Doumer Paul
Joseph Athanase Paul Doumer, né le 22 mars 1857 à Aurillac (Cantal) et assassiné le 7 mai 1932 à Paris, est un homme d'État français.
Radical, avec le temps, il s'orienta de plus en plus à droite. Coursier à 12 ans, puis ouvrier graveur, élève du Conservatoire national des arts et métiers, il obtient une licence de mathématiques en 1877, et une licence en droit en 1878. Devenu professeur, il est en poste au collège de Mende, puis de Remiremont entre 1878 et 1883. Il rejoint ensuite l'Aisne où il exerce en tant que journaliste. En 1888, il devient député radical de Laon, puis d'Auxerre en 1891. Du 1er novembre 1895 au 23 avril 1896 il est ministre des finances dans le gouvernement de Léon Bourgeois, sous la présidence de Félix Faure. Il se présente à nouveau à Laon pour les élections de 1902. Il est alors l'auteur de la phrase caractéristique du radicalisme et du scrutin uninominal majoritaire à deux tours : « Je suis trop connu pour avoir besoin de développer un programme ».
En 1878, il épouse Blanche Richel, qui lui donne huit enfants (cinq fils, trois filles), dont quatre morts durant (ou des suites) de la Première Guerre mondiale. Sa fille Germaine Lemaire, née Doumer, est connue pour avoir abattu un sous-officier allemand le 17 juin 1940. Gouverneur général de l'Indochine de 1897 à 1902, il fut le plus ardent défenseur de la construction du chemin de fer Transindochinois. Il conçut en effet la structure coloniale de l'Indochine en basant le gouvernement à Hanoï. Il reste, à Hanoï, un pont métallique qui portait son nom : le pont Doumer. Il participa avec le docteur Yersin à la création d'un premier sanatorium à Dalat et à l'acclimatation de l'hévéa (arbre à caoutchouc). Enfin il commença la création du port de Haïphong. Ha Noi fut la première ville d'Asie à avoir l'électricité, Paul Doumer étant un des premiers administrateurs de la Compagnie Générale d'Électricité (créée par Pierre Azaria).
Sa carrière culmina avec son élection à la présidence de la République le 13 mai 1931 (après sa candidature infructueuse de 1906). Il fit partie du Cartel des gauches, au sein duquel il représentait le secrétaire général du Parti radical. Il fut victime d'un attentat le 6 mai 1932 à Paris commis par un émigré russe : Paul Gorgulov qui l'assassina grâce à un pistolet Browning M1910 conservé au Musée de la Préfecture de Police. Il mourut des suites de ses blessures le 7 mai 1932 à 4 heures 37 du matin. Après des funérailles à Notre-Dame et au Panthéon, il fut inhumé dans le caveau familial du cimetière de Vaugirard. Il était franc-maçon et fut impliqué dans l'affaire des fiches (1900). Le prestige retiré du sacrifice patriotique de ses quatre fils morts pour la France du fait de la Grande Guerre fut un atout essentiel dans l'élévation de Paul Doumer à la présidence de la République. Ils lui avaient inspiré auparavant un ouvrage de morale pour les enfants, intitulé Le Livre de mes fils, édité pour la première fois en 1906. Il s'agissait de :
- Marcel Victor Doumer (Laon 1886-au Front 1918) ingénieur, capitaine de cavalerie devenu pilote, mort de ses blessures dans une ambulance après avoir été abattu alors qu'il commandait l'escadrille SPA 88.
- René Léon Doumer (Laon 1887-Bourgogne (Marne) 1917) officier d'active, capitaine de cavalerie passé pilote, as de l'aviation (7 victoires) tué en combat aérien alors qu'il commandait l'escadrille SPA 76.
- André Karl Doumer (Paris 1889-Nancy 1914) lieutenant d'artillerie mort de ses blessures dans un hôpital militaire.
- Armand Doumer (Auxerre-1889-Paris 1922) médecin aide-major mort des suites de son intoxication par les gaz de combat.