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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Kerjean Germaine

Germaine Kerjean (Germaine, Charlotte, Rose Chapelle) - (Le Havre, Seine-Maritime, 22 juillet 1893 – Viry-Châtillon, Essonne, 6 mai 1975) est une actrice française. Germaine Kerjean a été pensionnaire de la Comédie-Française de 1946 à 1956.
 

Kerjean Germaine
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Kerjean Germaine
Carrière

Pour l'état civil, elle s'appelait Germaine Charlotte Rose Chapelle. Elle est née au Havre, “à la fin de l'autre siècle”, le 22 juillet 1893. On ne sait malheureusement que peu de choses sur sa jeunesse. Il semble cependant qu'elle ait gagné la capitale pour débuter sur les planches et rejoindre ensuite la troupe de Charles Dullin. Elle fit ses débuts au cinéma dans «Le comte de Monte-Cristo» (1929). Elle y tient le rôle de la Carcenti, en tenancière d'une auberge peu accueillante. On la repère deux ans plus tard dans la version française de «Fra Diavolo», réalisée par l'italien Marius Bonnard. Parallèlement, elle s'illustre sur les planches dans la troupe de Charles Dullin. Elle se consacre au théâtre dans des rôles tragiques pendant une dizaine d'années. Après guerre, entre les années 1946 et 1956, elle sera pensionnaire à la Comédie Française et jouera notamment dans «Agrippine», sur une mise en scène de Jean Marais

Germaine Kerjean revient vers le 7e art pendant la guerre. En 1941, Jean de Limur l'emploie dans «L'homme qui joue avec le feu». L'année suivante, le personnage de Goupi-Tisane dans le chef d'œuvre de Jacques Becker, «Goupi Mains rouges», assoie définitivement sa notoriété. Elle y incarne l'autoritaire matrone de la tribu des Goupi, colérique, démoniaque et d'une violence inouïe envers l'innocent Albert Rémy. C'est à cause d'elle qu'arrivera le malheur. Mais son interprétation révèle à tous son grand talent de comédienne. Dès lors, elle incarnera une série de personnages méchants, tyranniques, détestés. Il faut dire que son physique austère de duègne qu'elle entretient en adoptant des coiffures strictes, un maquillage qui accentue les traits de son visage allongé, une expression dure qui ne s'éclaire qu'à la lueur d'un sourire trop rare sur nos écrans, et des vêtements collet montés contribuent à faire d'elle la revêche par excellence. Le personnage qu'elle joue dans «Caroline chérie» (Richard Pottier, 1951) en est la fidèle illustration : elle y est une gouvernante impitoyable de la maison du docteur Bonhomme (Raymond Souplex) sur fond d'intrigues révolutionnaires. 

Mais ce n'est pas une Thénardier - trop souillon sans doute - , non ! Elle révèle une certaine tenue, une distinction, une élégance même qu'aura repérée Marcel Pagnol puisqu'il en fera une Madame Rostaing, bourgeoise coincée, aveuglée par son amour pour son fils (Raymond Pellegrin) mais finalement infiniment humaine dans «Naïs» (réalisé par Raymond Leboursier en 1945), face à un Fernandel émouvant, lui donnant peut-être son plus joli rôle, en tous cas le plus sympathique ! Entre «Goupi-Mains Rouges» et «Naïs», le public aura pu la voir dans «Cécile est morte» (Maurice Tourneur, 1943), «Les mystères de Paris» (Jacques de Baroncelli, 1943) dans le rôle - on s'en serait doté sans le savoir - de La Chouette, une vilaine bonne femme qui fera le malheur de la jolie Fleur de Marie (Cécilia Paroldi). Dans «Le mystère Saint-Val» (René Le Henaff, 1944), elle campe, avec un certain machiavélisme, Rose, la servante fausse muette et parvient à déstabiliser Fernandel. Elle retrouvera ce partenaire à quatre reprises : pour «L'armoire volante» (Carlo Rim, 1948), «Meurtres» (Richard Pottier, 1950) où elle assiste l'épouse mourante du brave Fernand, tandis que «Coiffeur pour dames» (Jean Boyer, 1952) la transforme en dame fofolle qui veut obtenir les faveurs de Marco, le célèbre coiffeur. «Le Diable et les dix commandements» (Julien Duvivier, 1962) lui attribue inversement le rôle de la moribonde visitée par le Bon Dieu…à moins que ce ne soit Fernandel encore une fois !

De sa carrière, qui couvre une trentaine de longs métrages, nous démarquerons encore : «Femmes de Paris» (Jean Boyer, 1953) où, à l'affiche avec Michel Simon, elle campe une dame d'un âge certain, lâchée par son compagnon gigolo personnifié par un jeune premier de l'époque, Philippe Mareuil; «Voici le temps des assassins» (Julien Duvivier, 1956) où elle se montre, mère de Jean Gabin, d'une agressivité lucide face à la calculatrice Danièle Delorme; «L'eau vive» (François Villiers, 1956), film commandité par Electricité de France, met au grand jour l'immense chantier que fut la construction du barrage de Serre-Ponçon; «Nana» (Christian-Jaque, 1955) qui lui permet d'endosser le costume de La Tricon, une sorte d'entremetteuse qui pourvoie aux bonnes fortunes de la courtisane Martine Carol; «Prisons de femmes» (Maurice Cloche, 1958) en fait une matrone dont l'autorité ne surprendra personne. Germaine Kerjean termina sa carrière en 1965, figurant au générique de «Par un beau matin d'été» de Jacques Deray. Elle décéda à Viry-Chatillon (Essone), le 6 mai 1975. 

Texte de L'Encinémathèque par Donatienne et Jean-Paul Briant

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