Épisode 1/4 : Occupations et résistances
Alors que les forces de l’axe, Allemagne, Japon et Italie, connaissent leurs premières défaites majeures, l’espoir renait. Mais l’Europe toute entière reste sous domination nazie.
Paris occupé - 1943 : Marche des troupes allemandes le long des Champs Elysées, Paris, vers l'Arc de Triomphe. ©Getty - (Photo par Keystone/Getty Images)
Le Reich a annexé l’Autriche, le Luxembourg, la Bohème Moravie et une partie de la Pologne. Les pays satellites, Bulgarie, Hongrie, Slovaquie, Finlande et Roumanie, officiellement alliés de l’Allemagne, conservent une forme de souveraineté mais sont totalement soumis aux exigences des nazis.
Le reste de l’Europe est occupé par l’Allemagne : Pays-Bas, Belgique, Norvège, Serbie, Grèce, Danemark et la France toute entière depuis que les allemands ont envahi la zone dite libre le 11 novembre 1942.
En France, le quotidien est de plus en plus dur, comme le rappelle l’historien, Olivier Wievorka : “C'est une période où les Français ont faim. C'est une période où les Français ont froid. C'est donc une occupation de plus en plus rude”. Mais il explique également combien cette année est charnière, car l’occupation de tout le pays en 1943 va rabattre les cartes : “Le fait que le régime de Vichy ait perdu une très large part de son autonomie va agir comme un réducteur d'incertitude. Beaucoup de Français patriotes pouvaient croire ou voulaient croire au double jeu du maréchal Pétain. Mais, à partir du moment où Pétain n'est plus que la marionnette de l'Allemagne, ces illusions tombent pour toute une partie de la population française et pour l'armée. On peut dire que les masques se déchirent, ils sont placés au pied du mur”. Sans compter, un autre élément essentiel au basculement de cette période qui est, “la généralisation du Service du travail obligatoire en février 1943. Cela va créer un électrochoc et amener la résistance française à se mobiliser dans l'hiver 42-43".
Dans les pays annexés ou occupés, la répression fait rage, avec des degrés différents selon les régions, la Pologne que l’Allemagne entend coloniser, subit un régime particulièrement violent. À Prague, à Paris ou à Athènes, en zone d’occupation allemande, italienne ou hongroise, comment vivent les populations durant cet hiver 43, entre occupation et résistance ?
Un documentaire de Kristel Le Pollotec et Thomas Dutter.
Avec :
Xavier Bougarel, historien, spécialiste des Balkans
Olivier Wievorka, historien, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale
Marie-Anne Matard Bonucci, historienne, spécialiste du fascisme
Catherine Horel, historienne, spécialiste de l’Europe Centrale contemporaine
Barbara Lambauer, historienne de la Seconde Guerre mondiale
Caroline Mezger, Institut d’Histoire Contemporaine de Munich
Comédien•nes :
Journal - Jean Cocteau : Thomas Dutter
Journal – Maurice Garçon : Pierre-Benoist Varoclier
Revue les Lettres françaises : Lucas Dérode
Anne Steffens prête sa voix aux traductions des historien(nes)s allemand(e)s.
Liens :
- La voix du Nord et du Pas-de-Calais, organe de Résistance de la Flandre française, du 1er janvier 1943, via Gallica
- Rafle à Marseille en janvier 1943 : un quartier rasé et le petit rire de Pétain. Article de Chloé Leprince publié sur le site de France Culture en juin 2019
- Kiev à l’heure allemande : présentation du livre d’Irina Khorochounova, Carnets de Kiev 1941-1943, Journal d’une bibliothécaire russe pendant l’occupation allemande, publiée dans En attendant Nadeau, décembre 2018
- Dimitris Kousouris : Le pays occupé : une société en effervescence in L'histoire des procès des collaborateurs en Grèce (1944-1949) éd. Presses de l’Inalco, 2017
- L’alimentation pendant la 2e Guerre mondiale : article issu de l’exposition C’est le hareng qui nous a sauvés, (Bruxelles, 2014), à lire sur le site d’Etopia.