Mort de Pierre Haïk, ténor du barreau

Publié le par Les Echos par Laurance N'Kaoua

En duo avec son épouse, l'avocate Jacqueline Laffont, il fut de toutes les batailles politico-financières. Pierre Haïk est mort ce week-end, à l'âge de 72 ans.

Pierre Haïk en novembre 2014 (Joël Saget/AFP)

Pierre Haïk en novembre 2014 (Joël Saget/AFP)

Il fut l'avocat de grands noms, défendant tour à tour, Nicolas Sarkozy, Charles Pasqua mais aussi Jean-Marie Messier au procès Vivendi ou Patrice de Maistre dans l'affaire Bettencourt. Sans oublier, récemment, Alexandre Benalla, au sortir de l'Elysée …

Pierre Haïk s'est éteint à 72 ans, miné par la maladie d'Alzheimer. Né à Tlemcen, en Algérie, ce fils de commerçants et père de quatre enfants, fut instituteur le temps de payer ses études.

De l'affaire Elf à celle du sang contaminé

Puis, au côté de Thierry Herzog, autre ténor du barreau, cet ancien militant gauchiste défend des braqueurs, des gangs et des dealers. Et affine sa connaissance des juges, du droit, du parquet. Brillant. Tenace. Attirant très vite le gotha.

En duo avec son épouse, l'avocate Jacqueline Laffont, l'éminent pénaliste sera de toutes les batailles politico-financières. Du scandale d'Elf à celui du sang contaminé.

«Une gueule, une voix, une fureur»

Plus qu'un avocat, Pierre Haïk est « une gueule, une voix, une fureur», écrivent les média. A ses yeux : «Chaque affaire est un combat, qu'il faut mener comme un boxeur. Identifier le point faible d'une accusation, injecter le doute, lui frayer un chemin au forceps. Je ne suis jamais arrivé à un procès sans l'angoisse au ventre. »

Dimanche soir, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti a fait part, sur Twitter, de son « immense tristesse en apprenant la mort de Maître Haïk, dont le talent a inspiré plus d'un avocat.»

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