Pour Inna Shevchenko, la phrase d'Emmanuel Macron "invite Vladimir Poutine à continuer la guerre"
Pour la militante féministe ukrainienne, les dirigeants européens ont de trop nombreuses fois essayé de ne pas humilier le président russe, alors qu'il est à l'origine du déclenchement de la guerre en Ukraine.
"Avec ces déclarations, ils invitent Vladimir Poutine à continuer la guerre." La militante féministe ukrainienne Inna Shevchenko, interrogée ce lundi matin sur BFMTV/RMC, a commenté les efforts de certains dirigeants européens pour dialoguer avec la président russe Vladimir Poutine, qui a lancé et continue la guerre en Ukraine.
Elle est notamment revenue sur les déclarations du président de la République Emmanuel Macron, qui a expliqué vendredi dernier qu'il "ne faut pas humilier la Russie pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques".
Nous comprenons très bien le rôle du président et le rôle qu'il essaye de prendre, de médiateur dans ce conflit. Mais ce qu'il se passe avec ces déclarations-là, c'est qu'il invite Vladimir Poutine à continuer la guerre, à persister", a-t-elle déclaré.
"On voit les tentatives d'apaisement du dictateur"
Elle rappelle que "Vladimir Poutine a été apaisé en 2014. Il n'était pas humilié en 2014 quand il a annexé la Crimée. Quand il a commencé à déclencher la guerre dans le Donbass, il n'était pas humilié. Quand la Russie n'a pas respecté les accords de Minsk, on a cherché comment ne pas humilier la Russie".
"On va laisser encore une fois la Russie décider comment cette guerre va se terminer", déplore la militante, "encore une fois, on voit les tentatives d'apaisement du dictateur".
Inna Shevchenko souligne dans son discours que ce n'est pas seulement à l'Ukraine qu'Emmanuel Macron s'en prend, mais aussi à l'Europe, "pensez au prix que nous allons - non seulement l'Ukraine, mais l'Europe, l'occident - payer si le dictateur est apaisé encore une fois à cette échelle de guerre (...) On ne parle pas de l'Ukraine seulement, je ne demande pas de sauver l'Ukraine seulement, mais de sauver l'Europe, la démocratie, la liberté", insiste-t-elle.