Hommes de paix en temps de guerre
publié le 22/02/2013 à 18h12 par Audrey Loussouarn
Le 21 février sera désormais une journée d’hommage au résistant Missak Manouchian.
«Ici habitaient Missak et Mélinée
Manouchian. » C’est devant cette plaque, posée en 2009 au 11, rue Plaisance, à Paris, qu’une vingtaine de participants se sont réunies pour rendre hommage à Missak Manouchian, résistant
communiste arménien, et aux vingt-trois résistants de nationalités diverses, des FTP-MOI (francs-tireurs et partisans main-d’œuvre immigrée) fusillés le 21 février 1944 par les nazis. Le Roman
inachevé d’Aragon, chanté par Léo Ferré et tiré d’une lettre de Manouchian à sa femme Mélinée, passé dans un
lecteur CD, a inspiré l’assistance, dont Hermano Sanches-Ruivo, conseiller de Paris chargé des Anciens combattants : « Nous devons méditer les paroles en ces temps de repli sur soi. »
L’initiative, première du genre, sera renouvelée chaque année à la même date. Des hommes mais pas seulement. Michelle, qui fut l’amie de Mélinée durant trente ans, tenait à assister à cette
inauguration afin d’honorer la « femme exceptionnelle » qu’elle était.
Patrick Farbiaz, de l’association Sortir du colonialisme, a tenu, lui, à mettre en lumière l’homme qui « combattait le fascisme, le racisme, le nationalisme » et qui, dans un message de paix,
avait précisé « n’avoir aucune haine contre le peuple allemand ». Depuis 2005, création de la semaine anticoloniale, « l’esprit de Manouchian, l’esprit de la fraternité entre Français et
étrangers », est salué. L’année prochaine, ils se réuniront de nouveau. Cette fois-ci pour le soixante-dixième anniversaire de la mort de ces résistants.