Imbert Jacky dit Jacky le Mat

Publié le par Mémoires de Guerre

Jacques Imbert, né le 30 décembre 1929 à Toulouse et mort le 11 novembre 2019 à Aix-en-Provence, dit Jacky Imbert, Jacky le Mat (« le fou » en provençal), « le Matou », « le Pacha », « l'Immortel » ou « Ben Hur », est un criminel français. Il est considéré comme un des derniers parrains historiques de Marseille. Après avoir commencé sa carrière au début des années 1950 au sein de la Bande des « Trois Canards », où il rencontre Tany Zampa et Francis le Belge, eux aussi futurs parrains de Marseille, il s'installe à Marseille vers 1965. Il aurait pris part à la prise de contrôle de l'empire Guérini, après la mort d'Antoine en 1967, pour le compte de Gaëtan Zampa. Parallèlement, il ouvre un haras avec Alain Delon. Il devient entraîneur et driver en trot attelé. Il gagne le Prix de la Côte d'Azur et, en 1973, il devient champion de France. Mais, la même année, le scandale du Prix de « Bride abattue » le verra radié des champs de course en 1977. 

Imbert s'oppose à son ancien patron, Zampa, au sujet du racket et du contrôle des casinos sur la Côte d'Azur. Il se pourrait que ce dernier soit le commanditaire de sa tentative d'assassinat le 1er février 1977. Imbert survit. Il s'ensuit une série de règlements de compte qui durera jusqu'en 1987. Cet épisode est appelé par la police « la guerre de cent ans du milieu marseillais ». Par la suite, il prend la direction d'un chantier naval sur les îles du Frioul. Dans les années 2000, son passé le rattrape. En 2004, il est mis en cause et incarcéré dans une affaire présumée de trafic de cigarettes avec la mafia russe. Par la suite, il sera mis hors de cause. En 2006, il est condamné à quatre ans de prison pour une série d'extorsions de fond auprès d'un marchand de biens et d'établissements de nuit. En 2008, en appel, sa peine est réduite. En 2010, un film inspiré de sa vie, réalisé par Richard Berry, est sorti en France, L'Immortel. En 2014, un film sort, La French, mettant en scène l'épopée de la French Connection avec Benoît Magimel interprétant Jacky Imbert en tant que rôle secondaire. 

Imbert Jacky dit Jacky le Mat
Imbert Jacky dit Jacky le Mat
Imbert Jacky dit Jacky le Mat

Jeunesse

Jacques Imbert est né le 30 décembre 1929 à Toulouse, d'un père ouvrier dans l'aéronautique et passionné d'opéra. En 1947, il fait un court passage en prison pour avoir frappé l'amant de sa belle-mère, dans un bar de Montpellier. Il est condamné à 5 ans de prison. Il ne fait que deux ans. À propos de sa condamnation, il déclarera des années plus tard : « La première vraie connerie de ma vie, j'avais tapé un peu trop fort sur l'amant de ma belle-mère. J'ai pris cinq ans ! La prison, c'est l'endroit où j'ai rencontré le plus grand nombre d'enfoirés. Un ramassis de minables, de ratés. Mais je me suis trouvé en cellule avec un vrai dur. Je me suis dit : « C'est ça, ma voie ». Ce « dur » en question est Auguste Méla dit « Gus le Terrible ». Il décide de prendre le surnom de Jacky le Mat, qui signifie le fondu ou le fou, dans l'argot de l'époque. En 1948, il passe un an au 15e régiment de tirailleurs sénégalais à Oran, en Algérie. Il est réformé pour caractère incompatible avec les règlements militaires. 

Les années avec « les Trois Canards » puis « lieutenant » de Gaëtan Zampa

Au début des années 1950, il est présenté à la Bande des Trois Canards, du nom de leur cabaret rue de La Rochefoucauld à Paris dans le 9e arrondissement. Cette bande est spécialisée dans le casse et le braquage, mais surtout le racket. L'endroit est aussi connu pour sa cave où les personnes rétives au racket sont travaillées à la moyenâgeuse. Sauf que dans les faits, aucune cave n'a jamais été retrouvée. Est-ce une légende urbaine ou a-t-elle été rebouchée ? Nul ne le sait. En 1958, c'est au sein de cette bande, essentiellement formée d'Italiens de Marseille, qu'il rencontre un autre futur caïd marseillais : Tany Zampa. Les deux hommes se lient d'amitié. Les Trois Canards : c'est aussi Marius Bertella, patron du bar rue de la Rochefoucauld à Paris 9e, Gégène le Manchot et Gaétan Alboréo. C'est parmi eux que le jeune Jacques Imbert apprend les ficelles du métier. Il devient un élément central de l'équipe grâce à son sang-froid et sa détermination d'expert.

