A Nancy, hommage à des policiers ayant sauvé des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale

Publié le par France Bleu par Arthur Blanc France Bleu Sud Lorraine

A l'occasion de la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites, sept policiers ont été honorés à l'Hôtel de police Lobau de Nancy ce dimanche. Cinq d'entre-eux ont obtenu la médaille des Justes pour avoir sauvé des juifs pendant la Seconde guerre mondiale.

Une cérémonie a été organisée ce dimanche matin devant l'hôtel de police Lobau © Radio France - Arthur Blanc

Une cérémonie a été organisée ce dimanche matin devant l'hôtel de police Lobau © Radio France - Arthur Blanc

L'histoire comme le 18 juillet 1942, au numéro 2 de la rue de la Visitation à Nancy. C'est là que se trouvent le commissaire Edouard Vigneron et son équipe, en charge du service des étrangers de l'Hôtel de police de Nancy. Le lendemain, le régime nazi prévoit une grande rafle parmi les juifs étrangers établis à Nancy. 385 personnes sont visées, mais ces policiers ont décidé d'en avertir le plus grand nombre. Ces sept policiers en sauveront 350, cinq sont aujourd'hui décorés de la médaille des Justes. 

L'émotion des descendants

Ce dimanche, lors de la cérémonie, une nouvelle plaque en leur hommage a été dévoilée à l'entrée du commissariat Lobau à Nancy, pile 80 ans après leur acte de courage. Quelques descendants ont fait le déplacement pour rendre hommage à ces policiers. "C'est juste pour eux", se réjouit Françoise Ribert. En 1942, son père a 11 ans, c'est le plus jeune des juifs rescapés. "Il était placé comme interne au lycée Poincaré. Comme ça, il était à proximité des policiers", explique-t-elle. 

Une émotion d'autant plus forte que son grand-père faisait également partie des juifs sauvés par ces policiers. Il se rendait régulièrement auprès d'eux pour connaître et organiser les évacuations des rescapés. Des moments dont elle n'a eu connaissance que très tard. "J'ai dû attendre 1990 pour que mon père puisse enfin m'en parler", se souvient-elle avec émotion. 

Une plaque orne la façade de l'Hôtel de police. © Radio France - Arthur Blanc

Une plaque orne la façade de l'Hôtel de police. © Radio France - Arthur Blanc

Sur place, les descendants de rescapés côtoient ceux des policiers honorés. Nicole Nieto, par exemple, fille de Charles Thouron, a les larmes aux yeux au moment de voir la photo de son père affichée dans le commissariat. "Se rendre compte que beaucoup de monde reconnaît son action, ça donne de l'émotion", confie-t-elle. En outre, une exposition, rendant hommage aux 54 policiers français ayant obtenu la médaille des Justes, est à admirer. 

Publié dans Articles de Presse

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