Résultats des législatives 2022 : la coalition présidentielle Ensemble ! n'obtient que 230 sièges et perd sa majorité absolue, selon notre estimation Ipsos-Sopra Steria
A l'issue du second tour, dimanche, le président de la République va devoir composer avec une majorité relative à l'Assemblée nationale. Un échec pour Emmanuel Macron, qui va désormais devoir trouver des alliés pour gouverner.
Selon notre estimation Ipsos-Sopra Steria à 20 heures, la coalition présidentielle Ensemble ! n'obtient que 224 sièges et perd sa majorité absolue (FRANCEINFO)
La catastrophe redoutée par la macronie s'est produite. Le camp du président de la République a perdu sa majorité absolue à l'Assemblée nationale lors du second tour des élections législatives, dimanche 19 juin. Selon notre estimation Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et les chaînes parlementaires, Ensemble ! – la coalition des partis qui soutiennent Emmanuel Macron – n'obtient que 230 sièges au Palais-Bourbon. Soit sous la barre fatidique des 289 élus permettant de décrocher la majorité absolue. La vague de 2017, où 350 députés étiquetés En Marche ou MoDem avaient déferlé à l'Assemblée est désormais très loin.
C'est une première historique puisque depuis l'instauration du quinquennat en 2002, les chefs d'Etat ont toujours obtenu une majorité absolue aux législatives qui ont lieu dans la foulée de l'élection présidentielle. Il faut remonter à 1988 pour trouver un précédent de ce type. A l'époque, le Premier ministre, Michel Rocard, n'avait obtenu qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale avec seulement 275 sièges et avait dû gouverner "avec l'apport de la gauche ou de la droite", rappelle le politologue Pascal Perrineau.
"Un gouvernement empêché" ?
"Cela ouvre la possibilité d'un gouvernement empêché, entravé, qui ne peut pas mener toutes les réformes qu'il souhaite", explique à franceinfo le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier. "Cela rend la nécessité d'un gouvernement beaucoup plus négociateur et diplomate."
Réforme des retraites, des institutions, mesures pour contrer l'inflation... Les sujets d'achoppement entre la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), qui obtient 149 sièges selon notre estimation, et le gouvernement ne manqueront pas. Sans compter le poids du futur groupe du Rassemblement national, qui réalise une percée historique au Parlement avec 85 députés.
Un conseiller de l'exécutif nuance néanmoins ce tableau : "Il nous reviendra de rassembler plus largement en allant chercher la droite ou la gauche républicaine. Et même si c'est 30 parlementaires, on les trouvera pour des majorités de projets". Le rythme des réformes en sera néanmoins affecté et la physionomie du quinquennat profondément changée.