Mona Goya
Mona Goya est une actrice française, née Simone Isabelle Marchand, le 25 novembre 1909 à Mexico (Mexique), morte le 8 octobre 1961, à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
Sa beauté et son nom d’actrice à connotation picturale auguraient un destin d’exception. Sa carrière et ses aspirations en ont décidé autrement. Née plus prosaïquement Simone Isabelle Marchand le 25 novembre 1909, elle voit le jour à Mexico où résident ses parents français pour leur travail. Elle y coule une enfance heureuse. Elle a treize ans lorsque la famille retourne en France et s’installe dans la capitale. C’est une charmante adolescente, douce et blonde. Sa mère décèle sous la chrysalide la promesse d’une beauté capable de séduire les cinéastes. Et elle s’emploie à faire connaître sa fille via un photographe réputé. À l’âge de seize ans, Mona est repérée par la réalisatrice Germaine Dulac qui la fait tourner dans un court-métrage muet, «Princesse Mandane» (1927). C’est le début d’un parcours cinématographique qui l’inscrit à l’affiche de plus de soixante dix films sans discontinuer durant trente trois ans. Sa passion pour la peinture, et tout particulièrement pour le peintre Goya qui fait écho à sa culture espagnole, l’incite à choisir pour pseudonyme à l’écran Mona Goya.
En 1928, Mona Goya séduit le public en incarnant un personnage pétillant dans «Un rayon de soleil» de Jean Gourguet, film qui sied particulièrement bien à sa jeunesse et à son charme. Sollicitée par des réalisateurs de renom, comme Marcel L’Herbier pour «L’argent» (1928), elle se cantonne cependant plutôt dans des rôles légers qui mettent certes en valeur sa fraîcheur et sa beauté, mais ne la propulsent pas parmi les plus grandes stars de l’époque. Lorsque le cinéma muet cède le pas au parlant, Mona Goya, quelque peu déstabilisée par cette évolution, décide de quitter la France pour l’Angleterre. Elle se fait fort d’apprendre l’anglais, trouve un emploi à la British International et réussit à poursuivre sa carrière, en tournant dans «The Lady from the sea» (1929) de Castelton Knight, avec Ray Milland pour partenaire. D’autres films suivent, dont «The price of things » (1930) de Elinor Glyn, dans lequel Mona Goya joue avec succès une espionne russe parlant anglais. De jeune fille désinvolte jusque là, elle se métamorphose en vamp pour les rôles qui lui sont proposés dans les productions britanniques. Mais ce n’est pas le registre qu’elle préfère. De retour en France, elle renoue avec des comédies et des rôles joyeux qui correspondent mieux à sa personnalité. Christian-Jaque, charmé par son caractère enjoué, la fait même tourner dans deux films de sa signature, avec Fernandel pour partenaire, «Josette» (1936), puis l’hilarant «François 1er» (1937), dans lequel elle tient le rôle principal de la belle ferronnière, maîtresse du roi.
Mona Goya enchaîne les films, la plupart sous la direction de grands réalisateurs, tels «Le messager» (1937) de Raymond Rouleau, avec Jean Gabin, «Le capitaine Fracasse» (1942) de Abel Gance, «La Malibran» (1943) de Sacha Guitry, et bien d’autres. Mais elle ne décroche pas de rôle phare qui puisse la hisser au firmament des gloires du Septième Art. Elle n’a pas vraiment cette ambition et reste fidèle à ce qu’elle aime vraiment, «la comédie, la simplicité, l’humanité». En artiste accomplie, elle chante, se frotte au théâtre et partage sa vie, neuf ans durant, avec Fernand Fabre. À partir des années 1950, Mona Goya se retrouve moins souvent parmi les têtes d’affiche et tourne en 1960 son dernier film, «Les vieux de la vieille» de Gilles Grangier, auprès de Pierre Fresnay dont elle incarne un amour de jeunesse. Mais les stigmates du cancer qui va l’emporter l’année suivante sont déjà visibles. La «charmante gamine» décède le 8 octobre 1961 à Clichy-la-Garenne en région parisienne, à l’âge de 52 ans seulement.
