Une enquête révèle qui aurait dénoncé Anne Frank et sa famille aux nazis
Après plusieurs décennies de mystères, et cinq années d’enquête, le nom de la personne qui aurait dénoncé Anne Frank et sa famille aux nazis a été découvert.
Une enquête internationale lève le voile sur un pan de l’Histoire. Le nom de celui qui aurait trahi la famille d’Anne Frank en 1944 et transmis l’adresse de la cachette aux nazis, a été révélé ce lundi 17 janvier 2022.
Le notaire juif Arnold Van den Bergh pourrait avoir révélé où se cachait la famille Frank à Amsterdam afin de sauver sa propre famille, selon une enquête sur cette affaire judiciaire non élucidée qui a duré plus de six ans, et dont les résultats ont été détaillés dans le livre La trahison d’Anne Frank par l’auteure canadienne Rosemary Sullivan, rapporte le journal belge Le Soir .
Dans un entretien au quotidien néerlandais de Volkskrant , l’ancien agent américain du FBI Vince Pankoke qui a dirigé l’enquête, explique avoir utilisé les techniques de recherche les plus pointues, examiné des centaines de milliers de documents dans huit pays et interrogé 70 personnes, avant d’arriver à leur conclusion : l’adresse de l’annexe secrète où s’était réfugiée Anne Frank avait été révélée par le notaire Arnold van den Bergh, membre du Conseil juif d’Amsterdam.
Selon l’enquête, l’homme aurait transmis une liste d’adresses de cachettes au service de renseignement de maintien de l’ordre de la SS en échange de la protection de sa famille.
Pourquoi Otto Frank n’a-t-il jamais rien dit ?
Selon l’enquête internationale, une note envoyée après la Deuxième Guerre mondiale au père d’Anne Frank, Otto Frank, seul survivant de l’Annexe, viendrait corroborer cette hypothèse. « Votre cachette à Amsterdam a été signalée à l’époque à Jüdische Auswanderung d’Amsterdam (agence qui a organisé la déportation des juifs, N.D.L.R.), Euterpestraat, par A. van den Bergh, qui habitait à l’époque près du Vondelpark, O. Nassaulaan. Le J.A. avait toute une liste d’adresses qu’il donnait », cite Le Soir.
Bien que la note originale n’ait jamais été retrouvée, les enquêteurs ont récupéré en 2019 une copie de cette note réalisée par Otto Frank lui-même, dans un ancien dossier de police. Les enquêteurs pensent que le père d’Anne Frank aurait caché la complicité du notaire, pour ne pas accabler sa famille et ne pas insuffler de haine antisémite.
L’enquêteur Vince Pankoke souligne d’ailleurs pour conclure que « ce sont que les nazis qui sont responsables de la mort des clandestins, pas le notaire qui a transmis leur adresse ».
Le musée de la Maison d’Anne Frank a déclaré à l’AFP que les résultats de l’enquête, menée par le détective à la retraite du Bureau fédéral d’enquête Vincent Pankoke, menaient à une « hypothèse fascinante » mais nécessitaient une enquête plus approfondie.