Géorgie : Le Premier ministre démissionne après l’ordre d’arrêter un opposant
GOODBYE Cet opposant, Nika Melia, est accusé par la justice d'avoir organisé des «violences de masse» en 2019
Le Premier ministre géorgien, Giorgi Gakharia, a démissionné le 18 février 2021. — Lex van LIESHOUT / ANP / AFP
Critiquant la décision d’un tribunal d’ordonner le placement en détention d’un dirigeant de l’opposition, qui pourrait selon lui mener à une « escalade politique », le Premier ministre géorgien, Guiorgui Gakharia, a annoncé sa démission, ce jeudi.
« J’ai pris la décision de quitter mes fonctions », a déclaré Guiorgui Gakharia lors d’une réunion gouvernementale retransmise à la télévision, disant voir dans cette décision judiciaire un « risque pour la santé et la vie de nos concitoyens et qui créé la possibilité d’une escalade politique dans le pays ».
Jusqu’à neuf ans de prison
Cet opposant, Nika Melia, dirigeant du Mouvement national unifié (MNU), un parti fondé par l’ex-président en exil Mikheïl Saakachvili, est accusé par la justice d’avoir organisé des « violences de masse » en 2019. Un tribunal géorgien a ordonné mercredi son placement en détention provisoire. Il encourt neuf ans de prison. Ses partisans dénoncent pour leur part des poursuites politiques et ont averti qu’ils allaient résister à toute tentative de la police de l’arrêter.
L’opposant se trouve à Tbilissi au siège du parti, où les dirigeants de la quasi-totalité des formations d’opposition se sont réunis dès mercredi pour le soutenir. Mercredi soir, la télévision géorgienne a montré des images de la police antiémeute s’approchant des locaux. Un emprisonnement de Nika Melia risque d’aggraver la crise politique secouant la Géorgie depuis les élections législatives d’octobre, entachées de fraudes selon l’opposition. Nika Melia a dénoncé mercredi les poursuites le visant comme une « absurdité judiciaire ».