La vie du Mat, à cette époque, se résume à une accumulation de sensations fortes. Lorsqu'il travaille, il est cascadeur, expert en conduite automobile. Il participe à des courses automobiles sur les quais du Vieux Port aime faire des dérapages contrôlés sur la Place de la Concorde à Paris et relève toutes sortes de défis. Comme le jour où il traverse un bras de mer au large de Marseille, du Canal du Rove à la Pointe Rouge, les deux points les plus éloignés de Marseille. Il flambe et passe pour être un homme à femmes, deux mariages et six maîtresses. En 1961, la police le coince pour proxénétisme. Il est condamné à 6 mois de prison à Oran dans cette affaire qui implique aussi Raymond Infantes, le baron de nombreux bordels d'Oran. Ce dernier fait jouer ses réseaux pour échapper à la prison, en oubliant « le Mat », qui ne lui pardonnera pas.

Certains actes permettent à Jacques Imbert d'asseoir sa réputation d'homme dangereux. Quelques mois après, il enlève Infantes. Ce dernier tente de résister. Le Mat, à bord d'un avion Cessna qu'il pilote lui-même, traverse la Méditerranée de nuit, kidnappe le pied-noir, le ramène dans une chambre d'hôtel à Marseille, le torture et le somme de payer une rançon de 500 000 frcs (810 000 € de 2018) en échange de sa liberté. Effrayé, Infantes se soumettra. C'est ce magot qui aurait permis au Mat de s'installer à Marseille. Après la connaissance de Zampa, le Mat, tout en restant dans les Trois Canards, se met à faire des affaires à Marseille. Il crée sa propre équipe de vingt truands, qui sont sous ses ordres. Chef de bande incontesté, il évolue sous la houlette de Zampa mais reste indépendant vis-à-vis de lui. Il s'associe aussi avec l'ancien commissaire Robert Blémant. Le 14 avril 1963, un caïd des jeux parisiens, Jean-Baptiste Andréani reçoit deux coups de fusil de chasse tirés possiblement par le Mat, il survivra. Le mobile de la tentative de meurtre n'est pas bien défini. Peut-être que ce dernier refusait de se soumettre au racket imposé par les Trois Canards de 500 000 nouveaux francs, ou bien était-ce un contrat de son rival, Marcel Francisci.

La Bande des Trois Canards se sépare vers 1965. Le 23 juin 1967, Antoine Guérini est assassiné, sûrement par le Mat pour le compte de Tany Zampa, qui est toujours son patron. Cet acte est largement soutenu par une grande partie du Milieu, qui n'a pas accepté l'assassinat de Robert Blémant le 15 mai 1965 par le clan Guérini, sur ordre d'Antoine. La vieille génération laisse place à la nouvelle. En cheville avec un troisième homme, Francis Vanverberghe dit « Francis le Belge », ils partent à l'assaut de l'empire Guérini, des boites et établissements de nuit sont à reprendre à Paris et Marseille, c'est ainsi qu'Imbert se retrouve, entre autres, propriétaire d'un bar à hôtesses de luxe, Le First, rue François 1er dans le 8e arrondissement à Paris. En 1968, le Mat est fiché au grand banditisme sous le matricule 909/686. L'entente cordiale des trois ne dure pas, Tany et « le Belge » se déclarent une guerre ouverte. Imbert préfère prendre le large. 

Jacques Imbert dans le monde hippique et le show-business

La même année, il change d'orientation de carrière et préfère devenir entraîneur. Il est responsable des chevaux du maître incontesté du trot attelé des années 1970, Pierre-Désiré Allaire, qui connaîtra des ennuis d'ordre judiciaire. Il fonde un haras, le haras du Rousset avec Alain Delon et Mireille Darc au Puy-Sainte-Réparade près d'Aix-en-Provence. L'acteur, sur les conseils de son mentor se porte acquéreur d'une quinzaine de pur-sangs avec comme copropriétaire Pierre-Désiré Allaire et Imbert comme entraineur. Alain Delon et Jacky ont été présentés par Bimbo Roche, un lieutenant de Jean-Dominique Fratoni et de Tany Zampa. Jacky a l'habitude de fréquenter une discothèque très en vue à l'époque, à Marseille sur la place Thiars, L'Ascenseur tenu par Monique Sessler. 

