Un gang mythique et féroce
Le Parisien publié le 14/04/2006 par Jean-Pierre Maire
A la fin des années 1970, un groupe de jeunes gens désoeuvrés se retrouvent pour jouer au poker dans l'arrière-salle voûtée d'un bar de Bastia qui donne sur le vieux port. L'établissement
s'appelle la Brise de Mer. Son nom va devenir une légende pour un gang mythique dont la devise sera « vivre et s'enrichir au pays ». Braquages, règlements de comptes, machines à sous, la Brise de
Mer va faire de la Corse son île au trésor. A partir de 1981, les jeunes loups du grand banditisme vont multiplier les hold-up et les casses sur l'île et le continent. Leur ascension paraît
irréversible et les membres du gang se croient invulnérables. On leur impute au moins une trentaine d'assassinats liés au rachat de boîtes de nuit. Les policiers et les magistrats suivent leurs
traces au fil des meurtres, des attentats et des procès...
Ils ne respectent rien : le 10 septembre 1982, ils tuent l'un des juges de paix du milieu, Louis Memmi. Une page est tournée. L'antigang verra la signature de la Brise de Mer dans les attaques
les plus spectaculaires des années 1990, comme le braquage à Genève de l'Union des banques suisses, le 25 mars, pour un butin estimé à 125 millions de francs. En 1991, c'est la malle de
Sécuripost ou encore la prise de contrôle d'un avion Mercure d'Air France en 1992. Au fil des ans, le gang a soif de respectabilité. Il s'intéresse à la politique, au monde des affaires, du
sport, de l'immobilier... Aujourd'hui la Brise de Mer a réinvesti son immense fortune (jamais estimée) dans le tissu économique local. La lutte contre le gang s'organise au travers d'enquêtes
financières.