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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Association pour Défendre la Mémoire du maréchal Pétain (ADMP)

L'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) est une association française (loi de 1901) créée le 6 novembre 1951 sous le haut patronage du général Weygand, président d'honneur jusqu'à son décès en 1965. Elle succède à un « comité d'honneur » pour la libération de Philippe Pétain, fondé en 1948 à l'initiative des avocats du maréchal, et rapidement interdit. 

Association pour Défendre la Mémoire du maréchal Pétain (ADMP)
Objectifs

L'ADMP poursuit trois objectifs :

  • la révision du procès de Pétain tout d'abord, sous la direction de l'avocat Jacques Isorni (1911-1995) ;
  • la translation des cendres de Pétain à l'ossuaire de Douaumont ;
  • la réhabilitation du maréchal, ainsi que des valeurs de la Révolution nationale, sous le couvert de la « réconciliation nationale ».

Les dirigeants et les membres de l'association peuvent être divisés en deux groupes : les anti-gaullistes, menés par Jacques Isorni, un des avocats de Pétain, qui ne pardonnent pas l'épuration et la politique algérienne du général de Gaulle, et les « pétaino-gaullistes », comme le colonel Rémy. L’ADMP s’est aussi exprimée sur les questions d’actualité, sur l’Indochine et l’Algérie française, et sur le pouvoir gaullien après 1958. L'organe principal de l'association est Le Maréchal. À cette publication s'ajoute, en 1972, La Voix du Maréchal. Le 14 novembre 1951, le député socialiste Daniel Mayer dépose une proposition de résolution « tendant à inviter le Gouvernement à faire rechercher si l'association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain ne poursuit pas un objet illicite contraire aux lois et à la justice ce qui justifierait sa dissolution », qui ne sera finalement pas retenue.

Après avoir été condamnée en 1993 par la Cour de cassation pour « apologie de crime de guerre » pour une publicité de l'ADMP parue dans Le Monde du 13 juillet 1984 et après une longue bataille judiciaire, l'association obtiendra partiellement gain de cause devant la CEDH, le 23 septembre 1998, celle-ci estimant (par l'arrêt Lehideux et Isorni contre France) qu'il y avait eu violation l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme, relatif à la liberté d'expression. L'opinion majoritaire chez les juges fut qu'il devait être possible de présenter un personnage, quel qu'il soit, sous un jour favorable et de promouvoir sa réhabilitation — au besoin en passant sous silence les faits qui peuvent lui être reprochés — et que la condamnation pénale subie en France par les requérants était disproportionnée. Située à Paris, l'ADMP existe toujours aujourd'hui et continue à militer pour la révision du procès de 1945. 

Membres

L'ADMP a regroupé la plupart des anciens collaborateurs de Pétain pendant l'Occupation. Le comité d'honneur, constitué en 1951/1952, comprenait notamment les académiciens Claude Farrère, Henry Bordeaux, Jérôme Tharaud, Louis Madelin, les futurs académiciens Jérôme Carcopino et Henri Massis, les généraux Charles Brécard, d'Harcourt, Dufieux, Joseph de La Porte du Theil, Lafont, Laure, Pujo, Bernard Serrigny, de même que des hommes politiques tels que François Piétri, Gaston Bergery, Henry Lémery, Pierre Taittinger, Pierre-Étienne Flandin, Jean Montigny (président de l'Union des intellectuels indépendants), des membres de l'Institut (Firmin Roz, Daniel Halévy, Georges Ripert), des personnalités telles que Léon Bailby, Jacques Isorni, Jean Borotra, Louis Rougier, le chanoine Jean-Marie Desgranges, Pierre Caziot, Pierre Mauriac, Maurice Martin du Gard et un résistant gaulliste devenu en 1950 un défenseur de la mémoire de Pétain, Gilbert Renault (alias le colonel Rémy).

De 1951 à 1971, on relève parmi le comité directeur 36 officiers supérieurs, 22 anciens ministres, 12 académiciens, des préfets. À ses débuts, ce comité est formé du général Héring, des amiraux Jean Decoux et Jean Fernet, vice-présidents, de l'industriel Gaston Moyse, trésorier, ainsi que de Paul Estèbe, du marquis Alban de Canisy, industriel, de Jean Jardel, de Noël Pinelli, du colonel Rémy et du philosophe Louis Rougier. Jean Borotra est élu vice-président en 1954 pour remplacer Fernet, décédé.

En octobre 1955, l'ADMP forme un comité du centenaire, pour la célébration l'année suivante du centenaire de la naissance du maréchal, afin de donner un écho plus large à son action, marquer « un peu plus dans les esprits cette opposition entre la grandeur du dévouement passé et le trouble des inquiétudes présentes », du fait de la décomposition de « notre Empire » et de « notre prestige dans le monde », et prolonger « la consigne du Chef qu’elle commémorait : Servir, fût-ce contre l’ingratitude et l’incompréhension ; servir, sans se lasser jamais, l’intérêt de la France ». En sont membres les académiciens Weygand, son président, Pierre Benoit, Léon Bérard, Henri Bordeaux, Maurice de Broglie (physicien), François Albert-Buisson, Claude Farrère, Antoine de Lévis-Mirepoix, les membres de l'Institut Ripert, Halévy, Albert Rivaud, Albert Schweitzer, l'écrivain Jean de La Varende, Sacha Guitry, Mme Fernand Payen (veuve d'un avocat de Pétain), les avocats Georges Creisteil, Lemaire et Isorni, l'industriel Georges Laederich, seul représentant du monde des affaires avec Borotra. Le comité directeur de l'ADMP est composé d'Héring, de l'amiral Decoux, de Borotra et de Pinelli, vice-présidents, de Pierre Henry, secrétaire général, de Moyse, trésorier, de Louis-Dominique Girard, apparenté à Pétain et secrétaire général de l'association jusqu'en octobre 1955, de José Germain et des avocats de Pétain Isorni et Lemaire, membres statutaires. 

