Ritter Julius
Julius Ritter (1893-1943 à Paris) était un colonel, SS-Standartenführer, qui supervisait en France le Service du travail obligatoire (STO), qui envoyait des dizaines de milliers de travailleurs français en Allemagne pour y soutenir l'industrie nazie. Son chef à Berlin était Fritz Sauckel qui fut condamné à mort au procès de Nuremberg. Julius Ritter a été exécuté par des membres du mouvement Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée le 28 septembre 1943 à Paris.
Carrière
Julius Ritter a adhéré au parti nazi (NSDAP) et à la SS en 1931. En 1932, il devient Docteur en Droit, spécialisé en Droit du Travail, à l'Université d'Iéna.
Assassinat
Le 28 septembre 1943, vers 8 h 30, devant son domicile du 18 rue Pétrarque dans le 16e arrondissement de Paris, une équipe des FTP-MOI (Marcel Rajman, Leo Kneler, Spartaco Fontanot et Celestino Alfonso) abat l'officier SS Ritter. Au moment où celui-ci monte dans sa voiture, Celestino Alfonso tire plusieurs coups de feu qui sont amortis par la vitre. Essayant de se dégager du côté opposé, Ritter se trouve en face de Marcel Rajman, qui l'achève de trois balles. Les coups fatals sont portés par le pistolet donné par Hans Heisel, Allemand du ministère de la Marine passé à la Résistance via l'organisation du Travail allemand. La dénonciation en première page de cet « acte abominable » et les obsèques officielles en l'église de la Madeleine donnent plus d'éclat encore à l'opération.
Dans Paris-Soir du 2 octobre 1943, on parle de « lâche assassinat par des terroristes ». Le corps de la victime avait été placé dans une chapelle ardente à l'intérieur du musée de l'Orangerie. De chaque côté du cercueil, six officiers allemands (en tout) montaient la garde (photo Paris-Soir). L'assassinat de Ritter eut un grand impact à Berlin et Heinrich Himmler ordonna à son représentant en France, Carl Oberg, de réprimer les « terroristes ». Les fusillades d'otages, qui avaient cessé depuis l'automne 1942, reprirent. Pour cet attentat, 50 otages du camp de prisonniers du fort de Romainville ont été sélectionnés et exécutés le 2 octobre 1943 au Mont Valérien, dont quatorze membres du réseau Alliance.