États-Unis : après la perquisition de son domicile en Floride, Donald Trump tente de calmer le jeu
Dans un entretien accordé à la chaine conservatrice américaine, l'ancien président a tenté d'apaiser les tensions avec le Ministère de la justice en proposant de collaborer à son enquête.
L’ancien président américain, Donald Trump , a accordé un entretien à Fox News après une opération du FBI sur son domicile Mar-a-Lago en Floride. Il a - un tout petit peu - tenté de calmer le jeu en déclarant que la « température [devait] être abaissée », tout en soulignant que le peuple américain n’était pas prêt à « supporter une autre arnaque ». « Il n'y a jamais eu de moment comme celui-ci où les forces de l'ordre ont été utilisées pour s'introduire dans la maison d'un ancien président des États-Unis, et il y a une énorme colère dans le pays - à un niveau jamais vu auparavant, à part pendant des périodes très périlleuses » a déclaré Donald Trump sur les antennes de la chaîne conservatrice, qui utilise le terme de « raid » pour qualifier l’opération du FBI.
Des proches de l’ancien président ont contacté le Ministère de la justice américain pour leur proposer de l’aide dans leurs investigations, a précisé Donald Trump. Mais les tensions montent sur les raisons qui ont motivé l'opération du FBI. Lundi, le Department of Justice s’est opposé à la publication d’un document judiciaire censé donner les raisons qui ont poussé les enquêteurs fédéraux à mener une perquisition inédite chez l’ancien président américain.
La justice soupçonne le républicain d'avoir violé une loi américaine sur l'espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels. La liste des objets saisis mentionne de nombreux documents classés « top secret ». Donald Trump conteste cette accusation et affirme qu’ils ont, au contraire, été déclassifiés.
La Justice américaine ne veut pas compromettre la réussite de l'investigation
Vendredi dernier, plusieurs organisations avaient demandé à un juge de publier un document judiciaire dans lequel les enquêteurs expliquent habituellement pourquoi la perquisition était nécessaire. Le ministère de la Justice a assuré lundi qu'une telle publication « nuirait de manière irréparable à l'enquête pénale en cours ». La publication de ce document pourrait révéler la stratégie des enquêteurs et « compromettre la réussite de prochaines étapes de l'investigation », a-t-il ajouté.
À la demande des procureurs, un juge avait rendu public le mandat autorisant la perquisition et une liste des documents saisis. Mais le nouveau document dont la publication était demandée contient « des informations très sensibles sur des témoins », des techniques utilisées par la police et des faits « extrêmement importants sur l'enquête », a estimé le ministère.
Ces perquisitions effectuées par le FBI ont lieu à un moment clé, au début des préparatifs de la campagne pour la présidentielle américaine de 2024 que l'ancien président comptait lancer, et à trois mois des élections de mi-mandat qui s'annoncent très serrées.