Chili les années Pinochet face à la justice française

Publié le par Métro

Métro publié le 08/12/2010 à 13:17


Un procès pour l'histoire et le symbole s'ouvre mercredi devant la cour d'assises de Paris: celui de 14 membres de l'ex-junte chilienne.

Pinochet AugustoLes absents ont toujours tort, paraît-il. La justice française aura l'occasion de le prouver ou non tandis que s'ouvre ce mercredi devant la cour d'assises de Paris le procès de 14 membres de l'ancienne junte chilienne, dont aucun ne prendra place sur le banc des accusés. Ils seront néanmoins jugés pour les disparitions de quatre Français (ou Franco-Chiliens) sous la dictature d'Augusto Pinochet.

Ce dernier, dont le règne s'étala de 1973 à 1990, avait également été mis en examen par la justice française dans le cadre de cette procédure. Mais sa mort, en décembre 2006, a logiquement mis fin à toute action judiciaire à son encontre. Il n'a d'ailleurs jamais eu à répondre de ses crimes devant un tribunal. La France devra donc se contenter de treize anciens militaires chiliens et un Argentin, tous membres de l'ancienne junte, et aujourd'hui âgés de 61 à 89 ans.

"Ce sera un procès à valeur symbolique et historique considérable, une occasion unique de dresser une photographie judiciaire à peu près exhaustive de l'appareil de répression mis en place par le général Pinochet", argumente Me William Bourdon, l'un des avocats des familles des victimes, lesquelles attendent ce procès depuis plus de 35 ans. Les 14 accusés sont donc appelés à comparaître jusqu'au 17 décembre pour des faits d'"arrestations, enlèvements, séquestrations arbitraires avec torture ou actes de barbarie".

Bien que quasiment tous aient des domiciles connus au Chili, les mandats d'arrêt internationaux délivrés par les juges d'instruction sont restés lettre morte dans leur pays d'origine, qui n'extrade pas ses ressortissants. Et si la procédure française dite de "défaut criminel" autorise qu'ils soient représentés par un avocat, aucun n'en a manifesté l'intention jusqu'ici. Il faut d'ailleurs savoir que certains d'entre eux ont déjà été condamnés et sont détenus au Chili pour d'autres crimes commis à la même époque.

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