L’ex-président Porochenko rentre en Ukraine et risque l’arrestation
Petro Porochenko doit rentrer dans son pays ce lundi après un mois d’absence et malgré la menace d’une arrestation pour « haute trahison »
Âgé de 56 ans, Porochenko est le principal rival de l’actuel président, Volodymyr Zelensky, et l’un des hommes les plus riches d’Ukraine. Il doit atterrir ce matin à l’aéroport Sikorsky de Kiev, en provenance de Varsovie. « Je reviens en Ukraine pour lutter pour l’Ukraine, pas pour lutter contre Zelensky », a-t-il lancé dimanche lors d’une conférence de presse à Varsovie.
Il a accusé le chef de l’État d’avoir ordonné les poursuites contre lui pour « détourner l’attention » des problèmes du pays, tout en estimant que cette lutte politique interne était « très nuisible » pour la position de Kiev face à Moscou. Son parti, qui craint son interpellation à son arrivée, a appelé ses soutiens à se réunir à l’aéroport. Un tribunal de Kiev doit décider lundi matin s’il convient ou non d’arrêter l’ex-dirigeant dans l’attente de son procès.
Jusqu’à 15 ans de prison
Le retour de Porochenko intervient au moment où l’Ukraine craint une invasion par la Russie voisine, qui a massé des troupes et des blindés à ses frontières. Moscou dément tout projet d’offensive militaire. Dans ce contexte explosif, l’Ukraine a accusé dimanche la Russie d’être derrière une cyberattaque d’ampleur qui a visé la semaine dernière les sites de plusieurs ministères.
Petro Porochenko a dirigé le pays de 2014 à 2019, avant d’être battu par Zelensky. Aujourd’hui député, l’ex-président a été cité depuis dans plusieurs dizaines d’affaires judiciaires. En décembre, les autorités ont annoncé qu’elles le soupçonnaient de « haute trahison ». Porochenko rejette en bloc les accusations et Washington et Londres ont dit « suivre de près » les nouvelles poursuites qui le visent.
Concrètement, Porochenko est soupçonné d’avoir facilité l’achat de charbon à des entreprises situées dans l’est de l’Ukraine, aux mains des séparatistes prorusses qui sont en guerre contre Kiev. Les faits remontent à 2014 et 2015. L’ex-président risque jusqu’à 15 ans de prison.