Expo sur les camps nazis : le Mémorial de Caen donne des clés aux enseignants pour transmettre

Une dizaine de professeurs de collèges et lycées se sont réunis mercredi 22 juin 2022 au Mémorial de Caen pour une formation autour de l’exposition de photographies en noir et blanc « La lumière de l’ombre, photographies des camps nazis » de l’Anglais, Michael Kenna. De quoi bien guider les élèves qui la verront.

Nathalie Lemière, responsable pédagogique du Mémorial est entourée d’une dizaine d’enseignants de collèges et lycées. Mercredi 22 juin 2022, elle les accompagne pour leur présenter l’exposition de photographies en noir et blanc « La lumière de l’ombre, photographies des camps nazis » de l’Anglais, Michael Kenna. À travers cette session de formation, elle leur livre des clés pour aborder ce pan tragique de l’Histoire de l’Humanité avec leurs élèves, si ceux-ci viennent voir l’exposition. Nathalie Lemière rappelle d’emblée devant une immense carte où étaient positionnés tous les camps de transit, de concentration et les centres de mises à mort dans l’Europe nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les professeurs la suivent ensuite devant les photos qu’elle a choisies et dont certaines en petit format « invitent à s’approcher ».

De quoi aborder plusieurs thèmes comme celui du travail forcé. Avec notamment les entrées des camps de concentration comme celui d’Auschwitz en Pologne où figure toujours l’enseigne « Arbeit macht frei » (le travail rend libre).

D’autres photos illustrent le quotidien des déportés, comme cet escalier « de 286 marches » de Mauthausen en Autriche qu’ils empruntaient chargés de blocs de pierre qu’ils taillaient 12 h par jour dans une carrière : « Celui qui s’effondrait était tué sur-le-champ. »

« L’art est un bon moyen de transmettre »

Les photos égrènent ainsi les horreurs commises par les nazis. Sur l’une d’elles on y voit des bonbonnes de zyklon B, à Auschwitz en Pologne, qui servaient à exterminer les Juifs dans les chambres à gaz. Une autre montre des fours crématoires de Dachau, une autre encore une montagne de cendres humaines à Sobidor en Pologne « où 250 000 Juifs ont été assassinés » et sur laquelle les nazis « ont replanté des arbres pour effacer toutes traces des exterminations commises. Ils avaient réfléchi au négationnisme ». La visite se termine par des témoignages de déportés et les lieux mémoriels.

Pour Olivier Robin, enseignant au lycée Lebrun de Coutances, la visite a été instructive : « L’art est un bon moyen de transmettre des informations aux élèves. »

Anne-Elisa Trani, enseigne l’italien aux collèges Jean-Moulin et Dunois, à Caen est contente d’être venue. Pourtant, « au départ, je n’étais pas certaine que des photos prises si longtemps après pouvaient montrer ce que c’était. Mais en fait, c’est tellement parlant ! Et les témoignages m’intéressent beaucoup. » Elle regrette cependant que l’exposition ne dure que jusqu’à décembre 2022 : « Mes élèves n’auront pas encore abordé cette partie du programme. »

Pour mettre en place ces formations sur cette exposition Nathalie Lemière a travaillé sur les angles choisis par Michael Kenna. « Puis j’ai sélectionné les photographies qui m’ont interpellée pour travailler l’analyse. On a utilisé son travail pour transmettre la Mémoire et l’Histoire. »