En 1973, à l'époque du tournage de Borsalino and Co, le film de Jacques Deray, Alain Delon s'assoit souvent à la même table que Jacques Imbert. Jacky suit avec assiduité les prises de vue. À tel point que certains pensent avoir vu Imbert à l'écran. Ce à quoi ce dernier répond de manière ironique « Figurant, moi? J'aurais bien pu figurer au générique... Mais comme producteur ». Par la suite, il devient driver de Sulky en trot attelé avec un palmarès de 29 victoires. Imbert gagne le prestigieux Prix de la Côte d'Azur. En 1973, Il devient champion de France. Mais un nouveau scandale éclate, le 9 décembre 1973, un groupe de parieurs a misé ce jour-là sur la combinaison Toulois, Right Ho, Bodensee, soit le 3, 1, 14 dans le prix Bride Abattue. Trois semi-toquards. Stupeur, ils gagnent une somme colossale, cinq millions et demi de francs. 

Parmi les gagnants, qui sont au nombre de 22, Jacques Imbert et le futur parrain de Toulon, Jean-Louis Fargette. Résultat, 14 jockeys sont inquiétés, dont Pierre Costes, cravache d'or 1973. Son fils, Jean-Louis Imbert, jockey, est radié à vie. Imbert subit le même sort quelques années plus tard. Sa fiche d'interdiction porte le numéro C.75.46. qui a pris effet le 24 mai 1977. Elle le fait renvoyer du monde hippique, avec une interdiction formelle, à vie, d'approcher d'un champ de course. Sans effet notoire car les tribunes du Parc Borély se sont vues honorées de sa présence après sa tentative d'assassinat en 1977. Après enquête, le Milieu avait mis la main sur l'inventeur d'une formule mathématique basée sur les probabilités pour parier Parallèlement, il évolue aussi, toujours dans le sillage d'Alain Delon, dans le show-business. 

Rivalité avec le clan Zampa : la guerre de cent ans du milieu marseillais

Après cette parenthèse de quelques années, le Mat revient aux affaires. Il devient de plus en plus indépendant vis-à-vis de Tany Zampa, véritable et unique parrain de Marseille, notamment au niveau du racket. Imbert s'écarte de Tany et ne cesse de faire augmenter son capital, le premier s'associant au monde gitan, le second s'ouvrant au monde des cités marseillaises pour développer leurs trafics. Jusqu'au litige, en 1977, le clan du Mat rackette le même client que le clan Zampa, pour un montant de 8 millions de francs. En effet, il semblerait que Zampa n'ait pas supporté que l'un de ses amis, un Arménien qui protégeait un homme d'affaires israélite, Sammy Flatto, se soit fait « casser la baraque » par un concurrent qu'il avait désigné comme étant « le Mat ». Il fallait en avoir le cœur net. Sommé de s'expliquer sur cette ténébreuse affaire, Imbert aurait préféré se cacher et prendre du champ en voyant qu'on avait érigé une sorte de tribunal dont le verdict risquait de lui être défavorable. De plus, Imbert et Zampa, ainsi que beaucoup du milieu de l'époque, s'opposent pour le contrôle des casinos de Nice. Mais la sentence ne se fait pas attendre.

Le 1er février 1977, vers 8 heure du soir, Jacques Imbert est laissé pour mort sur le parking de sa résidence Les Trois Caravelles, à Cassis (Bouches-du-Rhône), se faisant tirer dessus par 3 hommes. À ce sujet, il déclare :« C'était le 1er février, le soir. J'étais allé faire une belote et je rentrais chez moi, à Cassis. J'ai garé la voiture, une BMW orange qu'on m'avait prêtée, sur le parking de la résidence. Au moment où j'ai ouvert la portière, ils ont commencé à tirer. C'est là où ils ont fait une erreur. Quand on veut descendre quelqu'un, on attend qu'il soit sorti de la voiture... Ils étaient trois, avec des cagoules. L'un des types s'est approché pour m'achever, tout près, il a braqué son fusil vers moi. Je me suis jeté en arrière pour l'éviter, et en levant la jambe, j'ai dévié la trajectoire de l'arme. Il a voulu recharger mais là, le fusil s'est enrayé et ils se sont enfuis ». Il se pourrait que c'eut été Tany Zampa, Gaby Reggazy et Bimbo Roche. Au moment de l'achever, l'un d'eux, présumément Zampa, lance: « Une salope pareille ne vaut pas le coup de grâce, laisse-le crever comme un chien ». Véritable miraculé, le Mat survivra. À l'hôpital de la Timone à Marseille, les médecins lui retireront 22 projectiles (7 balles de 11.43 et 15 plombs de chevrotine). De cette altercation, il restera handicapé de la main droite et perd aussi son œil droit. Plus tard, Le Monde écrira à ce sujet: « Rien de grave, il apprit à tirer de la gauche ».

