son prédécesseurs Valéry Giscard d’Estaing, qui fut l’un de ses concurrents dans la course au pouvoir, a témoigné son ”émotion”. 

J’ai appris avec beaucoup d’émotion la nouvelle de la disparition de l’ancien président de la République Jacques Chirac. J’adresse à son épouse et à ses proches un message de profondes condoléances”, a écrit l’ancien chef de l’État. 

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