Signal fort ou concordance d’agenda ? La Russie a testé le lancement d’un missile balistique intercontinental à peu près au moment où le président Joe Biden était en Ukraine lundi matin. C’est ce que deux responsables américains proches du dossier ont affirmé à CNN. La chaîne américaine a d’abord rapporté que l’essai avait eu lieu « pendant la visite » mais l’une de ses sources a corrigé : le tir a eu lieu lundi, « juste avant » la visite.
Ce n’était pas un tir décidé à la dernière minute. De la même façon que, dimanche soir, les États-Unis avaient prévenu Moscou de la venue surprise de Joe Biden à Kiev, quelques heures avant son arrivée, les lignes de « déconfliction » ont été utilisées : la Russie a prévenu Washington du test qu’elle s’apprêtait à faire, selon l’un des responsables. Et selon l’autre, bien qu’il s’agisse d’un missile capable d’aller d’un continent à un autre, le test n’a pas été considéré comme « une anomalie ou une escalade » par Washington. CNN a demandé des commentaires à l’ambassade de Russie à Washington, qui ne les a pour l’instant pas formulés.
Le test du missile terrestre super-lourd Sarmat – surnommé le Satan II en Occident et capable de transporter dix ogives nucléaires à une distance de 11 000 à 18 000 km – semble avoir échoué, puisque Vladimir Poutine n’en a fait aucune mention dans son long discours sur l’état de la nation, mardi matin, alors qu’il aurait pu brandir cette victoire à quelques jours de l’anniversaire de l’offensive qui ne devait durer que quelques semaines en Ukraine, et qui s’est enlisée.
VIDEO. Quand Poutine brandissait la menace nucléaire avec le tir d’essai réussi de son missile «Satan 2»