Sordet Dominique

Publié le par Roger Cousin

Henri Marie Jacques Sordet, dit Dominique Sordet, né le 17 août 1889 à Grane (Drôme) et mort le 13 mars 1946 à Ville d'Avray, était un journaliste, éditeur et critique musical français. Fils du général de cavalerie André Sordet, Dominique Sordet est lui-même ancien saint-cyrien et combat pendant la Grande Guerre, durant laquelle il est blessé deux fois. Il démissionne de l'armée après l'armistice et est radié des cadres avec le grade de capitaine d'infanterie en 1937. Après avoir publié des études sur des compositeurs et des chefs d'orchestre durant les années 1920, il collabore à plusieurs journaux, à "L'Echo national" d'André Tardieu, à Je suis partout et à Candide en tant que critique musical et à Ric et Rac. Et surtout à L'Action française de Charles Maurras à partir de juillet 1929, pendant onze ans. Il fonde en 1937 avec Michel Alerme l'agence de presse Inter-France, qu'il dirige jusqu'en 1944.

En 1940, il se rallie au Régime de Vichy et surtout à la collaboration avec l'Allemagne. Il est l'auteur de plusieurs écrits collaborationnistes. Ainsi cet article d'Inter-France en 1943 : "La France politique que nous avons sous les yeux est, confusément ou consciemment, soit fasciste et collaborationniste, soit démocratique et pro-anglo-américaine. dans un camp, les tenants de la démocratie, qui ont voulu en découdre avec les Etats fascistes, qui se refusent à croire perdue une guerre que les Anglais, les Américains et les soviets continuent pour eux. dans l'autre, ceux qui ne veulent plus de la démocratie ni des alliances extérieures qui nous asservissent, ceux qui tiennent la défaite de 1940 pour définitive, et après tout salutaire, puisqu'elle nous débarrassera des hommes et des idéologies qui ont présidé à la déchéance de notre patrie, ceux qui estiment inévitable et nécessaire la collaboration franco-allemande".

Maurras en parle alors avec aversion dans La Seule France (éd. Lardanchet, Lyon, 1941, p. 286): "Les Français n'ont pas oublié comment, l'été dernier, un galopin de théâtre et de concerts, nommé Sordet, s'était permis de faire fi, publiquement, de ce qui reste de souveraineté nationale." Il est d'ailleurs chassé de l'Action française durant l'été 1940. Henry du Moulin de Labarthète, directeur du cabinet civil du maréchal Pétain, en dresse le portrait suivant: "Dominique Sordet, directeur de l'agence Inter-France, ancien officier je crois, et critique musical de valeur, mais bien le plus plat valet qu'il m'ait été donner de rencontrer. Ce garçon gras et flasque, au regard fuyant, à la dialectique insinuante, partageait avec le colonel Michel Alerme le triste privilège d'avoir ouvert à Vichy la première agence de presse allemande". Proche de Marcel Déat, de Philippe Henriot, de Pierre Laval et de Georges Albertini, Dominique Sordet préface et contribue à la publications de différents ouvrages de propagande liés à l'Agence Inter-France. Il meurt peu après la Libération. Inter-France avait été fermée et ses collaborateurs s'étaient dispersés ou avaient été internés.

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