Parti Ouvrier et Paysan Français (POPF)

Publié le par Roger Cousin

Gitton MarcelLe Parti ouvrier et paysan français (POPF) était un parti politique collaborationniste français actif de 1940 à 1944 composé d'anciens parlementaires et élus locaux du parti communiste français. Attention : ne pas confondre le POPF avec le Parti ouvrier et paysan (POP), qui regroupait une scission parisienne du PCF de 1929-1930. Le Parti ouvrier et paysan français était composé d'anciens élus du Parti communiste français d'abord opposés au pacte germano-soviétique de septembre 1939, puis favorables sous l'occupation à la collaboration avec l'Allemagne.

Le POPF a été créé en février 1941 par les parlementaires du "Groupe Ouvrier et paysan" facade du parti depuis son interdiction de 1939. Le POPF était dirigé par Marcel Gitton, ancien numéro trois du Parti communiste et par un comité central de 20 membres, presque tous parlementaires et élus municipaux de la région parisienne venant du PCF. Le POPF a ainsi compté 16 parlementaires PCF de 1936 sur 76, soit un sur cinq. Malgré la présence de notabilités locales au sein du POPF, les militants communistes ne suivirent pas la voie de la collaboration et la tentative de récupération échoua : il n'a eu environ que 300 membres.

En septembre 1941, le POPF affiche sur les murs de la région parisienne une première « lettre ouverte aux ouvriers communistes », signée par 29 anciens dirigeants du PCF passés au POPF. Une deuxième lettre ouverte reprend la lettre du 21 Octobre 1941, de Marcel Cachin,(membre du bureau politique du PCF et directeur de l’Humanité), pacifiste convaincu et inquiet du sort des premiers otages, au commandant Boemelburg, responsable de la police militaire allemande; dans cette lettre il condamne les attentats individuels contre l’armée allemande, comme d'ailleurs Charles De Gaulle à la meme époque{précisions : peu de temps après, Marcel Cachin était exfiltré de son lieu de résidence et transporté en lieu sur, et n'aura aucun problème ultérieurement).

Le POPF et le Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi, dirigés par quelques figures de la gauche anarchiste et syndicale), furent les principales organisations collaborationnistes issues de la gauche révolutionnaire. Le POPF participa à d'autres organisations collaborationnistes destinées à l'enrégimentement de la classe ouvrière (CIOS, Front social du travail, etc.). Le PCF châtia lui-même les communistes collaborationnistes dont plusieurs furent abattus par la résistance communiste (dont Marcel Gitton).

Personnalités

  • chef 1 : Marcel Gitton (Marcel Giroux de son vrai nom) (membre du bureau politique du PCF (1932), secrétaire national, no 3 du PCF après Thorez et Duclos (de 1936 à 1939), député PCF (1936), secrétaire général du POPF (1941), abattu par la résistance communiste en septembre 1941).
  • chef 2 : Marcel Capron (ouvrier, député-maire PCF d’Alfortville, SG du POPF après la mort de Gitton).
  • Jean-Marie Clamamus (premier et alors seul sénateur PCF, député, puis sénateur-maire PCF de Bobigny. Déclaré inéligible à la Libération).
  • Marcel Brout (président de la Fédération nationale du bâtiment, député PCF de la Seine en 1936).
  • Armand Pillot (député PCF de la Seine en 1936).
  • Léon Piginnier (maire de Malakoff en 1925, député PCF de la Seine en 1936).
  • Fernand Valat (député PCF du Gard en 1936, maire d’Alès en 1925, il avait pourtant dénoncé le pacte germano-soviétique et participé à la création de l'Union populaire française. Abattu en 1944 par la résistance communiste).

Autres

  • Charles Bourneton (ex-secrétaire de l’Union des syndicats du Nord, membre du comité central du PCF et du bureau confédéral de la CGT. Puis responsable de la zone libre du POPF. Abattu en 1944 par la résistance communiste).
  • Adolphe Ambrogelly (adjoint au maire PCF d’Arcueil. Abattu par la résistance en 1944).
  • Jean-Louis Berrar (membre du bureau confédéral de la CGTU en 1923, maire PCF de Drancy en 1935, membre du comité central du PCF).
  • Albert Vassart (premier maire PCF de Maison-Alfort, responsable de la fédération des métaux de la CGTU, membre du comité central puis du bureau politique du PCF).
  • Gaston Schaller (dit Chevalier) (secrétaire régional des jeunes PCF de Marseille).

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article