François Hollande appelle à « arrêter » d’acheter du gaz russe pour « infliger un revers à Poutine »

Dans une tribune, l’ancien président de la République assure que la France « ne peut plus moralement et politiquement » acheter du gaz à la Russie

Il veut s’en passer à l’échelle de l’Union européenne. L’ancien président français François Hollande a signé une tribune dans « Le Monde », dans laquelle il appelle la France à limiter drastiquement l’achat de gaz russe et de s’en passer totalement au niveau de tous les pays membres de l’Union européenne en raison de la guerre en Ukraine. « Peut-on encore moralement et politiquement acheter du gaz venant de Russie quand l’armée de Vladimir Poutine écrase l’Ukraine, assiège Kiev, bombarde des villes entières, inflige un supplice effroyable à la population civile à laquelle nous apportons un soutien que nous ne cessons de rappeler », questionne François Hollande.

Selon lui, les sanctions économiques prises par l’Union européenne contre la Russie et l’exclusion des banques russes du système de paiement internationaux Swift ont « leur efficacité ». « Mais pour des raisons simples à comprendre et qui tiennent à notre dépendance (40 % pour l’Union européenne), les approvisionnements en gaz et en pétrole ont été sanctuarisés et les contrats avec Gazprom ont été jusque-là strictement respectés » regrette-t-il. « Nous finançons ainsi la guerre que nous condamnons par ailleurs », ajoute-t-il.

« Sacrifice » des Français

François Hollande assure qu’une telle action entraînerait un « double choc de prix et de quantité dès l’hiver prochain ». « N’est-il pas nécessaire pour assurer notre propre sécurité et pour infliger un revers majeur à Vladimir Poutine de changer profondément et bien plus rapidement que prévu notre modèle énergétique ? » se demande-t-il. « Pour la France, l’objectif est à notre portée puisque le gaz russe représente 20 % de notre consommation » poursuit celui qui a négocié les accords de Minsk en 2014 avec Vladimir Poutine.

L’ancien membre du Parti socialiste appelle directement les Français à faire des efforts de solidarité dans cette crise. « Il serait incontournable de solliciter les Français pour qu’ils réduisent leur chauffage l’hiver prochain. Cet effort pourrait d’ailleurs être appelé dès aujourd’hui », assure l’ancien président, qui se dit convaincu que les Français « seraient prêts à ce sacrifice ». Cette réduction de la dépendance au gaz « devrait également passer par les énergies renouvelables ».