Le comédien Louis Velle est décédé à 96 ans

Publié le par Le Télégramme

Le comédien Louis Velle est décédé jeudi à 96 ans. Ce jeune premier des années 1960 et 1970 a joué et coécrit de nombreux feuilletons télévisés à succès (« La Demoiselle d’Avignon », « Le château des oliviers ») avec son épouse, la romancière Frédérique Hébrard.

Louis Velle a joué dans une petite trentaine de films, sans jamais accéder au rang de grande vedette. (Valery Hache/AFP)

Louis Velle a joué dans une petite trentaine de films, sans jamais accéder au rang de grande vedette. (Valery Hache/AFP)

Le comédien Louis Velle, né à Paris le 29 mai 1926, était connu pour ses rôles d’éternel enjôleur mais assurait en riant que ce n’était que fiction. Si on l’avait vu séduire de belles héroïnes dans de nombreux films ou feuilletons, il n’aimait rien tant que de cultiver le bonheur familial et était marié depuis 1949 à la romancière Frédérique Hébrard, ce qui leur valait d’être régulièrement interrogés sur la longévité de leur couple.

« Il faut toujours se comporter avec des égards pour l’autre », disait-il. « Mais il n’y a pas réellement de secret pour que cela dure, poursuivait-elle. J’ai juste trouvé ma moitié d’orange comme l’on dit ».

En 1948, il doit jouer dans la même pièce qu’une jeune fille inconnue. « J’étais plutôt maigrichon, et pendant les répétitions, à un moment donné, je l’ai soulevée du sol pour lui montrer ma force », racontait-il. La jeune fille n’apprécie pas. Elle le gifle. Mais le quiproquo ne dure pas : Louis et Frédérique ne se quittent plus.

Le couple, qui a construit sa vie de pièces en films, de romans en feuilletons télé, a eu trois enfants, dont le réalisateur François Velle.

Louis Velle a joué dans une petite trentaine de films, sans jamais accéder au rang de grande vedette. Son premier film fut « Agence matrimoniale » (1952) de Jean-Paul Le Chanois. Il a ensuite travaillé pour André Hunebelle, Yves Allégret, Michel Deville, Philippe de Broca ou Jean Girault.

Prix de l’humour

L’acteur eut pour partenaires Michel Simon, Gérard Philipe ou Maurice Chevalier et celles qu’il enlaçait au théâtre s’appelaient Sophie Desmarets ou Jacqueline Gauthier.

Il eut du succès dans les années 1970 à la télévision avec notamment « Le mari de l’ambassadeur », « Docteur Caraïbes » ou « Le Lys dans la vallée », tandis qu’au théâtre, il joua plus de 20 pièces, sur des textes d’André Roussin, Peter Ustinov ou Armand Salacrou.

Il écrivit pour le théâtre ainsi que, notamment, un roman intitulé « Ma petite femme » qui lui valut le prix de l’humour Alphonse Allais en 1954. Mais, dans le couple, l’écrivain était sa femme, née, disait-il, « dans un encrier ».

Fille de l’académicien André Chamson, elle connut, enfant, Malraux, Gide ou Saint-Exupéry. Frédérique Hébrard était l’auteur de nombreux best-sellers - lauréate en 1987 du prix du roman de l’Académie française avec « Le Harem » - dont beaucoup ont été portés à l’écran.

Le couple a écrit plusieurs livres ensemble, dont « La Demoiselle d’Avignon », feuilleton qui racontait en six épisodes les amours d’une princesse mystérieuse venue du Nord et d’un diplomate. Aux côtés de Marthe Keller, Louis Velle jouait dans ce téléfilm romantique.

En 2014, Louis et Frédérique écrivirent une suite, « La Demoiselle d’Avignon est de retour ». « Nous n’habitons pas une maison [dans les Yvelines] mais une cathédrale de livres ! Un jour nous disparaîtrons au milieu d’eux ! », disaient-ils avec leur éternelle bonne humeur.

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