La Revue de presse de l'Histoire - “La liberté de la presse présente des inconvénients. Mais moins que l'absence de liberté.”
Première femme à diriger l’Ecosse, la dirigeante britannique à la longévité inédite a déclaré ne « pas quitter la politique ». Elle a par ailleurs précisé qu’elle occupera ses fonctions jusqu’à ce qu’une personne soit élue au sein du SNP pour lui succéder.
La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, lors d’une conférence de presse à la Bute House, à Edimbourg, le 15 février 2023. JANE BARLOW / AP
La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a annoncé sa démission mercredi 15 février, après huit années au pouvoir. Mme Sturgeon, 52 ans, a fait une déclaration à la presse à la mi-journée, dans laquelle elle a précisé qu’elle resterait en poste jusqu’à ce qu’une personne soit élue au sein du Parti national écossais, le SNP, pour lui succéder.
Décrivant ses fonctions comme « un privilège » et « le meilleur métier du monde », Mme Sturgeon a soutenu que son choix n’avait pas été motivé par de « récentes pressions » – niant ainsi un quelconque lien avec la polémique autour de la loi facilitant la transition de genre –, mais par une réflexion « profonde » sur le « long terme ».
« Je sais que l’heure est arrivée », a-t-elle déclaré, ajoutant que son choix était le bon, non seulement pour elle, mais pour « [son] parti », « [son] pays » et pour la cause indépendantiste, qu’elle a défendue tout au long de son mandat. Elle a, entre autres, cité les changements dans sa famille et les obsèques d’un proche, la difficulté de pouvoir « prendre un café avec un ami, ou sortir, seule, pour une marche » comme quelques-unes des raisons à l’origine de sa décision.
« Je suis un être humain, a expliqué la dirigeante écossaise. J’aurais pu faire quelques mois de plus, peut-être six mois, un an, mais avec le temps j’aurais eu de moins en moins d’énergie pour mon travail et je ne peux le faire qu’à 100 %, c’est ce que le pays mérite. » En janvier, après la démission surprise de la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, Mme Sturgeon assurait pourtant qu’elle avait encore « plein d’énergie » et qu’elle ne se sentait « pas du tout près » du moment où elle devrait partir.
Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a remercié la dirigeante écossaise pour son « long service ». « Je lui souhaite le meilleur pour la suite », a ajouté le leader conservateur. Son secrétaire d’Etat pour l’Ecosse, Alister Jack, a salué « une redoutable politicienne » mais appelé Edimbourg à profiter de son départ pour « abandonner son obsession pour l’indépendance, source de division ».
My thanks go to @NicolaSturgeon for her long-standing service. I wish her all the best for her next steps.
— Rishi Sunak (@RishiSunak) February 15, 2023
We will continue to work closely with the @scotgov on our joint efforts to deliver for people across Scotland.
Indépendantiste convaincue, la cheffe du SNP est en poste à la tête du territoire britannique depuis 2014. Son combat pour un nouveau référendum d’indépendance lui a permis de rester longtemps populaire auprès des Ecossais, mais elle a été fragilisée par l’adoption, en décembre, d’une loi très controversée facilitant la transition de genre, permise dès 16 ans et sans avis médical. Une polémique autour du transfert d’une détenue transgenre reconnue coupable de deux viols dans une prison de femmes a également écorné l’image de la dirigeante et de son parti.
Première femme à diriger l’Ecosse, dirigeante britannique à la longévité inédite, Mme Sturgeon a précisé ne « pas quitter la politique », ajoutant que de nombreuses causes lui tenaient encore à cœur.
Née dans la ville au passé industriel d’Irvine, au sud-ouest de Glasgow, d’un père électricien et d’une mère infirmière, toujours active en politique, Nicola Sturgeon a rejoint le SNP à l’âge de 16 ans, en tant que coordinatrice adjointe pour la jeunesse.
Peter Murrell, son mari, est directeur général du parti. Le couple, sans enfant, s’est rencontré il y a plus de vingt ans lors d’une réunion des jeunes du SNP, dont Nicola Sturgeon est devenue l’une des premières représentantes au Parlement écossais dès la création de celui-ci, en 1999.