Filmographie
- 1928 : Princesse Mandane de Germaine Dulac
- 1928 : Madame Récamier de Gaston Ravel
- 1928 : L'Argent de Marcel L'Herbier
- 1928 : Rayon de soleil de Jean Gourguet
- 1928 : Jim Hackett, champion de Gabriel Rosca
- 1928 : Rapa-Nui de Mario Bonnard
- 1929 : The Lady from the Sea de Castleton Knight - (Claire Le Grange)
- 1929 : Vieille histoire de Gaston Biard - (court métrage)
- 1930 : Haï-Tang (The flame of love) de Richard Eichberg et Jean Kemm
- 1930 : Chérie de Louis Mercanton - (Olivia dangerfield)
- 1930 : Révolte dans la prison (Big House) de Paul Fejos
- 1930 : The price of things d'Elinor Glyn - (Natacha Boleska)
- 1930 : Soyons gais d'Arthur Robison - (Diane)
- 1931 : Hardi les gars ! de Maurice Champreux - (Yvette)
- 1931 : La Bande à Bouboule de Léon Mathot - (Emilienne)
- 1931 : Buster se marie de Claude Autant-Lara et William Brothy
- 1931 : Quand on est belle d'Arthur Robison - (Pag)
- 1931 : Amour et discipline de Jean Kemm - (Juliette Giroudet)
- 1931 : Jenny Lind d'Arthur Robison
- 1932 : Coiffeur pour dames de René Guissart - (Aline)
- 1932 : La Merveilleuse Journée de Robert Wyler et Yves Mirande - (La jeune femme)
- 1932 : L'Âne de Buridan d'Alexandre Ryder - (Micheline)
- 1932 : Monsieur Durand sénateur de Robert Péguy (court métrage)
- 1932 : Not so quiet on the western front de Monty Banks - (Fifi)
- 1934 : La Banque Némo de Marguerite Viel - (Charlotte)
- 1934 : La Porteuse de pain de René Sti - (Mary)
- 1934 : Un tour de cochon de Joseph Tzipine
- 1934 : Trois cents à l'heure de Willy Rozier
- 1934 : Jonny haute couture de Serge de Poligny - (Liliane)
- 1935 : Les Époux célibataires d'Artur Robison et Jean Boyer - (Fleurette Legrand)
- 1935 : Cavalerie légère de Werner Hochbaum et Roger Vitrac - (Rosika)
- 1936 : Josette de Christian Jaque - (Viviane)
- 1936 : Le Docteur du diable (Juggernaut) de Henry Edwards - (Lady Yvonne Clifford)
- 1937 : François Ier de Christian Jaque - (Elsa et Madeleine Ferron "La belle Ferronnière")
- 1937 : Le Messager de Raymond Rouleau - (Pierrette)
- 1937 : Clothes and the woman d'Albert de Courville - (Cécilie)
- 1938 : Ernest le rebelle de Christian Jaque - (Suzanne)
- 1938 : Les Femmes collantes de Pierre Caron - (Rose)
- 1938 : Feux de joie de Jacques Houssin - (Lola)
- 1938 : J'étais une aventurière de Raymond Bernard - (Une jeune femme)
- 1939 : Vous seule que j'aime d'Henri Fescourt - (Cécil Jackett)
- 1939 : Tourbillon de Paris d'Henri Diamant-Berger - (Marie-Claude)
- 1939 : This man in Paris de David MacDonald - (Torch Bernal)
- 1942 : Annette et la dame blonde de Jean Dréville - (Myriam)
- 1942 : Défense d'aimer de Richard Pottier - (Lucette de Saint-Eglefin)
- 1943 : Le Capitaine Fracasse d'Abel Gance - (La marquise des Bruyères)
- 1943 : L'Homme qui vendit son âme de Jean-Paul Paulin - (Colette)
- 1943 : Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry - (Gilda)
- 1943 : Mon amour est près de toi de Richard Pottier - (Odette)
- 1944 : La Malibran de Sacha Guitry - (Madame Garcia)
- 1945 : Vingt-quatre heures de perm' de Maurice Cloche - (Huguette landier)
- 1945 : L'Extravagante Mission d'Henri Calef - (Théodora Bareski)
- 1946 : Pas si bête d'André Berthomieu - (Gaby, une aventurière)
- 1947 : Mandrin de René Jayet - (Madame de Pompadour)
- 1948 : Blanc comme neige d'André Berthomieu - (Suzy, une pensionnaire de l'hôtel)
- 1948 : L'Impeccable Henri de Carlo Felice Tavano - (Elvire)
- 1949 : Ma tante d'Honfleur de René Jayet
- 1949 : Interdit au public d'Alfred Pasquali - (Nicole)
- 1950 : Une Nuit de noces de René Jayet - (Valentine)
- 1950 : Les Maîtres-nageurs d'Henri Lepage
- 1951 : Les Amants de Bras-Mort de Marcel Pagliero - (La veuve Girard)
- 1951 : Jamais deux sans trois d'André Berthomieu - (Rita Malaquais)
- 1951 : Gibier de potence de Roger Richebé - (Henriette)
- 1953 : Le Portrait de son père d'André Berthomieu - (La mère de Paul)
- 1956 : Rencontre à Paris de Georges Lampin - (Mme Payette, la patronne de l'hôtel)
- 1957 : Printemps à Paris de Jean-Claude Roy
- 1957 : Le Désert de Pigalle de Léo Joannon - (Delmine)
- 1958 : Miss Pigalle de Maurice Cam
- 1959 : Les Amants de demain de Marcel Blistène
- 1959 : Babette s'en va-t-en guerre de Christian Jaque - (Madame Fernande)
- 1960 : Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier - (Catherine, l'agricultrice)
- 1943 : Le Monsieur de cinq heures de Pierre Veber et Maurice Hennequin, mise en scène Roland Armontel, Théâtre de Paris
- 1949 : Le Voyage à trois de Jean de Létraz, mise en scène de l'auteur, Théâtre du Palais-Royal
- 1950 : Clérambard de Marcel Aymé, mise en scène Claude Sainval, Comédie des Champs-Élysées
- 1953 : Une femme par jour de Jean Boyer, musique Georges Van Parys, mise en scène Roland Armontel, Théâtre de Paris
- 1955 : La Folle Nuit d'André Mouëzy-Éon et Félix Gandera, mise en scène Alfred Pasquali, Théâtre des Célestins
- 1957 : Mademoiselle Fanny de Georgette Paul et Gabriel Arout d'après Pierre Veber, mise en scène Jean Mercure, Théâtre des Mathurins
- 1959 : La Punaise de Vladimir Maïakovski, mise en scène André Barsacq, Théâtre de l'Atelier