Germaine Coty, née Germaine Alice Corblet le 9 avril 1886 au Havre (Seine-Inférieure) et décédée le 12 novembre 1955 à Rambouillet (Yvelines), est la femme du dix-septième Président de la République française, René Coty, qu'elle épouse le 21 mai 1907 devant le chanoine Havrais Lestiboudois et fut épouse du président de la République française du 16 janvier 1954 jusqu'à sa mort.
Fille d'un armateur havrais, Germaine Coty est élevée dans des pensions religieuses, tout d'abord à celui de la Miséricorde puis dans un couvent de Southampton en Angleterre. Elle reste toute sa vie une catholique pratiquante. Le couple aura deux filles, Geneviève, née en 1908, qui épousera en 1929 Louis Félix Egloff (ingénieur centralien) et Anne-Marie, née en 1910, qui elle s'unira en 1932 au Dr Maurice Georges (oto-rhino-laryngologiste au Havre, député UNR de la 6e circonscription de Seine-Maritime de 1962 à 1973 et conseiller général pour le 5e canton du Havre de 1965 à 1973). Toutes deux mourront en 1987. Madame Coty était très populaire dans l'opinion française qui appréciait sa gentillesse maternelle (elle fit aménager des chambres à l'Élysée pour y recevoir ses petits-enfants), sa simplicité bon enfant (elle servit un jour de guide incognito à de jeunes étudiantes américaines qui visitaient le château de Rambouillet ; elle offre des pâtisseries à des enfants qui la suivaient dans les rues de Vizille ; elle avait pour le personnel de l'Élysée des attentions délicates), sa générosité (elle consacrait 5 heures par jour à différents services sociaux et œuvres caritatives) et son autorité bienveillante.
Son image a largement bénéficié d'une importante campagne menée par le journal catholique Le Pèlerin ainsi que par la presse féminine. Françoise Giroud dit notamment d'elle, dans la seconde édition de Nouveaux Portraits, en 1954, pour souligner son humilité : « Aussitôt après l'élection, quai aux Fleurs, lorsqu'elle s'est vue dans les journaux, elle a reçu un choc : « Regardez-moi », dit-elle attristée, « je ne prétends pas être mince, mais enfin tout de même... » ». Germaine Coty était si aimée que les chansonniers qui tentèrent dans un premier temps de la brocarder en raison de sa carrure un peu forte et du peu de soucis qu'elle faisait de la mode et de sa tenue vestimentaire (elle fut pendant un temps surnommée par les chansonniers « Mme Sans Gaine ») durent y renoncer, en raison des protestations qui s'élevaient du public.
Elle est décédée au château de Rambouillet le 12 novembre 1955 à 4 h 30, d'une crise cardiaque. Sa mort fut l'occasion d'une grande émotion populaire : « Madame René Coty eut des obsèques de souveraine » écrivit Claude Salvy dans Le Prestige français (janvier 1956). Lors de la séance du 14 novembre 1955 à l'Assemblée nationale, le président de la chambre Pierre Schneiter fait son éloge en parlant d'une « grande Française, ayant de hautes qualités de cœur et d'esprit », avant de clore la séance en signe de deuil. Si le président René Coty accepte, à la demande du gouvernement et devant la foule se pressant à l'Élysée pour signer le registre de condoléances ouvert pour le décès de son épouse, qu'une cérémonie officielle soit organisée à l'église de la Madeleine, il refuse obstinément que les obsèques de sa femme, inhumée dans sa ville natale du Havre, soient payées par l'État, ce qui lui coûte une fortune.