Durant ses trois mois de rétablissement, où il change de chambre tous les jours, il est supposé mettre au point sa vengeance dans ce qui deviendra selon la police "La Guerre de cent ans du milieu marseillais". Des rumeurs circulent, à ce sujet, Jacques Imbert déclare au journaliste Hervé Gattegno du Nouvel Observateur en 1993 : « Je crois en la justice divine. Je n'ai jamais su qui étaient ceux qui m'ont tiré dessus, mais la rumeur a désigné des coupables. Ils sont morts quelque temps plus tard »1. Les hostilités commencent, le 3 mars 1977, avec l'assassinat de Gaby Reggazi, qui se rend sur la tombe de son fils tué dans un accident de moto. Le 4, c'est un proche du Mat qui tombe. Le 30 juillet, Bimbo Roche meurt, abattu au volant de sa Mercedes, sur la route de la Corniche. Il est ensuite suivi de Jean-Claude Regazzi, neveu de Gaby, assassiné de 30 balles de mitraillettes. 

En novembre 1977, le Mat est arrêté par la police à proximité du domicile de Tany Zampa. Il est condamné à 18 mois et il est incarcéré durant 6 mois pour port d'armes prohibées. Durant son incarcération, 8 hommes des deux clans mourront, dont Serge Cassone, fils spirituel de Jacky et frère de Roland Cassone, ainsi que Jean-René Reggazi. À sa sortie de prison. Il réinvestit dans l'immobilier dans les Caraïbes, la Floride et l'Italie. Membre du Yacht Club de France, il s'essaiera au Yachting avec l'achat d'un voilier, « Le Kallisté ». Durant les années 1980, il participe à plusieurs régates. En juillet 1984, Tany Zampa, incarcéré, se suicide. Le Mat, de crainte que le clan déchu de Zampa et ses lieutenants ne cherchent à récupérer leur puissance perdue, va s'allier avec Francis Le Belge pour l'occasion, décidant de les éliminer un à un. Entre avril 1985 et février 1987, une douzaine d'ex-lieutenants de Zampa tomberont, le dernier étant Gérard Vigier, assassiné à Toulouse. Le reste du Milieu reste à l'écart de ce nettoyage méthodique. 

Le Mat : vie plus paisible mais série de mises en accusation

Après cette période mouvementée, Jacques Imbert semble mener une vie rangée entre Paris et Marseille. Mais son lieu de résidence principal à cette époque est Neuilly-sur-Seine. Bien qu'il soit soupçonné d'être impliqué dans une série de cambriolages de palaces et de villas de luxe sur la Côte d’Azur en 1981, il est relâché au bout de trois mois, faute d’éléments probants. En 1984, quinquagénaire, il devient conseiller en relation publique du Bus Palladium, une célèbre discothèque parisienne tenue par son ami, franco-russe, Richard Erman. Dans les années 1980, il s'installe à Neuilly, près de Paris. Mais en 1991, une enquête fiscale révèle un détournement de 35 millions de francs auprès de la boite. Richard Erman doit s'enfuir en Amérique de Sud. Imbert, quant à lui n'y travaille plus, il a un emploi dans une bijouterie de luxe de la Place Vendôme. Il est condamné pour usage de fausses fiches de paie. Il est par ailleurs directeur artistique d'une boite très en vogue vers la fin des années 1970, début 1980, Le Palace à Paris.

Après s'être installé sur la Côte d'Azur, il revient définitivement dans la cité phocéenne. Il reprend, sur l'Archipel du Frioul, un chantier naval dont il est le directeur. En 1990, il est mis en cause dans l'affaire dite des cliniques de Marseille, qui se solde par deux meurtres, celui de Léonce Mout, directeur de clinique en février 1988 et celui de Jean-Jacques Peschard, conseiller municipal en janvier 1990. La police croit identifier le commanditaire présumé en la personne de Jean Chouraqui, directeur de clinique. Mais ce dernier est blanchi par la Cour d'Assise des Bouches-du-Rhône en décembre 1994. Quant à Jacky Imbert, il ne fait l'objet d'aucune suite judiciaire. Deux ans plus tard, en 1992, le Mat est accusé dans une vieille affaire à Genève, impliquant le milieu nantais. Il est placé en détention provisoire, durant 19 mois, de novembre 1993 à juin 1995, dans l'affaire dite de « la Bande de l'Opéra » mêlant vols à mains armés et assassinats. 

