La Libre Parole est un journal politique français lancé à Paris le 20 avril 1892 par le journaliste et polémiste Édouard Drumont et disparu en juin 1924. Par la suite, un certain nombre de périodiques tentèrent de reprendre l'esprit du titre.
L'administrateur de la société, au capital de 300 000 fr. est Gaston Wiallard (un Juif converti, de son vrai nom Gaston Crémieux); le siège se situe au 14 boulevard Montmartre (Paris). Le premier numéro de La Libre Parole paraît le 20 avril 1892 au prix de 5 centimes. Un sous-titre apparaît en Une, « La France aux Français ». Drumont et Wiallard lancent en juillet 1893 un hebdomadaire, en plus de son quotidien, La Libre Parole illustrée : ce n'est pas le premier supplément, puisqu'en janvier 1893 était sorti le premier Almanach de La Libre Parole. Se réclamant de thèses proches du socialisme, mais en réalité faisant montre de populisme ancré dans une recherche d'un ennemi imaginaire, La Libre Parole se fait surtout connaître par la dénonciation de différents scandales dont, le 6 septembre 1892, le scandale de Panama qui doit son nom à la publication d'un dossier dans le journal.
En octobre 1894, débute l'affaire Dreyfus. La Libre Parole connaît alors un succès considérable, le journal étant le premier à révéler l'arrestation de Dreyfus sans toutefois le nommer. Il sera un des principaux supports des antidreyfusards. Parallèlement, La Libre Parole prône un anticapitalisme virulent en raison du lien établi par Drumont et ses collaborateurs entre juif et capital. Le journal s'intéresse aussi aux massacres d'Arméniens qui ont lieu en Turquie. De son côté, La Libre Parole illustrée publie alors de nombreuses caricatures antisémites puis cesse de paraître en 1897. Drumont quitte la direction du journal vers 1898 alors qu'il fait son entrée en politique (élu comme député d'Alger jusqu'en 1902).
Vers 1908, désireux de céder La Libre Parole à Léon Daudet, Drumont tente de fusionner le journal avec L'Action française, mais le projet échoue. Après la mort, en 1909, de son rédacteur en chef Gaston Méry, Drumont, en octobre 1910, cède finalement La Libre Parole à Joseph Denais. Henri Bazire en devient le rédacteur en chef. Le journal devient alors un organe catholique de la tendance Action libérale populaire mais ne connaîtra plus le succès que lui avait assuré le style pamphlétaire et belliqueux de Drumont. En janvier 1919, il publie une déclaration du marquis de l'Estourbeillon en faveur de l'enseignement du breton à l'école.
Principaux collaborateurs du journal
L'héritage du quotidien de Drumont est revendiqué par différentes revues éphémères qui reprennent diversement le titre La Libre Parole :