Rodier claude
Claude Rodier, épouse de Pierre Virlogeux, ancienne élève de l’Ecole Normale supérieure de
jeunes filles de Sèvres, agrégée de physique, enseignante, Sergent-chef des MUR (Mouvements unis de la Résistance) d’Auvergne, née le 21 juillet 1903 à Saint-Éloy-les-Mines, (Puy-de-Dôme,
Auvergne) et morte le 11 novembre 1944 au camp de Ravensbrück (Allemagne).
Claude Rodier naît le 21 juillet 1903 à Saint-Éloy-les-Mines, (Puy-de-Dôme, Auvergne) dans une famille d'enseignants laïcs et républicains. Ses ancêtres ont travaillé dans la mine et l'un de ses
grands-pères est mort dans une grande catastrophe minière qui endeuilla les Combrailles à la fin du 19ème siècle. Elève brillante, elle intègre en 1921 l'École normale supérieure de jeunes filles
de Sèvres où les suit particulièrement les cours du physicien Paul Langevin. Elle en sortira, en 1923, comme « plus jeune agrégée de France » en Physique.
Après avoir enseigné quelques temps à Pamiers, elle rejoint Riom où est nommée professeur au Lycée de Jeunes Filles. Elle épouse le 28 août 1926, à Clermont-Ferrand, Pierre Virlogeux, jeune
ingénieur céramiste. De son union avec celui-ci, naissent deux fils : Jean (1927-2006) et Marc (1934-2008). En 1929, elle accompagne son mari dans la création de son entreprise « Les Grès Flammés
». Elle mettra au service du laboratoire de celle-ci, ses compétences en physique et en chimie.
En 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, elle est approchée par l'Ambassade des États-Unis, qui, au regard de son cursus en physique atomique, lui propose d'immigrer en Amérique du Nord.
Confiante dans l'avenir de la France, soucieuse de l'entreprise de son époux et à cause de la présence d'enfants en bas-âge, elle ne donnera pas suite à cette proposition. En 1940, suite à la
débâcle et aux manques dus aux prisonniers de guerre, elle reprend son métier d'enseignante au Lycée de Jeunes Filles de Riom.
Il est assez rare de pouvoir documenter l' « entrée en Résistance » d'une personne. S'agissant de Claude Rodier, celle-ci est documentée (mais dans l'attente de la parution des mémoires du fils
d'acteurs de cette évolution, en cours de rédaction, deux personnages importants resteront anonymes). De fait, cette « entrée » a lieu dès 1940, quand la débâcle et l'exode, conduit l'Université
de Strasbourg à trouver refuge à Clermont-Ferrand. En accueillant un couple d'enseignants des Vosges et d'origine juive, dont la femme était condisciple de Claude Rodier à l'Ecole normale
supérieure de jeunes filles de Sèvres, et le mari, en contact, depuis le début de la Guerre, avec les services secrets britanniques, le chemin était tracé.
Si l’affiliation originelle aux réseaux du Special Operations Executive (SOE) - et plus particulièrement aux Réseaux Buckmaster (SOE en France) - est avérée, un doute existe sur le nom exact du
réseau dont Pierre Virlogeux était membre. Tout porte à croire qu'il s'agissait du Réseau Alibi, d'autres
riomois, dont le maire de Riom (1965-1971), ancien résistant, ancien déporté au camp de Buchenwald, lié à la famille famille Virlogeux, acteur des hommages rendus par la Ville, Guy Thomas, fut un
membre attesté.
Après la guerre, la municipalité de Riom fit rebaptiser l'avenue qui conduisait du centre ville à la gare SNCF "Riom-Châtelguyon", "avenue Virlogeux". Au long de cette avenue, fut érigé le
monument en hommage à Claude Rodier et Pierre Virlogeux fait d'une pierre taillée en forme de menhir, sur un
socle en carreaux de grès flammés, portant en son centre un médaillon, réalisé par Pierre Virlogeux, représentant Claude Rodier de profil, et surmonté d'un buste "auto-portrait" de Pierre
Virlogeux.
Le jardin public du XIXe siècle qui borde cette avenue fut également renommé "square Virlogeux". Dernier hommage de la municipalité de Riom, le lycée public construit sur l'emprise de la Caserne
d'Antherron où se suicida Pierre Virlogeux et où son corps fut caché par les seides du SD de Clermont-Ferrand
fut baptisé "lycée Pierre et Claude Virlogeux".