Metaxas Ioannis

Publié le par Mémoires de Guerre

Ioánnis Metaxás, né le 12 avril 1871 à Ithaque et mort le 29 janvier 1941 à Athènes, est un militaire et homme politique grec. Il fut Premier ministre du royaume de Grèce de 1936 à sa mort, durant la période de dictature appelée régime du 4-Août. 

Metaxas Ioannis
Carrière

Famille et formation

Il appartenait à une des branches d'une grande famille de Céphalonie, les Metaxás. Il naquit à Ithaque où son père était préfet. En 1885, il entra à 14 ans à l'École des Évelpides dans la région d'Athènes, la principale académie militaire grecque, dans le corps du génie, et en sortit en 1890 avec le grade de sous-lieutenant. En 1897, il rejoint le Ministère de la Guerre, aux côtés d'un de ses parents, Nicolas Metaxás, alors ministre. Il se distingua lors de la guerre de 1897 contre l'Empire ottoman. Il suivit ensuite les cours de l'Académie militaire prussienne de Berlin. De retour en Grèce, il entra à l'état-major où il s'employa à moderniser l'armée de son pays. Il la trouvait très indisciplinée comparée à l'armée allemande qu'il admirait. Son action permit les victoires grecques lors des guerres balkaniques. Il devint général et chef d'état-major. Franc-maçon, il fut membre de la loge Esiode.

Schisme national et exil

Monarchiste fervent, il soutint le roi Constantin Ier lorsque celui-ci cherchait à maintenir la neutralité grecque lors de la Première Guerre mondiale. Il démissionna de l'état-major en signe de protestation contre les projets d'intervention du Premier Ministre Elefthérios Venizélos dans les Dardanelles aux côtés de l'Entente. La victoire définitive d'Eleftherios Venizelos dans le conflit - désigné sous le nom de Schisme national - qui l'opposait au souverain en juin 1917 obligea Constantin à fuir le pays. Metaxás l'accompagna en exil.

Retour en Grèce

Il ne revint en Grèce qu'en 1920 et démissionna alors de l'armée. Il critiqua le déroulement des opérations en Asie Mineure. Il entra en politique à l'abolition de la monarchie. Il fonda en 1923 un petit mouvement d'extrême-droite : le Parti de la Libre Opinion. À la suite d'un plébiscite contesté, Georges II, fils de Constantin, revint sur le trône en 1935. Les élections à la proportionnelle de janvier 1936 aboutirent à une impasse parlementaire entre Panagis Tsaldaris et Themistoklis Sophoulis. Le Parti Communiste (KKE), quant à lui, ne cessait de gagner du terrain politiquement. En mars, le roi nomma Metaxás ministre de la guerre d'un gouvernement de transition, puis Premier Ministre le 13 avril 1936 à la mort du premier ministre Demertzís. 

Régime du 4 août

L'agitation sociale permit à Metaxás de déclarer l'état d'urgence. Il suspendit ensuite, sine die, le Parlement et divers articles de la constitution. Le 4 août 1936, Metaxás était, dans les faits, dictateur. Il s'inspira alors des formes autoritaires du régime fasciste italien de Mussolini. Il interdit les partis politiques. Il fit arrêter les opposants : près de 15 000 Grecs furent arrêtés et torturés durant les cinq ans de la dictature de Metaxás. Il déclara les grèves illégales et instaura la censure. Il n'avait cependant que peu de soutien populaire. Surtout, son idéologie, nommée metaxisme par la suite, explicitait surtout de grandes lignes générales et restait floue pour le reste. Il insistait sur le concept de Troisième Civilisation Hellénique, combinant les splendeurs de la Grèce antique païenne et de la Grèce byzantine chrétienne. Il avait chargé son Organisation Nationale de la Jeunesse (EON) de diffuser cette idéologie. Il chercha à se concilier la population en améliorant les conditions de travail : augmentation des salaires et limitation de la durée du travail. 

Seconde Guerre mondiale

Malgré sa fascination pour les régimes fascistes, Metaxás était plus proche des démocraties occidentales sur le plan diplomatique. En effet, si l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste étaient pour lui des alliées naturelles, il craignait l'expansionnisme italien en Méditerranée. La flotte britannique devenait alors une garantie pour l'indépendance grecque. En septembre 1939, Metaxás choisit la neutralité. Le 15 août 1940, un sous-marin italien coula le croiseur grec Elli dans le port de Tinos lors du pèlerinage pour l'Assomption. Mussolini envoya en octobre suivant un ultimatum prévu pour être inacceptable : la Grèce devait autoriser l'occupation par les armées italiennes de tous ses sites stratégiques. Metaxás se rendit alors extrêmement populaire en disant en français : « Alors, c'est la guerre ». La légende remplace cette phrase par le mot grec: « Ὄχι » (« Non »), d'où l'appellation du « Jour du Non ». L’Italie envahit le 28 octobre la Grèce depuis son protectorat albanais, déclenchant la guerre italo-grecque. La défense grecque fut héroïque, repoussant les Italiens en Albanie.

Décès

Metaxás mourut à Athènes, le 29 janvier 1941 d'un abcès au pharynx. 

Article Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Io%C3%A1nnis_Metax%C3%A1s

Revue de Presse

La Grèce au XXe siècle - Grecs courageux Grecs courageux - Fainéants, fraudeurs, inciviques, ingrats... Les Grecs ont tous les défauts du monde si l'on en croit certains commentaires de la presse... 30 janv. 2020

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