Une vente aux enchères d'objets nazis annulée à Blois

Publié le par France Bleu par Marine Protais, Chloé Martin, France Bleu Orléans, France Bleu Touraine

Drapeau nazi, casques de la Waffen-SS ou encore médailles marquées d'une croix gammée, une trentaine d'objets nazis devaient être mis aux enchères à Blois, dans le Loir-et-Cher, samedi prochain. La vente vient d'être annulée par ses organisateurs.

Insignes nazis - Illustration © Radio France - Alexandre Marchi

Insignes nazis - Illustration © Radio France - Alexandre Marchi

Une vente aux enchères inédite aurait dû se tenir à Blois, dans le Loir-et-Cher, samedi prochain, le 16 janvier. Parmi les objets mis en vente, une trentaine d'emblèmes du IIIème Reich : une dizaine de casques de la Waffen-SS, des drapeaux nazis, des ceinturons à tête de mort ou encore des médailles et des fanions avec des croix gammées. 

La maison de vente, organisatrice de l'événement, a donc décidé de l'annuler, suite à cette annonce faite par un lanceur d'alerte, un homme qui se fait appeler "Axel" et qui traque toutes les ventes aux enchères d'objets nazis, bien que la vente d'objets nazis n'est pas illégale.

La loi n'interdit pas la vente d'objets nazis

"Nous avons retiré ces objets de la vente même si la loi nous y autorise", a précise à nos confères de l'AFP l'étude blésoise Pousse-Cornet. Elle précise que les insignes à l'effigie du régime nazi avaient été masquées sur le catalogue de vente, conformément à la loi.  

Captures d'écran à l'appui, Axel reproche pourtant à l'étude blésoise de ne pas avoir masqué toutes les insignes, rappelant qu'on "peut détenir et vendre ces objets, mais pas les exhiber".  Ce juriste affirme par ailleurs que trois ventes de ce type ont eu lieu la semaine dernière, une pratique "intolérable", selon lui. Une veste d'Adolf Hitler a notamment été vendue 275.000 euros il y a quelques années en Allemagne. 

Un risque de renforcer une "idéologie qui a été criminelle"

Ce lanceur d'alerte observe "une poussée de la vente de ce type d'objets néfastes et une forte demande de prétendus collectionneurs, qui ont plus des troubles du comportement qu'autre chose, et se portent acquéreurs à des prix défiant toute concurrence."

De son côté, l'historien et avocat Serge Klarsfled, qui collabore avec le juriste pour empêcher ces ventes, explique à l'AFP ne pas avoir d'objection à la vente d'objets militaires qui viennent de l'armée régulière allemande. "Mais l'exposition publique, notamment par internet, de symboles nazis tels que l'emblème SS ou la croix gammée, doit être réservée aux musées sérieux", souligne-t-il, d'autant qu'il y a "malheureusement une fascination pour une période où l'Europe voulait diriger le monde à travers l'Allemagne et qui s'exprime ensuite dans les profanations de cimetières".   

Il met également en garde contre "la grande masse des gens qui achètent", qui sont, selon lui, "des personnes fascinées par le nazisme et l'achat de ces emblèmes ne peut que les renforcer dans une idéologie qui a été criminelle." Une vente aux enchères d'objets nazis prévue ce vendredi 8 janvier à Albi et une autre prévue ce samedi à Soisson, dans l'Aisne, ont également été annulées.

Publié dans Articles de Presse

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