Guerre en Ukraine: la carte de l’évolution des bombardements et de l’avancée russe

Publié le par Libération par Julien Guillot et LIBERATION

Vladimir Poutine poursuit son offensive militaire à large échelle. «Libération» tient à jour une carte des très nombreux lieux où des frappes sont recensées depuis les premières heures de l’attaque sur le territoire ukrainien, ainsi que de la percée des forces du Kremlin.

(Julien Guillot)

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Les combats semblent s’intensifier à mesure de la progression des forces russes ce vendredi. Depuis plus de 24 heures désormais, les troupes de Vladimir Poutine ont pénétré sur le territoire ukrainien, après le lancement d’une «opération militaire» par le chef du Kremlin dans la nuit de mercredi à jeudi. Son annonce avait été suivie dans la minute par le vacarme des premiers bombardements, qui se sont ensuite abattus sur l’ensemble du pays.

Les attaques sont coordonnées sur plusieurs fronts, depuis l’est, le sud et le nord. Comme attendu, les régions frontalières, notamment celles du Donbass, concentrent la plupart des tirs. Mais beaucoup de frappes ciblent aussi la capitale, Kiev, ainsi que l’ouest du pays, comme le montre la carte dressée par Libé, avec les bombardements et l’avancée des troupes russes recensés à ce vendredi à 11 heures.

(Julien Guillot)

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Depuis la veille au soir, la principale évolution est la percée des troupes russes dans la région de Kiev. Des combats intenses ont notamment lieu autour de l’aéroport Hostomel, et les chars russes sont désormais à une cinquantaine de kilomètres seulement de la capitale ukrainienne.

L’offensive des troupes de Poutine s’intensifie également sur Kharkiv, la deuxième ville du pays, où les forces ukrainiennes semblent opposer une résistance farouche. En revanche, elles paraissent reculer sur le front sud, sous la pression des forces venues de Crimée, appuyées par l’armada russe en mer Noire.

Les combats ont fait au moins 137 morts côté ukrainien, a dénombré jeudi soir le président Volodymyr Zelensky.

Au premier jour de guerre, les frappes se sont multipliées sur l’ensemble du territoire comme le montre notre carte de ce midi (ci-dessous), et non plus seulement sur les lignes de front proches des frontières, pour accompagner l’avancée terrestre généralisée des troupes de Poutine. Les bombardements semblent s’intensifier dans l’ouest du pays au fur et à mesure que l’étau russe se resserre autour de la capitale ukrainienne.

Par rapport à la situation à 10 heures du matin, trois nouvelles frappes ont été authentifiées, dans le territoire séparatiste de Loungansk, ainsi qu’à l’ouest de Kiev.

Les cibles sont avant tout militaires, les Russes cherchant notamment à s’assurer de la supériorité aérienne : aérodromes, systèmes de défense sol-air. Mais des sites de services de renseignements ukrainiens auraient également été pris pour cible. Une dizaine d’heures après le début du conflit, l’état-major russe a communiqué un premier bilan. Il parle de «74 installations terrestres de l’infrastructure militaire ukrainienne mises hors service» dont 11 aérodromes de l’armée de l’air, trois postes de commandement, une base navale ukrainienne et 18 stations radar des systèmes de défense antimissile ainsi qu’un «hélicoptère d’attaque» et «quatre drones Bayraktar TB-2» de fabrication turque. Par ailleurs, les séparatistes prorusses à l’offensive contre l’armée ukrainienne dans l’Est et sous le couvert de bombardements russes auraient «progressé de 7 kilomètres» dans leur attaque.

En parallèle, plusieurs témoignages font état d’immeubles d’habitation touchés. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a aussitôt dénoncé le début d’une «invasion de grande ampleur» par la Russie. «De paisibles villes ukrainiennes sont en train d’être attaquées. C’est une guerre d’agression. L’Ukraine se défendra et gagnera. Le monde peut et doit arrêter Poutine. Il est temps d’agir maintenant», a-t-il tweeté.

Libération recense les forces en présence des deux côtés. Sur le papier, les forces russes sont estimées au total à 900 000 soldats. Environ 190 000 d’entre eux se trouveraient aux abords de l’Ukraine. Ils sont appuyés par des chars, des blindés ainsi que des moyens technologiques conséquents, très largement supérieurs à ceux des 200 000 troupes ukrainiennes.

Sans oublier les nombreux aéronefs russes stationnés sur des bases au Bélarus, ainsi que des navires de guerre positionnés en mer Noire par le Kremlin. Libération présente ce rapport de force déséquilibré en une infographie ci-dessous.

Côté occidental, ni les Européens ni les Américains n’envisagent, à ce stade, d’envoyer des forces sur le terrain en Ukraine pour s’opposer à l’avancée russe. En revanche, des renforts vont être envoyés dans les pays frontaliers membre de l’Otan. Emmanuel Macron a notamment annoncé ce vendredi matin que la France allait accélérer le déploiement de soldats en Roumanie.

Mise à jour : vendredi à 11 h 02, avec l’ajout de la carte des frappes authentifiée et de l’avancée russe à 11 heures.

Publié dans Articles de Presse

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