Fabien Roussel n’est pas responsable de l’échec de Jean-Luc Mélenchon affirme Ian Brossat, son directeur de campagne

Publié le par Le Monde

Pour plusieurs responsables de La France insoumise, la candidature du communiste est la cause de la troisième place de M. Mélenchon.

Fabien Roussel n’est pas responsable de l’échec de Jean-Luc Mélenchon affirme Ian Brossat, son directeur de campagne

Ils ne veulent pas servir de boucs émissaires. Les communistes, à travers Ian Brossat, le directeur de la campagne présidentielle de Fabien Roussel (Parti communiste français), refusent d’endosser la responsabilité de l’échec de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle. Dans un message envoyé mardi 12 avril à l’Agence France Presse, M. Brossat, par ailleurs adjoint au logement à la Mairie de Paris, « écarte radicalement » l’hypothèse, selon laquelle le maintien de la candidature de M. Roussel a empêché le candidat LFI d’accéder au second tour.

« Jean-Luc Mélenchon a progressé nettement par rapport à 2017. Ça prouve bien que la présence de Fabien Roussel [dans l’élection] ne l’a pas empêché de progresser », a expliqué l’élu communiste de Paris.

Avec 21,95 % des suffrages exprimés, le candidat « insoumis » a recueilli près de 700 000 voix de plus qu’en 2017 – où le PCF s’était rallié à lui – tandis que près de 803 000 électeurs ont voté pour Fabien Roussel (2,28 %). Il a manqué un peu plus de 420 000 voix à Jean-Luc Mélenchon pour arriver au second tour.

« Nous avons subi une pression forte du vote utile dans les derniers jours »

Quand « le résultat se joue à un cheveu et que ce cheveu pour partie s’appelle Fabien Roussel, forcément, on est déçus », a affirmé, mardi matin, le directeur de campagne « insoumis » Emmanuel Bompard sur LCP, alors que de très nombreux messages postés sur les réseaux sociaux ont pris pour cible les responsables communistes depuis dimanche.

« C’est un peu facile de porter l’opprobre sur ces 800 000 électeurs, alors même qu’il y a eu plus de 12 millions d’abstentionnistes », a répondu Ian Brossat.

« Nous avons subi une pression très forte du vote utile dans les derniers jours », rappelle le directeur de campagne communiste, pour qui « ceux qui, malgré cette pression, ont fait le choix de voter pour Fabien Roussel, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche. »

Lundi, au lendemain de la défaire de M. Mélenchon, Adrien Quatennens avait aussi critiqué le maintien de la candidature de Fabien Roussel. « Le poil de fesse qui manque à Jean-Luc Mélenchon pour être au second tour, on peut le nommer. Oui, les voix de Fabien Roussel nous ont manqué, incontestablement », a affirmé le député du Nord.

Alors qu’un local du PCF à Lille a été vandalisé et un autre tagué du mot « traîtres » à Nantes, Ian Brossat « condamne très lourdement » ces actes et « refuse de les assimiler » aux propos des représentants « insoumis ».

« On a un deuxième tour, on a des élections législatives, honnêtement, on a mieux à faire qu’à se chercher des poux dans la tête les uns des autres et à régler des comptes », a jugé le responsable communiste.

Publié dans Articles de Presse

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