La plupart participent aux cérémonies du centenaire, publiques (notamment une messe à Notre-Dame de Paris) ou privées (séance inaugurale au club des Arts-et-Métiers, déjeuner au domicile de Me Lemaire où se retrouvèrent les membres du comité du centenaire, ceux du bureau de l'association et d'autres anciennes personnalités de Vichy dont Jacques Barnaud, Paul Baudouin, René Belin, Jacques Benoist-Mechin, l'amiral Henri Bléhaut, Yves Bouthillier, Léon Cayla, Jacques Chevalier, René Gillouin, Louis Hautecoeur, Georges Hilaire, Raymond Lachal, François Lehideux, André Parmentier, François Piétri, Georges Potut, Charles Rochat, Roger de Saivre, député d'Oran de l'Union des nationaux indépendants et républicains, Georges Scapini, Jean-Louis Tixier-Vignancour, Xavier Vallat). L'association revendique au début de l'année 1956 6790 adhérents.

En 1959, le comité directeur s'étoffe et accueille les généraux Bourget, Chapuis, Clément, Lacaille, le marquis Alban de Canisy, le comte de Chasseloup-Laubat, les capitaines Feuillade et Tracou, Etienne Flahaut, Albert Fougeret, Jean Jardel, Henri Leclerc, le colonel de Longueau Saint-Michel, Odette Moreau, Gontran Nolleau, Louis Rougier, Roger de Saivre, Raymond Sens et Henri Yvan. Parmi les membres de l'Académie française et de l'Institut, Henri Massis est alors l'un des rares, avec Weygand, à assister aux messes anniversaires et aux réunions des comités de l'association. Parmi les anciens hommes politiques, ce sont Pierre Taittinger, Henri Lémery et Georges Rivollet qui se montrent les plus fidèles. En 1964, l'amiral Auphan est élu vice-président, en remplacement de l'amiral Decoux, décédé, et George Laederich, alors président du Centre d'études politiques et civiques qui a aussi comme président d'honneur le général Weygand, et Maurice Martin du Gard entrent au comité directeur.

En 1966, des frictions apparaissent au sein de l'association, autour des modalités éventuelles de la translation des cendres de Pétain et d'un problème successoral, familial et judiciaire qui oppose Me Isorni et un héritier de Pétain, Pierre de Hérain, à d'autres héritiers du maréchal, ce qui provoque la démission du secrétaire général Pierre Henry, remplacé par le colonel Leroy, puis celle des trois vice-présidents, du trésorier (Moyse) et de membres du comité directeur (Girard, Laederich, Martin du Gard). Un nouveau bureau est composé de Me Lemaire, président, des généraux Boyer de La Tour et Conquet, du colonel Leroy et de Me Emile Meaux. Une solution est trouvée l'année suivante, avec une discussion et une modification des statuts, la nomination de membres d'honneur statutaires (Auphan, Belin, Bergery, Borotra, Bouthillier, Carcopino, Conquet, Estèbe, Isorni, Jardel, Laederich, Lémery, Martin du Gard, Massis, Rémy, Rivollet, Rougier), le retour des démissionnaires. Sont membres du comité directeur Lacaille, Pinelli, Borotra, Leroy, Moyse ainsi que les généraux Boyer de La Tour, Bourget et Conquet, Belin, Albert Fougeret, le colonel Gasser, l'ancien parlementaire et diplomate Gaston Henry-Haye, Pierre Henry, Laederich, Rivollet. En 1972, de nouvelles frictions, au sujet de sections provinciales, provoquent l'élection d'un nouveau président en janvier 1973, l'amiral Auphan, qui avait été désigné président d'honneur en 1968, comme aussi Lemaire

Œuvres de mémoire

L'ADMP est copropriétaire de l'appartement de l’hôtel du Parc de Vichy occupé par le Maréchal de 1940 à 1944 et de sa maison de naissance à Cauchy-à-la-Tour, ayant pour objectif d'entretenir les lieux historiques où vécut le maréchal Pétain et possiblement d'en faire des musées privés. Chaque année, des anniversaires rythment l'activité de l'association et induisent des pèlerinages : le 24 avril, anniversaire de la naissance de Pétain les nostalgiques se réunissent dans sa maison de naissance à Cauchy-à-la-Tour, le 1er mai l'anniversaire de la Charte du travail, le 23 juillet, date de la mort de Pétain pèlerinage à l'île d'Yeu, le 11 novembre. 

Présidents

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