Amélie de Montchalin chute dans l’Essonne lors des législatives et devrait démissionner
La ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires du gouvernement d’Elisabeth Borne affrontait Jérôme Guedj (Nupes) lors du second tour, dimanche 19 juin.
Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, vote à Ormoy-la-Rivière (Essonne). le 19 juin 2022. BENJAMIN CARROT
Amélie de Montchalin devait impérativement gagner le second tour des législatives dans l’Essonne si elle voulait rester ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. Recueillant environ 47 % des suffrages, la candidate de la coalition présidentielle chute face au candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), Jérôme Guedj, qui a réuni autour de 53 % des voix et devient ainsi député de la 6e circonscription de l’Essonne.
Mme Montchalin devrait démissionner car le risque politique n’était pas nul pour les quinze ministres candidats. Le président de la République avait annoncé, comme en 2017, qu’en cas de défaite les candidats malheureux à la députation seraient contraints de démissionner du gouvernement. Règle rappelée par Gabriel Attal dimanche 19 juin sur TF1.
Circonscription pas favorable
Lors du premier tour, dimanche 12 juin, la ministre était en ballottage défavorable (31,46 % des voix), sept points derrière M. Guedj (38,31 %). Il faut dire que la 6e circonscription de l’Essonne – où elle avait été élue en 2017 – ne lui était pas favorable car Jean-Luc Mélenchon y avait devancé Emmanuel Macron lors du premier tour de la présidentielle, avec 30,7 % des voix.
Après avoir succédé à Nathalie Loiseau, le 31 mars 2019, comme secrétaire d’Etat chargée des affaires européennes, Amélie de Montchalin a été nommée ministre de la transformation et de la fonction publiques en juillet 2020 dans le gouvernement de Jean Castex. Elle est devenue ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, un poste à responsabilités encore plus grandes, vendredi 20 mai, dans le gouvernement d’Elisabeth Borne.
Après avoir travaillé sur la conception du programme économique d’Alain Juppé lors de la primaire de la droite en 2016, elle rejoint La République en marche (LRM) la même année, avant d’être élue sous l’étiquette LRM en 2017, dans cette même 6e circonscription de l’Essonne, qu’elle remporte sans avoir jamais exercé de mandat politique précédemment. Elle se fond vite dans son rôle, apparaissant comme une figure « techno », fine connaisseuse des enjeux économiques. Sans expérience dans l’écologie, cette libérale convaincue plaide pour une forme de « pragmatisme » et pour une « efficacité de la dépense publique ».
Poste stratégique
Au début de son mandat, elle est coordinatrice du groupe LRM à la commission des finances et devient la première femme à occuper un tel poste à l’Assemblée nationale. Elle soutient la suppression de l’impôt sur la fortune, en estimant qu’il constituait un frein à l’investissement.
En tant que ministre de la transformation et de la fonction publiques, Mme de Montchalin a notamment porté le projet d’ordonnance de réforme de l’encadrement supérieur de la fonction publique, en 2021, qui comprenait la transformation de l’Ecole nationale d’administration en un Institut national du service public en 2022, la suppression de nombreux corps de hauts fonctionnaires, et la création d’un corps unique, celui des administrateurs de l’Etat.
Promue ministre de la transition écologique en mai 2022 par la nouvelle hôte de Matignon et le président de la République, elle devait impérativement gagner dimanche 19 juin pour rester en place à ce poste stratégique.