Mais il est mis hors de cause pour la sanglante guerre des boîtes, qui dura de 1989 à 1994 où la justice le soupçonnait d'avoir prêté main-forte à son ami Francis le Belge. Pour l'anecdote, durant son incarcération, il avait placé un écriteau « Ne Pas Déranger » sur la porte de sa cellule. L'affaire de la « Guerre des Boîtes » est classée en 2008. En 1993, au Nouvel Observateur au sujet de la guerre des boîtes, il déclare : « Les flics sont toujours venus me chercher pour des coups que je n'avais pas faits. Pour ceux que j'ai faits, je n'ai jamais vu personne. ». Il est marié à une trentenaire, Christine. En dehors de son activité, ses principaux loisirs sont la belote dans le quartier de l'Opéra et l'opéra, le vrai, passion de son père. Sa femme distribue la marque Le Matou, au 16 rue Glandeves à Marseille, une ligne de vêtements inspirée de la vie rocambolesque de son mari. 

Procès récents

En 2000, à 70 ans, il fait la une des journaux lorsque l'un des voisins du chantier naval du Frioul, patron de la société de Frioul Plaisance, est tué à coups de couteau à côté de son entreprise, sans suites. Détenu depuis octobre 2003, le 14 décembre 2004, Jacques Imbert est jugé devant le tribunal correctionnel pour un projet d'un trafic présumé de cigarettes avec la mafia russe par l'intermédiaire de Richard Erman, patron de discothèque. Quatre autres personnes sont inculpées dans cette affaire (Sauveur Ruellou, Marcel Ballestracci, Antoine Ballestracci et Alexander Mirlas). Pour ces faits, il est d'abord condamné à quatre ans de prison, en première instance. Incarcéré à Luynes, il est accueilli de manière triomphale par les autres détenus. Mais en avril 2005, le procès en appel débouchant sur un non-lieu et fautes d'éléments de preuves, il est relâché. Le projet était d'importer du tabac des Pays-Bas et roulé par des machines, venues de Russie, dans un local installé dans la zone industrielle de Gignac-la-Nerthe. Le tabac devait être transporté dans cinq camions réfrigérants, volés en Allemagne pour être convoyé en Grande-Bretagne.

Le 15 juin 2006, Jacky le Mat a été condamné à quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Marseille pour une extorsion de 540 000 francs (83 000 euros) au marchand de biens parisien Pierre Ossana, ainsi que d'autres extorsions contre des gérants d'établissements de nuit, toutes commises de 1992 à 1993. Mais le 14 janvier 2008, il est finalement condamné à deux ans de prison en appel, la plupart des charges retenues contre lui étant abandonnées. Il ne sera condamné que pour une extorsion de fond contre le propriétaire de la discothèque parisienne La Place. Ayant fait 18 mois de préventive, il ne retournera pas en prison. À noter que c'est la seule condamnation inscrite à son casier judiciaire du fait des prescriptions extinctives et autres amnisties présidentielles. À ce sujet son avocate évoque un dossier de « rumeurs ». Jacques Imbert, souhaitant faire table rase du passé, déclare : « Ne me parlez plus de Jacky le Mat, moi c'est Jacques Imbert ». Il aura fait en tout, a priori, sept ans et neuf mois de prison. 

Années 2010

En 2014, il se serait exilé à Marrakech au Maroc avec sa femme, Christine. Il passe une retraite dorée. Il a ses habitudes dans des établissements huppés de la ville, dont notamment Le Monte Christo. Son épouse a ouvert un salon d'esthétique avenue Mohammed V. De retour de son exil marocain, il réside dans la maison de sa femme à Fuveau. 

Vie privée

Jacques Imbert a été marié quatre fois. En 2001, il rencontre Christine, qui devient sa quatrième épouse le 6 septembre 2003. Ils ont ensemble un enfant, Jack-Henry, né le 19 mai 2004. Il a un autre enfant, Jean-Louis, jockey de profession mais radié en 1973 suite au scandale du Prix de Bride-Abattue. Ce dernier s'est installé à Palavas-les-Flots et s'est reconverti dans la restauration. Jacques Imbert est par ailleurs un passionné d'opéra. 

Mort

Jacky Imbert meurt le 11 novembre 2019 à l'hôpital d'Aix-en-Provence. 

Publié dans Banditisme

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